Football et accidents musculaires

La Bobologie au quotidien, aux Editions IRBMS
Football et claquage musculaire

Le claquage est accident musculaire soudain pendant l’effort, avec une douleur initiale plus ou moins brutale…

Les blessures du football touche en majorité les muscles.

En effet les accidents musculaires représentent au moins 40% de l’ensemble des blessures (source : Directeur médical FFF).
Plus le niveau de pratique est haut, plus le risque de blessures est grand. Heureusement la plupart du temps, on évoque un claquage, alors qu’un diagnostic précis, réalisé par son médecin, permet de mettre en place une prise en charge efficace et d’établir un véritable diagnostic des accidents musculaires.

Les accidents musculaires se produisent par 2 mécanismes :

  • D’une part, par un choc direct sur le muscle, c’est la classique « béquille » au niveau du choc qui écrase le muscle.
  • D’autre part, par la mise en tension trop forte des cellules musculaire lors de la réalisation d’un geste brutal.

Quelquefois ce geste peut être considéré comme anodin par le sportif. Tout incident ou accident musculaire mérite un traitement efficace sur le terrain, en se rappelant des règles d’or de la prise en charge « GREC » : Glaçage, Repos, Élévation, Contention.

Classification des accidents musculaires

La crampe

Il s’agit d’une douleur en plein effort, imposant l’arrêt de celui-ci et traitée par une mise en étirement et en compression du muscle atteint.

La douleur est très vive,  mais cesse rapidement. Un léger massage de récupération peut être conseillé. Il faut boire beaucoup, effectuer des étirements avant et après l’effort. Une étude des raisons de ces crampes peut être nécessaire mais le manque de potassium peut être évoqué.

Les courbatures

Les courbatures sont des douleurs après effort, pouvant survenir de 12 à 48 heures après le match ou l’entrainement, soit pour une raison précise comme un effort inhabituel, soit sans raison. On conseille repos, massage, et application de froid. Une bonne diététique et une bonne hydratation sont recommandées.

La contracture musculaire

Il s’agit d’une douleur pouvant apparaître à l’effort ou au repos immédiat. La différence avec la courbature n’est pas toujours évidente. Le muscle est douloureux, mais il n’y a pas eu de choc ni d’hématome, ni de brûlure initiale brutale. Si cette contracture n’est pas traitée, on pourra passer au stade lésionnel plus grave. Guérison en quelques jours.

L’élongation

Lésions de quelques fibres musculaires sans hématome d’après une sollicitation intempestive et excessive du muscle, à la limite de sa tolérance d’élasticité. On retrouve alors quelques déchirures de fibres musculaires, qui provoquent cette douleur, pouvant passer quelquefois inaperçue dans l’effort, mais apparaissant systématiquement lors de la phase de récupération.

Cette douleur est limitée, non brutale, et occasionne une difficulté de fonctionnement du muscle en question. Il s’agit de ce que l’on appelle « l’impotence fonctionnelle ».

Le diagnostic médical est important pour la prise en charge. Le repos sportif est de 10 à 15 jours. Le médecin pourra s’aider de l’échographie musculaire pour confirmer éventuellement le diagnostic.

Le claquage ou déchirure

Lésions importantes d’un grand nombre de fibres musculaires d’un accident musculaire soudain pendant l’effort, avec une douleur initiale plus ou moins brutale pouvant même être fulgurante et syncopale.

Le sportif doit arrêter l’effort, se mettre au repos. La douleur provoque l’impotence fonctionnelle, toute la zone touchée est douloureuse avec la présence d’un hématome.

Selon la gravité du claquage ou de la déchirure musculaire, on peut même penser à un diagnostic, quelquefois, de fracture.

L’arrêt de l’activité sportive sera de 3 à 6 semaines, selon l’intensité de la lésion.

La rupture ou désinsertion

C’est un accident musculaire important, grave. La douleur initiale est violente, coup de poignard en plein effort, imposant immédiatement l’arrêt de l’effort. Quelquefois, une évacuation en civière est nécessaire.

On retrouve immédiatement une très grosse tuméfaction, un hématome important, étendu non seulement au muscle atteint, mais quelquefois aux muscles voisins. Le sportif ne veut pas qu’on le touche, il a trop mal, il se contracte. Il ne peut plus faire fonctionner son muscle. Il est en impotence fonctionnelle totale et hyperalgique.

L’échographie non seulement permettra de retrouver la zone précise de l’accident, mais pourra permettre éventuellement d’éliminer d’autres lésions possibles, comme une fracture, ou une rupture totale. La prise en charge sera très spécifique, avec repos complet, le repos sportif étant de 30 à 90 jours.

Lire notre article sur l’examen clinique des lésions musculaires.

