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Les boissons énergisantes augmentent le risque de blessures chez le sportif

La consommation de boissons énergisantes expose aux blessures sportives par deux mécanismes principaux :

Le pH des boissons énergisantes est très acide, de l’ordre de 3 à 4 (la neutralité étant fixée à 7). L’effort lui-même produit de l’acidité, qu’il va falloir s’efforcer d’éliminer en récupération, par la pratique d’étirements, et une alimentation de récupération adaptée comprenant notamment de l’eau minéralisée bicarbonatée, des fruits ou jus de fruits frais.
Une boisson acide avant, pendant ou après un effort n’a donc aucun sens, puisqu’elle risque d’accentuer l’acidité de l’organisme produit naturellement à l’effort, et par conséquent nuire à l’effort et aux capacités de récupération.

Rappelons qu’une acidification de l’organisme est le terrain propice aux blessures sportives telles que les tendinopathies.

Les boissons énergisantes contiennent des substances diurétiques, telles que la caféine. Cette substance favorise la fuite d’eau par les urines, ce qui est contraire à l’obligation de bien hydrater son corps pour qu’il s’adapte correctement à l’effort. Boire de l’eau est un impératif aux 3 temps de l’effort, pour compenser les pertes (transpiration en particulier) et restaurer le stock d’eau en récupération. Toutes substances (telles que les substances diurétiques) qui présentent l’effet inverse expose à la déshydratation !
La déshydratation de l’organisme à l’effort est une des principales causes de blessures sportives, de fatigue et fatigabilité à l’effort, d’inadaptation à l’effort, de contre performance.

Risque de problèmes cardiovasculaires

Une canette de boisson énergisante contient environ 80mg de caféine, ce qui est très proche de la dose de perception des effets secondaires (100 à 160mg), et proche de la limite supérieure de consommation admise (200mg/jour). Le risque chez le sportif n’est donc pas de positiver un contrôle anti dopage, mais bien d’absorber une dose toxique si la consommation de boisson énergisante est abusive.

La présence d’excitants dans cette boisson, à fortiori la caféine à taux élevé, induit sur l’organisme des effets secondaires cardiovasculaires tels qu’une tachycardie, une vasoconstriction périphérique, un effet hypertenseur, qui s’opposent à l’adaptation à l’effort, et pourrait ainsi favoriser l’apparition de troubles du rythme cardiaque, voire de mort subite.

Risque de déshydratation et de désordres électrolytiques

La caféine contenue dans ces boissons augmente l’élimination urinaire de calcium, magnésium chlore, sodium, de façon d’autant plus importante que la caféine est présente à un taux élevé. Cette fuite minérale peut aggraver les désordres électrolytiques pendant l’effort, favoriser les blessures, et nuire aux capacités de récupération.

Dépourvues de sodium, les boissons énergisantes peuvent induire une hypo natrémie lors des efforts prolongés en ambiance climatique chaude. Cette hypo natrémie se manifeste par des  troubles cardiovasculaires, des troubles neurologiques allant de l’altération de vigilance et d’attention, jusqu’au coma en absence de diagnostic.

Les fuites minérales induites par les boissons énergisantes, associées au risque de déshydratation causée par la présence de caféine, sont deux facteurs simultanés d’augmentation du risque de blessures musculo-tendineuses et de trouble du rythme cardiaque.

Autres risques non évalués

Les effets secondaires et la toxicité évoqués chez l’homme de certains composants présents à taux élevés (Vitamines B, Caféine, Taurine, Glucuronolactone) apparaissent d’autant plus important à l’effort, car la déshydratation relative augmente les concentrations circulantes, et renforcent la toxicité à l’effort. Ces effets toxiques justifient des études cliniques complémentaires.