Activités physiques thérapeutiques et diabète de type 2
En France, la prévalence du diabète sous traitement médicamenteux est à 4,6 % de la population, soit environ 3 millions de personnes touchant 55% d’hommes.
L’obésité et la sédentarité sont des causes déterminantes essentielles car les patients diabétiques de type 2 sont souvent sédentaires et près de 70 % n’ont pas d’activité physique régulière de loisir. Le diabète de type 2 est fréquemment associé à d’autres facteurs de risque cardiovasculaire.
Mieux connaître le diabète.
Les évidences
Le diagnostic est précisé si les conditions suivantes sont présentes : Glycémie à jeun : ≥ 1,26 g/L (≥ 7 mmol/L) ou Glycémie postprandiale ou à HGPO ≥ 2 g/L (≥ 11,10 mmol/L) ou Hémoglobine glyquée (HbA1c) ≥ 6,5 % ou Symptomatique (polyurie, polydipsie, amaigrissement) avec glycémie occasionnelle ≥ 2 g/L (11,10 mmol/L).
Un dépistage précoce associé à une prise en charge adaptée permettent de limiter la survenu de nombreuses complications.
L’activité physique adaptée associée à des mesures hygiéno-diététiques est l’un des piliers de la prise en charge avec le traitement médicamenteux mais un auto contrôle glycémique s’impose afin d’éviter une hypoglycémie à l’effort.
Le fait de prescrire de l’activité physique ne préjuge pas de son remboursement par l’assurance maladie, même si l’activité physique est aujourd’hui considérée comme une thérapeutique à part entière.
La prescription d’une activité physique lors d’une consultation par le médecin traitant a un impact démontré sur l’observance de celle-ci.
La priorité est l’adhésion de la population cible et des patients concernés
- La motivation constitue un des paramètres fondamentaux pour le succès de la démarche et pour l’adhésion à la prise en charge.
- Un patient démotivé a peu de chance d’atteindre l’objectif conjointement fixé avec le médecin.
- La motivation n’est pas un trait statique mais est une variable dynamique et fluctuante. Elle se génère et se maintient sous certaines conditions et elle est dépendante de l’attitude du médecin.
- L’entretien motivationnel est la base de la réussite.
Les points essentiels
L’hémoglobine glyquée (ou HbA1c) est un excellent indicateur de l’évolution et de la stabilisation du diabète le reflet de la glycémie. Le taux normal est de >6,5% max. Le partage avec le patient permettra de fixer les objectifs de régulation de ce taux.
La pratique d’une activité physique régulière et adaptée ne dispense pas d’une surveillance médicale régulière des complications possibles du diabète c’est pour cela que la prescription est réalisée dans le cadre du protocole sport santé sur ordonnance par le médecin traitant.
Les points techniques
Les pieds des diabétiques sont en danger. Tout diabétique doit avoir une surveillance stricte de son état cutané plantaire, la pratique de l’activité physique se fera avec des chaussures de qualité adaptée à la forme du pied et sans conflit pied/chaussure.
L’activité physique en endurance sera privilégiée à raison de trois séances de 45 minutes par semaine en respectant les limites d’adaptation cardio-respiratoires en fonction de l’âge.
Les fondamentaux
- Les principes de base de la prescription d’exercice reprennent les variables « FITT » (fréquence, intensité, temps et type).
- L’exercice en aérobie peut être effectué en continu ou basé sur des intervalles ce qui est plus motivant.
- L’entrainement de la force isométrique ou dynamique à 30% de la force maximale doit se faire avec répétions dont les intervalles de repos sont de 3 à 5 minutes.
La sécurisation des pratiques doit être au centre des préoccupations
On propose pour commencer une activité physique en endurance à intensité modérée soit de 40 à 60% de la VO2Max, en complétant par un renforcement musculaire pour réduire les risques de complications micro et macro-vasculaires du diabète.
Mais l’objectif à atteindre pour obtenir un meilleur contrôle glycémique est d’obtenir une bonne tolérance lors des efforts à intensité élevée.
Attention le surpoids provoque une mobilisation cardio-respiratoire supplémentaire aussi les sports portés peuvent être privilégiés en début de programme.
Il existe un certain nombre de contre-indications à l’activité physique :
- Une hyperglycémie supérieure à 2,5,g/L au moment de débuter l’exercice ;
- Une rétinopathie sévère, une atteinte rénale sévère, pour les activités d’intensité élevée ;
- Un mal perforant plantaire pour les exercices physiques mobilisant les membres inférieurs.
► Rappel des textes réglementaires pour le sport santé sur ordonnance :
- La loi N° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé : Art. L. 1172-1. – Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. « Les activités physiques adaptées sont dispensées dans des conditions prévues par décret. »
- Le décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016 : Relatif aux conditions de dispensation de l’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée. Publics concernés : médecins, patients atteints d’une affection de longue durée et professionnels de la santé et du sport. Objet : Activité Physique Adaptée (APA) dans le parcours de soin.
- L’instruction Interministérielle du 3 mars 2017 : Relative à la mise en œuvre des articles L.1172-1 et D.1172-1 à D.1172-5 du code de la santé publique et portant guide sur les conditions de dispensation de l’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée.
► A lire aussi sur notre site et notre MOOC
- Diabète de type 2 ou 1 et activités physiques
- Diabète et pratique sportive
- La consultation et la prescription de l’activité physique pour la santé (Mooc / référentiels de la HAS)
L’IRBMS propose un outil numérique au service du sport santé :
► Le Numéri’éval Sport Santé.
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