Alli®… aurait des effets délétères sur votre vitalité
La commercialisation en France de l’Orlisat (Alli 60mg) s’inscrit plus généralement dans une gamme de suppléments alimentaires dédiés à la perte de poids.
Comme pour tous les suppléments alimentaires, comme Alli, il ne faut pas s’égarer devant les effets « miracles » escomptés, ni les allégations qui tiennent parfois plus du marketing que d’effets scientifiquement démontrés.
La population en surpoids ou obèse représente une cible marketing de choix. Le marché des suppléments alimentaires s’appuie sur la médiatisation des campagnes de lutte contre l’obésité et la sédentarité.
Pourtant, certaines règles hygiéno-diététiques associées à la pratique régulière d’une activité physique ont montré leur réelle efficacité dans la prise en charge du surpoids, et des facteurs de risques cardiovasculaires.
Cette efficacité se porte non seulement sur l’évolution du poids, mais également sur l’amélioration des paramètres biologiques (baisse de la glycémie, baisse du cholestérol), de la capacité physique, de la mobilité articulaire, du tonus musculaire… L’ensemble de ces effets conduit à une amélioration de l’état de santé, et de l’espérance de vie.
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Alli… fait maigrir, mais pas ce que l’on croit !
Depuis le 6 mai 2009, Alli® (Orlistat 60mg) est commercialisé sur le marché français dans les officines. Il s’agit d’une version plus faiblement dosée du Xenital® (120mg), distribué par le même laboratoire depuis quelques années.
Alli® est destiné à la perte de poids des personnes en surpoids ou obèses dont l’IMC est supérieur ou égal à 28.
Cette molécule est un inhibiteur des lipases gastro-intestinales. Elle empêche la dégradation dans le tube digestif des graisses (triglycérides) en molécules plus petite. Les graisses seront donc moins absorbées, et éliminées dans les selles de façon plus importante. Ce mode d’action est d’ailleurs responsable des effets secondaires.
Selon les recommandations du fabricant, Alli® doit être associé à un régime hypocalorique, bien équilibré sur le plan nutritionnel. Il est également conseiller que le régime soit riche en fruits et légumes.
Efficacité réelle d’Alli
Les résultats des études scientifiques menées sur l’Orlistat sont mitigés.
Quelques études (en double aveugle) comparent un 1er groupe sous Orlistat avec régime hypocalorique et un 2ème groupe n’ayant qu’un régime hypocalorique.
Il est important de souligner, que tous les sujets perdent du poids ! Les résultats sont rassurants, les règles hygiéno-diététiques sont efficaces !
En première phase de traitement, la perte de poids semble plus importante dans le groupe bénéficiant d’Orlistat. Mais parmi les sujets ayant perdu au moins 5% de leur poids corporel en 12 semaines, il n’y a aucune différence après 2 ans de suivi, entre le régime seul ou associé à l’Orlistat (régime eucalorique la seconde année pour tous les sujets).
On note surtout un taux important d’abandon (30%) au cours de la 1ére année de traitement, motivé par la survenue d’effets indésirables, en particulier fécaux.
Dans l’état actuel des connaissances, les effets sur la morbidité cardiovasculaire n’ont pas été clairement étudiés ? C’est par ailleurs l’une des raisons pour lesquelles, la Haute Autorité de Santé (HAS) a émis un avis défavorable en 2006 pour l’inscription de l’Orlistat (120mg) sur la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux. Elle précise que « au vu des résultats des essais sur le poids et sur certains facteurs de risque cardiovasculaire, son impact théorique attendu est au mieux faible à court terme ».
Par ailleurs, on peut s’interroger sur l’absorption de certaines vitamines liposolubles (A-D-E-K). Nous n’avons retrouvé aucune étude évaluant le risque de carence en ces vitamines (risque augmenté en cas de régime hypocalorique déséquilibré).
