SYNDROME ROTULIEN
Le tendon rotulien ne se limite pas qu’à une simple lame fibreuse, qui ne correspond qu’à sa partie profonde. Cette lame reçoit latéralement des expansions issues du muscle quadriceps, que ce soit du grand droit, comme des vastes latéraux.
La douleur peut se situer aux extrémités du tendon, sur les insertions rotuliennes ou tibiales. Elle peut également se situer en plein corps du tendon. L’examen clinique en position debout recherchera une éventuelle déviation de rotule. En position allongée, l’extension contrariée du genou réveille la douleur, d’autant plus que le genou est fléchi. On peut distinguer différentes phases d’évolution ou de gravité. Le 1er stade correspond à une douleur occasionnelle survenant en fin d’effort ou début de récupération, ne gênant pas l’entraînement. Au stade de gravité supérieur la douleur peut apparaître lors de l’échauffement, ainsi qu’à la fatigue. Le 3ém stade, les douleurs sont quasi permanentes, et impliquent des répercussions sportives, une modération de l’entraînement.
Le traitement des premiers stades sans répercussion sportive, consiste à s’accorder un repos sportif relatif, tout au moins un ralentissement de l’activité en évitant les séances fractionnées. Les anti inflammatoires locaux sont largement prescrits. La physiothérapie est très efficace, que ce soit la cryothérapie, les ultra sons, les ondes courtes, ou l’ionisation. Les infiltrations sont peu pratiquées, et doivent être prudentes car elles risquent de fragiliser le tendon. Plus tardivement, le traitement chirurgical est beaucoup plus exceptionnel dans le cadre de tendinite mal soignée, ou laissée de côté. Le traitement préventif vise à détecter les mauvaises positions de rotule pour engager une rééducation des vastes (electrostimulation, exercices spécifiques), et assouplir correctement l’appareil extenseur par des étirements adaptés* du quadriceps.
LE TALON DOULOUREUX
Relativement fréquent chez les marathoniens et les triathlètes. La douleur se localise dans un premier temps sous le talon, apparaissant lors des appuis, à la phase de réception du pied sur le sol au cours de la course. Puis, elle s’accentue, devient perceptible dans la vie de tous les jours lors de la montée des escaliers par exemple. Initialement centrée sur le talon, la douleur diffuse ensuite vers l’avant du pied pour se généraliser à l’ensemble de la voûte plantaire. Elle est également ressentie lors de la dorsiflexion du pied qui met en tension l’aponévrose plantaire (membrane fibreuse tendue du talon à l’avant du pied, séparant les plans musculaires sous la voûte).
Certains facteurs favorisants sont souvent retrouvés, dont la correction fait partie du traitement curatif et préventif. Un affaissement de voûtes plantaires (pieds plats), ou la course sur terrain dur peuvent induire cette pathologie. Le traitement peut associer anti inflammatoire, kiné, et parfois recours à une infiltration en cas d’échec.
DOULEUR DE HANCHE – LA BURSITE TROCHANTERIENNE OU SYNDROME TROCHANTERIEN
C’est une inflammation des tendons s’insérant sur le grand trochanter, en rapport bien souvent avec une hyper sollicitation des muscles qui s’y attachent. Ce relief osseux fait l’objet de tractions multiples, par la convergence de plusieurs muscles d’actions opposées, des rotateurs internes et externes, ainsi qu’une importante masse musculaire assurant l’abduction (muscles fessiers).
Cette « tendinite » est favorisée par des facteurs d’entraînement, en particulier la foulée courte sans extension complète des membres inférieurs, la course en relief vallonné ou accidenté ou sur terrain dur, le kilométrage important, et le travail de transition chez le triathlète. D’autres facteurs médicaux peuvent être identifiés : une bascule du bassin, une inégalité de longueur des membres.
La douleur de hanche peut être perçue lors d’une simple position assise prolongée, ou lors de certaines manœuvres d’écartement ou de rapprochement de la jambe (abduction adduction) ou de rotation. Parfois un petit claquement est perceptible.
Des étirements orientés vers la bandelette ilio tibiale et les muscles trochantériens vont assouplir les tissus et sont indiqués pour prévenir comme pour guérir cette lésion. Un repos sportif relatif est indispensable, associé à de la physiothérapie, faute de quoi, la lésion est souvent traînante ou récidivante.
TENDINITE D’ACHILLE ET RUPTURE
C’est une inflammation du tendon d’Achille, généralement suite à une charge d’entraînement trop soutenue. A ne pas confondre avec la « bursite », inflammation de la bourse séreuse située entre le tendon et l’os qui permet un espace de glissement entre les deux structures.
La douleur est en général progressive avec l’accumulation des charges d’entraînement. Parfois elle apparaît de façon beaucoup plus brutale lors de changement de chaussures, ou à l’inverse quand le changement se fait attendre. La gène est souvent minime, parfois imposant la boiterie. La disparition des symptômes après échauffement, n’alerte pas le sportif, retarde le diagnostic, et expose à l’aggravation progressive de la lésion voire la rupture complète du tendon. L’examen médical précisera l’importance de la tendinite, sa localisation, son aspect (simple épaississement, sensation granitée…).
Il sera étendu à la morphologie des membres inférieurs pour rechercher une anomalie de statique, pouvant être partiellement incriminée comme facteur causal. L’évaluation du stade évolutif permettra d’adapter spécifiquement le traitement et la durée du repos sportif. Parmi les autres facteurs favorisants, les chaussures défectueuses, la course sur terrain trop dur sont les plus fréquents.
Le repos sportif complet est souvent nécessaire, particulièrement dans les formes très inflammatoires ou nodulaires qui exposent à la rupture. La kinésithérapie garde un intérêt majeur, la physiothérapie accélère la guérison. Les anti-inflammatoires oraux n’ont qu’une efficacité toute relative.
Complications : La rupture !
Les tendinites négligées font l’objet de récidives, mais la complication majeure reste la rupture du tendon d’Achille. Cette rupture pourra être déclenchée par une sollicitation excessive d’un tendon déjà très inflammatoire et fragilisé, comme une séance de fractionnée, un changement d’activité sportive, une série d’impulsions…
Elle se traduit par une douleur violente, décrite en coup de poignard, associée à une impotence motrice évidente. Le traitement devient chirurgical, avec une rééducation décisive. L’avenir sportif en dépendra, mais l’interruption d’activité est généralement de plusieurs semaines.
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