Une mauvaise pratique ou la mauvaise réalisation d’un geste technique est souvent à l’origine d’accidents ostéo-articulaires pouvant avoir des conséquences dramatiques tant la machine humaine est sollicitée par ces athlètes que sont les rugbymen.
Apparu au cours du XIXe siècle en Angleterre, le rugby est devenu un sport d’équipe très populaire. Ce sport nécessite une excellente condition physique, avec une connaissance particulière des règles du jeu.
L’anatomie des accidents
Le rachis
Les accidents rachidiens ne sont pas rares, touchant principalement le rachis cervical mais également l’axe rachidien dans son ensemble, avec des lésions pouvant provoquer des paralysies des membres.
La prévention des accidents rachidiens passe par une bonne musculation, une bonne connaissance technique du jeu, un respect des règles et une prévention préalable par la réalisation de bilans radiologiques ou d’imageries éliminant les facteurs de risque.
Rachis cervical chez le rugbyman
Les membres inférieurs
Il s’agit essentiellement d’entorses tibiotarsiennes dont le mécanisme est le même que pour la pratique d’autres sports, type football, volley-ball, basket-ball, handball, etc. Leur gravité est appréciée dès la survenue de l’accident, le traitement est adapté à la classification des entorses de gravité bénigne, moyenne, ou grave. L’immobilisation dépendra de cette gravité. On retrouve par ailleurs des lésions des tarses par écrasement ou rupture pouvant dans un premier temps passer inaperçues et être retrouvées grâce à un bilan radiologique effectué en fonction d’une douleur chronique. La place de fracture de fatigue n’est pas spécifique à la pratique du rugby, mais on doit y penser devant une douleur inexpliquée.
Le genou
Même si les accidents de ligament croisé antérieur et du ménisque sont plus fréquents au football, le rugby par son type de pratique n’est pas à l’abri d’accidents de type entorse, fracture ou hématome au niveau du genou. On retrouve comme dans la plupart des sports, les ligaments croisés antérieurs, les ménisques internes ou externes, ainsi que les ligaments latéraux lors de lésions beaucoup plus complexes. Des fractures ou des tassements sont également à craindre. Les bilans radiologiques et d’imagerie sont indispensables à l’évaluation de ces lésions.
Les Ligaments croisés, antérieur et postérieur
Le thorax
Les fractures de côtes ne sont pas rares, survenant lors de choc direct sur des erreurs de techniques lors d’un placage, ou lors d’écrasement en mêlée quand celle-ci s’effondre. Ces fractures de côtes peuvent également survenir lors d’agressions sur des phases de jeu douteuses.
Des traumatismes thoraciques peuvent paraître lors d’agressions quand un joueur utilise manchette ou cravate.
Épaule
Les luxations d’épaule ne sont pas rares, mais l’on retrouve surtout des lésions de l’articulation acromio-claviculaire qui sont le plus fréquentes et nécessitent trois semaines d’immobilisation. À noter que ces lésions sont également retrouvées dans d’autres sports et en particulier dans les chutes lors de la pratique du cyclisme, du VTT ou de la moto.
L’entorse Acromio-Claviculaire
Membres supérieurs
Les lésions au niveau des coudes, poignets, mains sont inhérentes à la traumatologie simple de la pratique d’un sport. On retrouve également des fractures de scaphoïde lors de chutes en mêlée ou lors d’un placage.
Abdomen
L’on peut retrouver des traumatismes des viscères lors de violents coups de genou ou de coups de pied dans les phases de jeu techniquement limites, sur des mêlées écroulées, tournées, ou des placages violents à retardement.
Tête et face
Les traumatismes du nez, les plaies d’arcade sourcilière ou au crâne ne sont pas rares : coup de crampon, coup de pied, coup de genou, coup de tête, tête à tête… Souvent, ces plaies sont plus spectaculaires que graves, toutefois les enfoncements de la face doivent être examinés et traités avec beaucoup d’attention : des conséquences médico-légales sont toujours à craindre.
Dentition
Les dents paient un grand tribut à la pratique du rugby. La mise en place d’un protège-dents semble souhaitable sinon obligatoire ; encore faut-il qu’il soit efficace. A noter qu’il a été prouvé qu’un protège-dents efficace peut limiter la gravité d’accidents cervicaux en renforçant le tonus postural des muscles para-vertébraux à cet étage.
On note que ces protège-dents sont utilisés dans d’autres sports comme la boxe, le hockey sur glace, le hockey sur gazon, les sports de combat, etc.…
Accidents tendineux et musculaires
Comme tout sport, le rugby voit son lot d’accidents tendino-musculaires toucher l’ensemble de la musculature, pouvant aller de la simple élongation au claquage et à la déchirure grave. On retrouve une particularité sur un joueur non échauffé : claquage du quadriceps lors d’une tentative de coup de pied arrêté. Ces accidents peuvent être spontanés et gravissimes.
Déchirure musculaire, élongation, claquage
Conclusion
Le rugby, sport d’équipe de contact et de passion, subit de nombreux accidents, comme l’ensemble des sports pratiqués sur tous les stades de France. Toutefois, la prévention passe par la connaissance des règlements, l’application de ceux-ci, et l’adaptation de ces règlements à la corpulence, à l’âge, au sexe et au niveau de jeu du rugbyman.
Prévenir avant de guérir semble être le maître mot lors de la pratique du sport.