Effets indésirables d’Alli
Les effets secondaires d’Alli sont largement dominés par les troubles fécaux. Ils touchent 80% des sujets. Ils évoquent des selles diarrhéiques et grasses, parfois difficiles à contenir.
Toute augmentation des apports alimentaires en lipide se traduira par des selles plus grasses. Ce qui exclut tout écart de régime, sous peine de le payer dans les toilettes.
Chez les diabétiques de type 2, des cas d’hypoglycémie ont été rapportés.
Un régime hypocalorique est déjà suffisamment délicat à tolérer. Il n’y a pas d’intérêt à rajouter les effets secondaires désagréables d’un traitement !
Ces effets indésirables ont des répercussions sur le mode de vie. Les effets fécaux déplaisants empêchent la pratique physique, alors que celle-ci a des vertus clairement établies dans la régulation pondérale. Ce supplément alimentaire ne consisterait-il pas à se priver des bienfaits de la pratique sportive sur la prévention du diabète, la souplesse articulaire, le tonus musculaire, et le bien être mental… ?
Maigrir à quel prix ?
Le coût du supplément alimentaire est relativement onéreux, de l’ordre de 40€ pour 10 jours de traitement, soit environ 120€/mois. Si l’on considère la durée préconisée 6 mois minimum, cela représente un budget global de 720€. Qu’il vous fasse ou non perdre du poids, Alli fera surtout maigrir vos économies !
Un tel budget gagnerait à être investi dans un suivi diététique personnalisé et régulier. Un suivi dirigé par un professionnel de santé pour diversifier et enrichir son alimentation quotidienne de produits de qualité. En plus de la perte de poids, une telle attitude garantirait un régime équilibré, et une bonne qualité de vie.
Il ne faut pas se leurrer sur la qualité du régime hypocalorique qui accompagne la prise d’Alli ®. Il est fort probable que la grande majorité des consommateurs n’aura pas modifié son alimentation, et n’aura pas bénéficié d’un régime hypocalorique équilibré. Le réseau de distribution d’Alli ® ne permet pas de conseiller efficacement les consommateurs sur les règles hygiéno-diététiques et de l’équilibre alimentaire. En effet il n’intègre pas suffisamment les professionnels réellement compétents pour conseiller ces consommateurs (nutritionnistes, diététiciens).
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Que penser d’Alli ®?
Les effets sur la perte de poids ne sont pas uniquement dus à la molécule, mais aussi au régime hypocalorique qui l’accompagne.
La prise en charge du surpoids et de l’obésité nécessite un suivi médical, diététique, parfois psychologique. Cette prise en charge dépasse la simple prise d’une pilule. Aucun résultat ne peut être espéré sans une alimentation hypocalorique équilibrée, associée à la pratique régulière d’une activité physique.
Que penser des brûleurs de graisse ?
De nombreux produits sont mis en vente sur le marché, avec des allégations très séduisantes sur leur « soit disant » propriété de favoriser la perte de poids, et « l’affûtage ».
La Carnitine est l’une de ces molécules, très prisée du milieu sportif. Elle favorise la combustion des graisses à l’effort. Les avis scientifiques actuels ne reconnaissent pourtant pas cette propriété. En effet il semble impossible d’augmenter les concentrations de carnitine au sein du muscle. Et cela même en augmentant les apports par ingestion d’un supplément.
Il convient d’être très prudent sur l’utilisation de ces molécules de type « brûleur » de graisse. Car les vertus semblent généralement répondre plus à des préoccupations commerciales qu’à un réel impact scientifiquement établi.
Il existe également souvent une confusion, entretenue par les messages publicitaires, entre les propriétés drainantes de certains produits, et l’amincissement. Certaines plantes telles que le thé vert, la reine des près, les queues de cerises, semblent avoir de réelles activités drainantes. Elles favorisent la diurèse et l’épuration de l’organisme. Dans ce cas, la perte de poids se rapporte à une perte d’eau, mais en aucun cas de tissus graisseux.
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