Quel  traitement pour les accidents musculaires ?

  • Principe GREC (Glace, Repos, Élévation, Contention).
  • Repos et pansements compressifs.
  • Traitement de la douleur ou de l’inflammation.
  • Traitement de l’œdème.
  • Kinésithérapie avec électro-physiothérapie et drainage.
  • Contentions spécifiques bandage ou attelle
  • Réadaptation à l’effort progressive
  • L’application de glace pourra être conseillée non seulement pour la prise en charge initiale, mais servira de traitement dans les premières phases de cicatrisation.

Prise en charge des lésions musculaires au LOSC

Une conférence proposée par les Docteurs Thibaut Boitel et Antoine Moraux, médecins du LOSC, Lille lors du 26ème Congrès de l’IRBMS / Hauts-de-France (2022).

Critères de reprise de l’entrainement ou de la réathlétisation

  • Non douleur.
  • Récupération du tonus musculaire.
  • Echographie de contrôle rassurante.
  • Absence de gêne fonctionnelle.
  • Reprendre afin de reprogrammer les sensations lors de l’endurance, la proprioception de la pliométrie sans douleur ni sensation de fatigue musculaire.
  • Travail en étirements passifs et actifs non douloureux.

L’échographie : l’examen « golden standard »

Ceci afin de classer la lésion selon les définitions de Brasseur et Renoux :

  • Grade 0 : atteinte réversible de la fibre sans lésion visible.
  • Grade 1m : nuage hyperéchogène sans désorganisation architectural du muscle.
  • Grade 1c : épaississement ou désorganisation à contours flous d’une cloison conjonctive ou aponévrose sans rupture.
  • Grade 2m : nuage hyperéchogène avec désorganisation architecturale musculaire limité un écoulement sanguin est possible mais sans collection individualisée.
  • Grade 2c : rupture partielle d’un élément conjonctif majeur sans perte de tension ou rupture complète d’un élément conjonctif mineur.
  • Grade 3m : nuage hyperéchogène, désorganisation architecturale musculaire de plus d’un tiers de la surface du muscle ou de plus de 50% de la longueur de la jonction myoconjonctive et une collection supérieure à 3 mm.
  • Grade 3c : rupture complète d’un élément conjonctif majeur avec perte de tension.
  • Grade 4 : rupture myoconjonctive complète avec rétraction.

Les complications des accidents musculaires

Il existe un certain nombre de complications, que votre médecin pourra surveiller, comme :

  • Un hématome important qu’il faut quelquefois ponctionner,
  • Un hématome compressif qui peut donner des troubles circulatoires avec phlébites,
  • Une ossification ou fibrose quelquefois dues à une mauvaise prise en charge initiale.

En tout état de cause, la complication la plus fréquente est la récidive, par un traitement mal adapté et/ou un repos trop court.

Prévention des accidents musculaires

Elle comprend un certain nombre de points, dont bien entendu :

  • Visite médicale et un bilan initial bien adapté.
  • Bonne pratique sportive avec du matériel de bonne qualité.
  • Bonne condition physique et un entraînement adapté.
  • Échauffement bien conduit avec des étirements correctement pratiqués.
  • Bonne hygiène de vie
  • Bonne diététique sportive
  • Respect d’une phase de récupération à court terme après l’effort, à plus long terme avant un nouvel effort.

Circonstances de survenue de la lésion au football (ou autres activités sportives)

  • Lors du sprint avec modification de trajectoire ou lors d’un sprint droit.
  • Lors d’une décélération brutale.
  • Lors d’une frappe dynamique ou arrêtée.
  • Lors d’un contrôle ou lors d’un saut.
  • Lors d’un retourné.

Une lésion musculaire typique lors de la pratique du Tennis : Le Tennis-Leg ou claquage musculaire du mollet.

Prévention des lésions musculaires : pour ou contre les étirements ?

Conclusion

Les accidents musculaires ne peuvent pas toujours êtres évités, même si le sportif suit tous les conseils de bonne pratique. Il faut toutefois toujours se rappeler qu’une bonne prise en charge initiale conditionnera l’absence de complications et la reprise d’un sport dans de bonnes conditions. Dans ce cas là, les récidives seront exceptionnelles et les séquelles pratiquement inexistantes.

Accidents musculaires du sportif
Diaporamas Traumatologie du Sport
Accidents musculaires du sportif
Auteur(s) : Dr Patrick Bacquaert / Version : Payante / 2013
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Apport du travail excentrique dans la prise en charge des lésions musculo-tendineuses du sportif
Diaporamas Traumatologie du Sport
Apport du travail excentrique dans la prise en charge des lésions musculo-tendineuses du sportif
Auteur(s) : Dr Valérie Wieczorek / Version : 2010
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