En France, la prévalence du surpoids et de l’obésité est respectivement de 34 et 17 % chez l’adulte (18 à 79 ans) avec de fortes disparités régionales et sociales.
Le surpoids et l’obésité sont dus à un déséquilibre alimentaire quantitatif, associé le plus souvent à un déséquilibre qualitatif (excès de graisses et de sucres raffinés) et à d’autres facteurs qui favorisent la prise de poids : niveau d’activité physique insuffisant, la sédentarité, la mauvaise qualité du sommeil et des facteurs génétiques.
Quelles activités pratiquer ?
Privilégier l’endurance et la marche avec bâtons
L’objectif de la prise en charge est de permettre au patient de retrouver une mobilité active et une autonomie dans sa vie au quotidien.
Mieux connaître l’Obésité et la Surcharge Pondérale.
Les évidences
L’obésité qui est caractérisée par l’augmentation du tissus adipeux est souvent en lien avec un déséquilibre de la balance énergétique.
Prise en charge de l’obésité = activité physique adaptée et équilibre alimentaire.
L’indice de masse corporelle (IMC) correspond au poids corporel en kilogrammes divisé par la taille en mètre au carré (kg/m2 ).
- Le surpoids chez l’adulte se définit par un IMC ≥ 25 kg/m2.
- L’obésité chez l’adulte se définit par un IMC ≥ 30 kg/m2
Pour les personnes ayant un IMC >25 le tour de taille doit être mesuré systématiquement et ne pas être supérieur à 102 cm chez les hommes et supérieur à 88 cm chez les femmes en dehors de la grossesse.
Les patients obèses présentent des risques de comorbidités comme le diabète de type2, une HTA, une maladie métabolique, les complications ostéo-articulaires, en particulier d’arthrose de hanche et du genou, les troubles respiratoires BPCO et apnée du sommeil, une insuffisance cardiaque, une maladie veineuse et lymphatique, des maladies de peau, etc.
La sédentarité et l’inactivité physique sont à l’origine du déséquilibre de la balance énergétique et du déconditionnement physique.
Le fait de prescrire de l’activité physique ne préjuge pas de son remboursement par l’assurance maladie, même si l’activité physique est aujourd’hui considérée comme une thérapeutique à part entière.
La prescription d’une activité physique lors d’une consultation par le médecin traitant a un impact démontré sur l’observance de celle-ci.
La priorité est l’adhésion de la population cible et des patients concernés
- La motivation constitue un des paramètres fondamentaux pour le succès de la démarche et pour l’adhésion à la prise en charge.
- Un patient démotivé a peu de chance d’atteindre l’objectif conjointement fixé avec le médecin.
- La motivation n’est pas un trait statique mais est une variable dynamique et fluctuante. Elle se génère et se maintient sous certaines conditions et elle est dépendante de l’attitude du médecin.
- L’entretien motivationnel est la base de la réussite.
Les points essentiels
Il est important de différencier les deux temps de la prise en charge d’une personne obèse ou en surpoids car l’effet de l’activité physique seule est faible sur la perte de poids (prise en charge nutritionnelle complémentaire obligatoire) avec un effet dose évident dans un premier temps puis l’effet rechercher sera le renforcement musculaire avec stabilisation du poids avec un effet dose moins exigent.
L’activité physique adaptée et régulière apporte, en lien avec une adaptation nutritionnelle, une diminution de la mortalité, une amélioration de la condition physique et du statut musculaire et une diminution des complications en lien avec les comorbidités.
Les points techniques
L’activité physique chez une personne en surpoids ou obèse n’est pas une évidence car à l’image corporelle dégradée et au refus de se montrer en tenue « sportive » s’ajoutent un coût énergétique supérieur, un inconfort respiratoire d’effort (dyspnée), une mobilisation articulaire pénible et un risque plus important de blessure par perte d’équilibre. Aussi l’entretien motivationnel avec une attitude empathique sont les clés de l’appropriation. Les conditions de la réussite lors de l’inclusion d’un patient sont multiples mais rien n’est jamais définitivement acquis donc un suivi permanent doit être institué.
Attention l’arrêt du tabac sans mesures d’accompagnements peu provoquer une prise de poids. Il est donc important de proposer pendant cette période de sevrage une augmentation du volume d’activités physiques.
Évaluer la mobilité active avec le test de marche de 6 minutes afin de fixer des objectifs crédibles et réalisables puis proposer le comptage des pas ou des temps d’activités.
La proposition d’activité physiques dépendra des facteurs de motivation, des propositions de proximité et des attentes de la personne mais les activités dans l’eau, si acceptation de se mettre en maillot, sont une bonne alternative afin de protéger les articulations et le rachis.
Le volume à atteindre sera de 5 heures par semaine d’activités physiques à intensité modérée, mais possiblement croissante pour atteindre la classification élevée, réparties sur 5 jours.
Les fondamentaux
- Les principes de base de la prescription d’exercice reprennent les variables « FITT » (fréquence, intensité, temps et type).
- L’exercice en aérobie peut être effectué en continu ou basé sur des intervalles ce qui est plus motivant.
- L’entrainement de la force isométrique ou dynamique à 30% de la force maximale doit se faire avec répétions dont les intervalles de repos sont de 3 à 5 minutes.
Modalités des AP pour réduire le poids
En parallèle d’une prise en charge nutritionnelle
- On modifie la balance énergétique en favorisant la perte calorique.
- 5 jours par semaine sans laisser deux jours consécutifs sans bouger.
- Bouger au quotidien 30 minutes par jour en favorisant la marche et la montée des escaliers.
puis
- Trois séances par semaine d’activité physique dans un programme sport santé peuvent être proposées dont : deux avec encadrement et une en auto programmation, avec l’endurance qui est au centre des recommandations en proposant le respect d’une valeur cible de la fréquence cardiaque, il faut aussi travailler le tonus musculaire en impliquant les grands groupes musculaires, l’équilibre et les assouplissements.
- L’utilisation d’un traqueur d’activité et/ou d’une Appli peuvent servir de facteur motivationnel.
► Rappel des textes réglementaires pour le sport santé sur ordonnance :
- La loi N° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé : Art. L. 1172-1. – Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. « Les activités physiques adaptées sont dispensées dans des conditions prévues par décret. »
- Le décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016 : Relatif aux conditions de dispensation de l’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée. Publics concernés : médecins, patients atteints d’une affection de longue durée et professionnels de la santé et du sport. Objet : Activité Physique Adaptée (APA) dans le parcours de soin.
- L’instruction Interministérielle du 3 mars 2017 : Relative à la mise en œuvre des articles L.1172-1 et D.1172-1 à D.1172-5 du code de la santé publique et portant guide sur les conditions de dispensation de l’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée.
► A lire aussi sur notre site et notre MOOC
- Obésité, Surcharge Pondérale et Activités Physiques
- La consultation et la prescription de l’activité physique pour la santé (Mooc / référentiels de la HAS)
L’IRBMS propose un outil numérique au service du sport santé :
► Le Numéri’éval Sport Santé.