Activités physiques thérapeutiques et pathologies pneumo respiratoires (BPCO)

La Bronchopneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est la cause la plus fréquente de limitation irréversible de la fonction respiratoire.

Sa prévalence est de l’ordre de 6-10%. Près de la moitié des patients développent un stade léger, plus d’un tiers un stade modéré, moins d’un quart un stade sévère et très sévère. Le principal facteur de risque de la BPCO est le tabagisme avec une relation effet-dose. Les autres facteurs sont l’âge, un niveau socio-culturel bas, les polluants professionnels et le milieu urbain.

La BPCO est aussi une maladie extra pulmonaire par déconditionnement physique.

Observatoire Médical du Sport SantéMieux connaître la Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

Les évidences

  • La BPCO est une maladie en constante progression et surtout chez les femmes qui touche la capacité respiratoire mais aussi provoque des comorbidités cardiaques, vasculaires et musculaires.
  • Le tabac est le premier responsable des maladies respiratoires entrainant plus de 60 000 décès par an.
  • La pollution atmosphérique, l’exposition professionnels aux polluants, les maladies respiratoires virales et le tabagisme passif sont des facteurs de risque.

Chronic obstructive pulmonary disease

L’activité physique adaptée est la seule thérapie efficace de niveau de grade A (plus haut niveau de preuve scientifiquement établies). La gradation de l’évidence scientifique s’appuie sur l’existence de données de la littérature pour répondre aux questions posées, le niveau de preuve des études disponibles et la cohérence de leurs résultats.

Le fait de prescrire de l’activité physique ne préjuge pas de son remboursement par l’assurance maladie, même si l’activité physique est aujourd’hui considérée comme une thérapeutique à part entière.

La prescription d’une activité physique lors d’une consultation par le médecin traitant a un impact démontré sur l’observance de celle-ci.

La priorité est l’adhésion de la population cible et des patients concernés

  • La motivation constitue un des paramètres fondamentaux pour le succès de la démarche et pour l’adhésion à la prise en charge.
  • Un patient démotivé a peu de chance d’atteindre l’objectif conjointement fixé avec le médecin.
  • La motivation n’est pas un trait statique mais est une variable dynamique et fluctuante. Elle se génère et se maintient sous certaines conditions et elle est dépendante de l’attitude du médecin.
  • L’entretien motivationnel est la base de la réussite.

Pour en savoir plus, suivez nos MOOC Sport Santé dont celui intitulé « Prescrire le sport santé sur ordonnance ».

 

Les points essentiels

La sédentarité et le surpoids sont des facteurs de risque complémentaires importants ce qui permet de rappeler les recommandations de l’OMS concernant l’activité physique avec au moins 150 minutes par semaine.

Le dépistage précoce permet de proposer une modification des habitudes de vie afin de rompre avec la sédentarité et l’inactivité physique afin d’améliorer la tolérance à l’effort

Les éléments du dépistage

  • La mesure du souffle avec la réalisation d’une spirométrie.
  • Débit-mètre ou peak flow.
  • Capacité vitale et courbe débit volume et VEMS.
  • Le 6 Minutes Marche.
  • Épreuves fonctionnelles respiratoires au repos.
  • EFR à l’effort.
  • VO2 max couplée à un ECG d’effort.
  • La radiologie et l’imagerie médicale dont scanner.
  • Mesure des gaz du sang.

La réhabilitation respiratoire permet, tout en améliorant les capacités respiratoires et la Vo2Max, d’induire des ressentis sur l’aspect quantitatif et qualitatif de l’activité physique.

L’aide à l’arrêt du tabac doit accompagner toute prise en charge.

Les points techniques

Après le dépistage, le traitement repose sur : sevrage tabagique + activité physique + vaccinations + bronchodilatateurs.
Le test de « 6 minutes marche » est très bon pour évaluer, suivre et adapter la prescription de l’activité physique.

La BPCO n’est pas seulement une maladie respiratoire mais aussi une maladie musculaire par la désaturation en oxygène. Aussi l’entrainement en endurance sera complété par un travail de renforcement musculaire.

BPCO : prescrire APA

 

Les fondamentaux

  • Les principes de base de la prescription d’exercice reprennent les variables « FITT » (fréquence, intensité, temps et type).
  • L’exercice en aérobie peut être effectué en continu ou basé sur des intervalles ce qui est plus motivant.
  • L’entrainement de la force isométrique ou dynamique à 30% de la force maximale doit se faire avec répétions dont les intervalles de repos sont de 3 à 5 minutes.

 

  • L’oxygénation longue durée ne doit pas être un frein à la pratique d’activités physiques au quotidien ou lors de séances d’activités physiques encadrées.
  • Proposer dès les premiers signes de la maladie de l’activité physique mixte associant endurance, amplitude articulaire, travail musculaire et régulation de l’équilibre est capital car sans cet entrainement l’évolution de la maladie par l’augmentation de l’hypoxie sera un frein à la mobilité active.
  • Les patients et leurs entourages doivent être impliqués dans la stratégie de prise en charge et connaitre les enjeux. Un suivi motivationnel permet d’éviter l’abandon des programmes sport santé.

Modalités des activités physiques cardio respiratoires

30 minutes d’activités physique d’intensité modérée à élevée au moins 5 jours par semaine en évitant de rester 2 jours consécutifs sans bouger.

Les repères d’intensité : le « talk-test »

Talk-test, pour une pratique sécurisée

Les activités de la vie quotidienne

Charge cardiaque de 55 à 90% de la Fcmax

  • Marche de 4 à 6,5km/h
  • Montée des escaliers
  • Vélo de 15 à 20km/h
  • Nage
  • Course à pieds de 7 à 9km/h

► Rappel des textes réglementaires pour le sport santé sur ordonnance :

  • La loi N° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé : Art. L. 1172-1. – Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. « Les activités physiques adaptées sont dispensées dans des conditions prévues par décret. »
  • Le décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016 : Relatif aux conditions de dispensation de l’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée. Publics concernés : médecins, patients atteints d’une affection de longue durée et professionnels de la santé et du sport. Objet : Activité Physique Adaptée (APA) dans le parcours de soin.
  • L’instruction Interministérielle du 3 mars 2017 : Relative à la mise en œuvre des articles L.1172-1 et D.1172-1 à D.1172-5 du code de la santé publique et portant guide sur les conditions de dispensation de l’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée.

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