Altitude et mal aigu des montagnes, précautions et contre-indications

Prévention boissons énergisantes
Mal aigu des montagnes (MAM)

Votre taux de ventilation en oxygène à 4 000 mètres est de 60%.

Pratiquer un effort ou même séjourner en altitude peuvent être des facteurs de stress pour l’organisme en raison du manque d’oxygène dans l’air que nous respirons.

Les effets de l’altitude sur l’organisme

  • De 0 mètre (niveau de la mer) à 1 000 mètres > aucune réaction.
  • De 1 000 mètres à 2 000 mètres > effets ressentis à l’effort pour des efforts intenses ou des personnes mal préparées physiquement.
  • De 2 000 mètre à 5 500 mètres > effets ressentis au repos et à l’effort même mineur.
  • + de 5 500 mètres à 8 848 mètres effets ressentis en permanence vie très difficile sans acclimatement.

Taux de ventilation en oxygène

La baisse des pressions atmosphériques en altitude a une répercussion directe sur la quantité d’oxygène disponible pour le corps humain obligeant celui-ci le de s’adapter avec une hyperventilation et la production de globules rouges créant une polyglobulie et une augmentation de la fréquence cardiaque de repos et d’effort.

La baisse d’oxygène est proportionnelle à l’altitude. Ainsi, votre taux de ventilation en oxygène au niveau de la mer est de « 100 ». Il ne sera plus que de :

  • 88% à 1 000 mètres
  • 78% à 2 000 mètres
  • 69% à 3 000 mètres
  • 60% à 4 000 mètres

L’effet direct sur l’homme est donc une diminution relative de ce que l’on appelle la VO2max. L’impact de l’altitude est toujours négatif sur l’organisme, tout au moins dans un premier temps puisque l’adaptation à l’altitude permet à un certain nombre de sportifs de se préparer pour réaliser des compétitions au niveau de la mer, grâce à cette polyglobulie (augmentation des globules rouges), qui permet de retrouver pendant un temps court un « dopage naturel » du corps humain.

La thermorégulation

L’organisme est fait pour vivre à 36°8, ainsi le froid devient notre ennemi surtout pour nos organes cutanés périphériques doigts de mains ou pieds, nez et oreilles.

Le frisson thermique permet une production de chaleur et de lutter provisoirement contre le froid mais au-delà des vêtements chauds et des boissons chaudes sont aussi conseillés. Malheureusement le froid peut nous endormir jusqu’à la mort.

En savoir plus : Comment survivre au froid ?

L’air froid et sec en hiver provoque une bronchoconstriction induite par l’exercice même sans antécédents préalables. Il est important de dépister les facteurs de risque en réalisant une épreuve fonctionnelle respiratoire préalable. La prise de Ventoline est possible en respectant la législation dopage

Qu’est-ce que le mal aigu des montagnes (MAM) ?

L’altitude entraîne une fatigue importante lors d’efforts en raison du manque d’oxygène. L’adaptation au-delà de 2 000 mètres, ou moins selon les organismes de chacun, peut demander quelques jours.

Ainsi, il n’est pas rare de retrouver céphalées, migraines (90%) essoufflement, fatigabilité, perte de sommeil (70%), ou saignement de nez. Mais également une diminution de la diurèse et des œdèmes localisés de la face et des mains. Le plus grave est l’œdème pulmonaire.

La seule solution qui se présente à nous si cela intervenait, est de redescendre la personne atteinte le plus rapidement possible à une altitude plus basse. Ceci se fait en général par hélicoptère, mais dans le cadre de mal aigu bénin, on peut redescendre rapidement par voiture ou par train.

Le traitement du MAM : l’aspirine mais il faut redescendre au plus vite, ou utiliser un caisson de recompression.

Les contre-indications des séjours à plus de 1 500 mètres

Les contre-indications médicales ne sont reprises que pour un séjour au-delà de 1 500 mètres d’altitude (logement et pratique sportive comprise), sauf cas exceptionnel.

Cette liste est donnée à titre indicatif, prenez conseil auprès de votre médecin.

