Asthme et Sport
L’asthme est une infection inflammatoire chronique des voies aériennes. Elle se traduit par des quintes de toux, une respiration sifflante, une sensation d’oppression thoracique et des difficultés respiratoires.
L’asthme est responsable de plus de 900 décès par an et concerne plus de 4 millions de personnes.
L’asthme d’effort, également appelé asthme induit par l’exercice, se caractérise par des crises d’asthme provoquées par la pratique d’un sport ou d’une activité physique mais peut survenir jusqu’à 5 à 10 minutes après l’arrêt de l’effort pendant la période de récupération.
Mieux connaître l’asthme
La prédisposition familiale de l’asthme est certaine. Toutefois, les crises sont déclenchées par des allergènes type pollen, poussières de maison, poils d’animaux, pollution atmosphérique et par d’autres causes comme les pollutions exogènes, fumée de cigarette et autres fumées industrielles.
Des infections intercurrentes, certains médicaments, l’anxiété et l’émotion peuvent également se manifester par une accentuation des crises d’asthme.
L’asthme maladie fréquente ne doit pas freiner la pratique d’une activité physique et/ou d’un sport.
L’asthme est souvent dépisté par le pédiatre
La maladie asthmatique est plus fréquente que l’on pourrait l’imaginer, puisque les statistiques montrent que 10% environ des enfants en âge scolaire peuvent présenter soit une maladie asthmatiforme, soit des signes précurseurs pouvant provoquer une crise d’asthme. Ce chiffre diminue chez l’adulte où seuls 5 à 6% d’adultes continuent à posséder un terrain asthmatique.
L’asthme est souvent dépisté par le pédiatre ; toutefois, dans le cadre d’un bilan médical de non contre-indication à la pratique d’un sport on pourrait dépister facilement un facteur prédisposant et orienter l’enfant vers un médecin spécialisé. L’asthme est une maladie qui peut conduire à l’apparition d’une insuffisance cardio-respiratoire chronique ; si les crises sont non-contrôlées, celles-ci peuvent être fatales. On compte environ 1 500 décès par an.
La pratique d’un sport par temps sec et froid favorise d’autant plus le déclenchement d’une crise d’asthme.
Le traitement initial de l’asthme aux urgences repose sur le trio : aérosol de béta-2 mimétiques, oxygénothérapie et corticoïdes même lors d’un contexte infectieux (CHI de créteil).
Quels sont bienfaits de la pratique pour les personnes asthmatiques ?
Les sports d’endurance sont les principalement concernés et en particulier ceux pratiqués en milieu froid et sec ; la pratique même du sport par sa sollicitation hyper ventilatoire peut être à l’origine d’une augmentation du nombre d’asthmatiques par rapport à la population non sportive. On peut toutefois être sportif de haut niveau et asthmatique; le cas de Mark Spitz nageur aux 7 médailles d’or aux JO de Munich est un exemple.
Les sportifs les plus sensibles à l’asthme sont ceux pratiquant :
- Athlétisme
- Natation
- Cyclisme
- Skieurs de fond
A l’inverse, les sports les plus recommandés sont :
- Natation loisir
- Danse
- Marche
- Sports de combat comme le judo (attention à l’ambiance allergique)
- Tennis (attention aux poussières en salle)
Les activités sportives de loisirs recommandées
- Natation et aquagym ;
- Arts martiaux (yoga, tai-chi, etc.) et toutes activités qui relâche le stress et permet un confort respiratoire
- Vélo, Randonnée, Roller, améliorent la capacité respiratoire ;
- La danse, le tennis, la gymnastique, l’escalade, l’aviron, etc.
… Sous réserve
- L’équitation est déconseillée uniquement chez certaines personnes asthmatiques ayant une allergie au cheval ou au foin.
- La plongée sous-marine est possible, en cas d’asthme non sévère et bien contrôlé. Seul un médecin de la Fédération Française de sports sous-marins peut donner le feu vert.
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
L’OMS recommande 30 minutes d’activités physiques par jour pour tous.
Les personnes asthmatiques bénéficient de l’activité physique au quotidien car en plus du plaisir qu’elle procure, elle contribue au bon contrôle de son asthme et augmente progressivement la tolérance à l’effort. Elle renforce aussi le cœur et aide à diminuer son stress.
