Activités physiques : quelles recommandations ? Quel public est le plus vulnérable ?

Activités physiques : les recommandations

Un document publié au début de l’année 2021 par l’OMS a proposé des recommandations sur l’activité physique et la sédentarité.


Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé en 2021

La crise sanitaire du Covid 19 a été révélatrice d’une situation de précarité de condition physique en lien avec une sédentarité touchant tous les âges même si cette situation est la conséquence d’une sédentarité de plus en plus marquée depuis les années 2000.

Voici des constatations

Les différents temps de confinements en lien avec l’épidémie de Covid-19 ont mis en avant un paradoxe avec :

  • d’un côté des conseils de nombreux acteurs en activités physiques qui faisaient une « course » effrénée aux innovations de pratiques chez soi.
  • de l’autre côté l’augmentation inéluctable des méfaits du « non bouger » avec une prise de poids et la diminution des capacités physiques.

L’inégalité sociale se creuse avec une nette dégradation du bien-être chez les personnes les plus vulnérables.

En 2020 et 2021, le peu de personnes incluses dans des programmes Sport Santé sur Ordonnance en France ont vu leurs cessions suspendues amenant une interruption préjudiciable de leurs traitements (activité physique à but thérapeutique). Or la pratique de l’activité physique adaptée pendant la pandémie était possible en respectant des protocoles stricts.

La crise sanitaire a amplifié les inégalités et a révélé le peu d’anticipation de la politique de prévention par l’activité physique malgré toutes les communications politiques et institutionnelles qui affirmaient le contraire !

Une évidence : le message de nombreux médecins (dont celui du Professeur Carré de Rennes)

L’activité physique régulière, sécurisée et pérenne est un des éléments pour préserver la santé physique, psychique, morale et sociale des populations. Ses bienfaits connus depuis de nombreuses années ne sont plus à démontrer, dont ceux sur les systèmes immunitaires, la défense contre des virus et donc du Covid et la lutte contre certains cancers.

Réagir tous ensemble

Il est temps, comme le précise le « Collectif France Sport Santé » et celui « Pour une France en forme » de réhabiliter l’activité physique car le sport loisirs a été touché par les suites de la pandémie en éloignant beaucoup de personnes des pratiques en association.

Le frein : la non prise en charge financière de l’activité physique.

En effet, rappelons aussi que l’activité physique à but thérapeutique est un des rares médicaments ayant un haut niveau de preuves d’efficacités à ne pas être remboursé par l’assurance maladie.

Ce qui est préjudiciable pour plus de 20 millions de patients.

Enfin, le post Covid par ses séquelles physiques et psychiques pas toujours mises en avant par le corps médical doit aussi bénéficier d’un plan d’aide par l’activité physique adaptée et rejoindre les maladies longues durées en ALD.

L’OMS amplifie ses recommandations

Dans un document publié en début d’année 2021, l’Organisation Mondiale de la Santé propose les lignes directrices et ses recommandations sur l’activité physique et la lutte contre la sédentarité.

Extraits du document :

  • Les adultes peuvent augmenter l’activité physique aérobique d’intensité modérée à plus de 300 minutes ou pratiquer plus de 150 minutes d’activité physique aérobique d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée et soutenue par semaine pour en retirer des bénéfices substantiels sur le plan de la santé. Recommandation conditionnelle, preuves de certitude modérée.
  • Toutes les personnes âgées devraient pratiquer une activité physique régulière. Recommandation forte, preuves de certitude modérée.
  • Les personnes âgées devraient pratiquer au moins 150 à 300 minutes d’activité physique aérobique d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique aérobique d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée et soutenue par semaine pour en retirer des bénéfices substantiels sur le plan de la santé. Recommandation forte, preuves de certitude modérée.
► Télécharger le document : Lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité : en un coup d’œil (Pdf, 24 pages, 1,44Mo).
► A télécharger également : La Santé en Action (décembre 2020) : Promouvoir la santé par l’activité sportive et physique (Santé Publique France, 48 pages, 6Mo).

Conclusion

Il est urgent de promouvoir l’intérêt d’une pratique de l’activité physique auprès des publics concernés et à risque, de relancer toute la stratégie nationale du sport santé, de faire le point sur les raisons des échecs dont celui du sport santé sur ordonnance en s’appuyant sur les expériences réussies en France ou à l’étranger, de former les professionnels médicaux et du sport en évitant la diversité des messages qui sont contre-productifs, de faire l’inventaire des outils ou structures ayant une plus-value réelle et de cesser de promouvoir des outils ou actions peu productifs en terme de santé publique.

► A lire sur notre site : Sport Santé sur Ordonnance et crise sanitaire : vers une prescription accompagnée à domicile ?
► Pour en savoir + : Prescrire le Sport Santé sur ordonnance (MOOC)
►Pour une approche médicale du sport santé : L’Observatoire Médical du Sport Santé (OM2S)

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