  • Grossesse.
  • Insuffisance respiratoire.
  • Insuffisance cardiaque.
  • Antécédent d’accident vasculaire cérébral.
  • Asthme au froid.
  • Épilepsie.
  • Enfant de moins de 18 mois.
  • Diabète non équilibré.
  • Antécédent d’œdème aigu des poumons.
  • Hypertension artérielle instable.
  • Migraine sévère, mal des montagnes
  • Trouble du sommeil, troubles psychiques
  • Allergie au froid, maladie de Raynaud, acrocyanose

 

Cardiaques

Les contre-indications sont essentiellement liées à l’altitude. Il s’agit des accidents cardiaques récents, des insufisants cardiaques graves, des atteintes de coronaires, et d’une manière plus générale de toutes les maladies cardiaques non stabilisées par un traitement ou évolutives malgré un traitement.

  • Pourquoi ? : en raison essentiellement de l’effet de l’altitude sur la fixation d’oxygène, et de la réaction de l’organisme que l’on appelle « polyglobulie ».

Vasculaires

Les personnes atteintes d’accident vasculaire récent ne peuvent séjourner en altitude. Ceux ayant eu des accidents vasculaires contrôlés, traités et suivis, doivent demander l’avis médical avant de séjourner en altitude.

  • Pourquoi ? : en raison du déficit d’oxygène constaté en fonction de l’altitude.

Respiratoires

Les maladies respiratoires peuvent être une contre-indication temporaire ou relative en fonction de la gravité de celles-ci ; les asthmatiques doivent se méfier, en raison du froid et de l’air sec.

Neurologiques

Les épileptiques non équilibrés ne peuvent séjourner en altitude. Ceux qui prennent un traitement et qui n’ont pas fait de crise significative depuis un certain temps doivent ajuster leur traitement en raison des possibilités de récidive liée à l’effort et à l’hyperventilation créée par l’altitude.

Dermatologiques

Les personnes sensibles au froid ou au soleil ou qui présentent des maladies de peau doivent consulter leur médecin ou leur spécialiste avant tout séjour en altitude et doivent se protéger de façon significative avant toute pratique sportive en altitude et dans le froid.

Grossesse

Se référer à l’avis du spécialiste en fonction du déroulement de la grossesse et des antécédents personnels.

Les autres contre-indications

L’arthrose, un traumatisme récent, diabète mal équilibré, une hypertension non contrôlée, toute pathologie récente nécessitant un suivi ou un traitement, font partie des contre-indications définitives ou relatives à adapter avec votre médecin traitant.

 

3 règles d’or pour prévenir le MAM

  • Ne pas monter trop vite
  • Préparer une altitude en montant en altitude moins haute ( exemple trois fois 4 000 mètres avant l’ascension du Mont Blanc) cf Richalet Jean Paul
  • Ne pas rester haut trop longtemps

Attention la nature est merveilleuse mais silencieusement dangereuse soyez prudent pour revenir chez vous en forme

Le Saviez-Vous ?

Le système national d’observation de la sécurité en montagne (SNOSM) recense près de 50.000 interventions sur les pistes. Les médecins de montagne dénombrent 140.000 personnes prises en charge pour traumatismes divers (2007) et on estime que le nombre de décès annuel sur les pistes pourrait s’élever à une vingtaine (hors avalanche, ski de piste, escalade en haute montagne).

Conclusion

Les effets de l’altitude sont à prendre en compte, mais le plaisir de pratiquer un sport en montagne pendant les vacances l’emporte sur les inconvénients.

Vous pouvez souffrir sans le savoir de quelques inconvénients. Toutefois, seuls l’œdème pulmonaire ou l’œdème cérébral restent un danger potentiel grave pouvant conduire à la mort. Descendre en altitude suffit. Un séjour en caisson hyperbare est également possible.

Si vous avez un doute, consultez avant tout séjour votre médecin, que ce soit pour vous-même ou pour vos enfants, qui restent plus sensibles que vous au mal des montagnes.

 

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