Mais la seule condition pour la pratique d’une activité physique de loisir ou d’un sport, même en compétition, est d’avoir un asthme bien équilibré et contrôlé.
L’activité physique se pratique dans la vie de tous les jours. Ce n’est pas seulement pratiquer un sport. Faire ses courses à pied, jardiner, tondre la pelouse, faire le ménage, promener le chien, jouer au parc avec les enfants, etc. sont des activités bénéfiques.
Toutes les occasions sont bonnes pour bouger et améliorer votre condition physique.
L’IRBMS propose trois conseils :
- Assis une heure je me lève, je bouge, fais quelques pas et je m’hydrate avec deux gorgées d’eau.
- Au travail, chez moi et dans les transports en commun je bouge toutes les heures et je montre l’exemple à mes enfants.
- Objectif 10 000 pas par jour.
Autres Conseils :
- S’échauffer au moins 10 minutes avant de commencer l’activité et commencer lentement et progressivement l’effort.
- S’arrêter dès que la survenue de signes évocateurs d’une crise d’asthme.
- Prévenir son entourage de la possibilité de crises et avoir son inhalateur dans son sac de sport ou avec soi.
- Pas de sport si température en dessous de zéro ou toux et en période de « pseudo crise ».
- Porter une écharpe et un bonnet en montagne afin de diminuer l’inhalation d’air froid et sec.
Information importante à l’attention des sportifs et des médecins
Les Bêta-2 Agonistes
Tous les bêta-2 agonistes (y compris leurs deux isomères optiques s’il y a lieu) sont interdits, sauf le Salbutamol (maximum 1 600 microgrammes par 24 heures), le formotérol (maximum 36 microgrammes par 24 heures) et le salmétérol administrés par inhalation conformément au schéma d’administration thérapeutique recommandé par fabricant.
La présence dans l’urine de Salbutamol à une concentration supérieure à 1 000 ng/mL ou de Formotérol à une concentration supérieure à 30 ng/mL sera présumée ne pas être une utilisation thérapeutique intentionnelle et sera considérée comme un résultat d’analyse anormal, à moins que le sportif ne prouve par une étude de pharmacocinétique contrôlée que ce résultat anormal est bien la conséquence de l’usage d’une dose thérapeutique par inhalation jusqu’à la dose maximale indiquée ci-dessus.
Sources : A.F.L.D.
Seule une forme particulière d’asthme induit par l’exercice appelé « bronchospasme de l’effort » contre-indique temporairement ou définitivement la pratique du sport, surtout en ambiance froide et sèche. En revanche, l’asthme induit par l’effort physique est très fréquent et amène à tort l’abandon du sportif. Dans ce cas, l’asthme se traite par la prise de bronchodilatateurs, par une rééducation appropriée, et bien souvent par la prise de corticoïdes inhalés associés à des anti-inflammatoires, à un traitement de fond de la maladie et à une désensibilisation. Il s’agit d’une maladie réelle dont la prise en charge est sérieuse. L’adaptation à l’effort sera totalement encadrée.
Recommandations de la Haute Autorité de Santé (H.A.S.) :
La pratique de l’exercice physique n’est pas contre-indiquée chez le patient asthmatique, à l’exception de la plongée sous-marine en scaphandre autonome (nage avec tuba autorisée).
L’exercice physique, pratiqué régulièrement semble même améliorer l’estime de soi et augmenter la confiance en soi, notamment chez l’adolescent. – En cas de limitation de la tolérance à l’effort, la kinésithérapie peut aider le patient à reprendre une activité physique (grade B) (…/…)
Adapter ses activités quotidiennes et de loisirs en fonction de la pollution et des conditions atmosphériques.
Téléchargez : L’arbre décisionnel pour les maladies asthmatiformes
Asthme et activités physiques
De nombreux enfants peuvent pratiquer le sport sans aucune réserve lorsqu’il ne s’agit pas d’asthme d’effort et que cette pratique se fait hors de la pollution et hors de conditions atmosphériques extrêmes. A noter que la pratique d’un sport en salle peut occasionner une crise d’asthme par l’auto-pollution de cette salle (poussières provoquées par chauffage soufflé). Attention aussi aux allergènes de l’équitation (cheval et paille). Il faut encourager l’enfant à pratiquer un sport qui diminue la fréquence des crises et l’aide à mieux respirer.
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En dehors de la plongée sous-marine, la plupart des autres sports sont autorisés. Il faudra peut-être prescrire à l’enfant des médicaments (des Béta2-Agonistes) qui nécessitent en cas de pratique sportive avec délivrance d’une licence la demande d’une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (A.U.T.).
Focus
L’asthme d’effort est favorisé par :
- Un effort très long ou très intense et brutal
- Un air froid et sec
- La pollution de l’air et la pollution locale
- Les pollens
- Une importante inflammation des bronches et/ou une surinfection pulmonaire
Éviter un asthme d’effort ou un incident respiratoire.
- Toujours adapter son sport à son état respiratoire mais favoriser l’endurance
- Si nécessaire, utiliser les Bêta-2 Agonistes 10 à 15 minutes avant l’effort (A.U.T. obligatoire).
- Choisir la période « réfractaire » pour pratiquer
- Réaliser un bon échauffement préalable et très progressif
- Attention aux pics de pollution atmosphériques
- Chaleur ou froid = danger
- Toujours posséder sur soi un bronchodilatateur
Bronchopneumopathies chroniques obstructives et asthme
Il ne faut pas confondre bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) qui sont des pathologies pulmonaires provoquant une diminution des débits expiratoires, et l’asthme qui est une infection chronique respiratoire des voies aériennes.
Toutefois, le traitement reste basé sur une prise en charge par médicament et une kinésithérapie respiratoire et une pratique d’activités physiques adaptées. La pratique d’un sport de compétition est beaucoup plus difficile dans le cadre de BPCO, l’essoufflement peut donner une sensation de fatigue ; l’adaptation à l’effort sera autorisée au coup par coup en fonction de l’atteinte globale de l’appareil respiratoire.
Conclusion
L’asthme est une maladie fréquente, qui contre-indique très rarement la pratique d’une activité physique ou d’un sport. Toutefois, les médicaments prescrits pour contrôler l’asthme rentrent dans le cadre de la demande d’une A.U.T. On peut devenir Champion Olympique (Mark Spitz et ses 7 médailles d’Or), Champion du Monde en étant asthmatique, mais on peut surtout pratiquer une activité physique au quotidien sans craindre d’aggraver un asthme, bien au contraire. Seul l’asthme d’effort nécessite un contrôle médical strict.
Les recommandations de ameli.fr
- Toujours avoir avec soi son bronchodilatateur d’action rapide ; dans la poche ou dans le sac à dos, le traitement de crise agit rapidement dès que les premiers signes de crise apparaissent, et être ainsi plus efficace.
- En cas d’asthme d’effort et sur conseil du médecin, prendre une à deux bouffées du traitement de crise 10 à 15 minutes avant l’effort.
- Prendre le temps de s’échauffer. L’échauffement permet de préparer ses bronches à l’activité physique en accélérant petit à petit le rythme respiratoire.
- Adapter l’intensité de son activité à sa forme du jour. Une fatigue passagère ou un rhume peuvent affecter la fonction respiratoire. Ne pas hésiter à se reposer et à ajuster l’intensité de l’activité physique.
- Après l’effort, laissez également le temps aux bronches de se réadapter à un rythme normal, en diminuant progressivement l’intensité de l’effort, sans s’arrêter brutalement.
À l’air environnant :
- Tenir compte des conditions climatiques et de la qualité de l’air : il peut être préférable de pratiquer son activité à l’intérieur en hiver (pour éviter l’air froid), pendant la période des pollens (en cas d’allergie) et pendant les pics de pollution.
- La qualité de l’air dans la salle de sport est aussi à prendre en compte en cas d’allergie aux acariens, présents dans la poussière, ou à certains produits d’entretien.
- Enfin, il est important de s’hydrater régulièrement pendant l’activité, sans attendre d’avoir soif. La déshydratation peut faciliter le déclenchement des crises.
► Lire aussi : Bêta-agonistes – Classe « S3 »
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