Boissons énergisantes, boissons à éviter ou à bannir ?
Les boissons énergisantes sont devenues des incontournables des rayons et certaines s’affichent lors de compétitions de très haut niveau pour leurs effets de boost grâce à la taurine et à la caféine qu’elles contiennent mais aussi par leur pouvoir hydratant…
Monster, RedBull, CrazyTiger, EnergyDrink, Perrier energize, marques de distributeurs…
Attention danger : ne confondez pas boissons énergisantes et boissons énergétiques de l’effort.
Historique
Les boissons énergisantes obtiennent une autorisation de mise sur le marché sur le territoire Français en juin 2008. Dans la zone frontalière du Nord, leur consommation est bien antérieure à cette date, puisque ces boissons sont à l’époque déjà commercialisées en Belgique, ce qui incite de nombreux consommateurs nordistes à s’approvisionner de l’autre côté des frontières.
Et si ces boissons sont si répandues aujourd’hui, c’est qu’elles bénéficient d’un budget conséquent de promotion (la marque leader consacre 30% de son chiffre d’affaires, 4,25 milliards d’euros en 2011, aux budgets communication et marketing), principalement orientée vers une recherche de performance. Mais ça ne s’arrête pas là, il ne s’agit pas simplement d’exprimer au public le côté jeune et dynamique, il est aussi question d’affirmer une identité forte qui prône le dépassement de soi et des limites.
► Le doc de l’IRBMS vous propose de lire cet article : Les boissons australiennes
Etudes et enquêtes de consommation des boissons énergisantes
D’abord largement utilisées à usage festif, les boissons énergisantes semblent donc de plus en plus utilisées dans un cadre sportif, voire en journée à type de boissons désaltérantes.
Dans ce contexte, afin de préciser les modalités de consommation, l’IRBMS* (Institut Régional du Bien-être de la Médecine et du Sport santé), en association avec l’AMPD (Antenne Médicale de Prévention du Dopage) de Lille et la SFNS (Société Française de Nutrition du Sport) lancent en mars 2011 une enquête de consommation des boissons énergisantes chez les pratiquants d’activités physiques et sportives, et en parallèle chez des personnes sédentaires ou en situation de précarité.
Cette étude a pour but d’affiner les connaissances sur les modalités de consommation des boissons énergisantes, et de déterminer si cette consommation entre dans la cadre de conduites addictives ou dopantes. Nous sommes bien ici dans l’étude de conduites dopantes et non de dopage, la caféine ne figurant pas dans la liste des produits interdits, mais dans le programme de surveillance 2013 (JO du 21 décembre 2012). Un regard est également porté sur l’état actuel des connaissances concernant ces boissons, à travers une recherche bibliographique.
► Résultats de notre enquête sur la consommation de boissons énergisantes (IRBMS)
► Enquête sur la consommation de boissons énergisantes chez les sportifs : consommation banalisée ou conduite addictive ou dopante ? (Thèse du Dr Rogeau).
► Analyse de l’enquête de consommation de boissons énergisantes Territoire de Thourotte (60)
Que dit l’ANSES ?
La consommation conjointe de boissons dites énergisantes et d’alcool favorise des situations à risque dues à une surestimation par la personne de ses aptitudes, ce qui peut l’amener à poursuivre sa consommation d’alcool et à augmenter la prise de risques.
En ce qui concerne la pratique sportive, les boissons dites énergisantes n’ont aucun intérêt nutritionnel en situation d’exercice (contrairement aux boissons de l’effort aussi appelées boissons énergétiques). Elles majorent les pertes en eau et en sels minéraux et augmentent le risque d’accident à la chaleur.
Source : ANSES
Qu’est-ce qu’une boisson de l’effort ?
Les boissons énergisantes contiennent de la caféine
Attention aux mélanges avec l’alcool ou pendant l’activité physique.
La caféine est substance contenue dans le café qui fût mis en avant en France par Louis XIV. On accuse alors cette boisson de beaucoup d’effets pervers comme celui de rendre fou ! Le siècle suivant voit la diffusion dans chaque foyer de cette boisson qui se présentait sous forme de décoction, le café avait « envahi » la France.
La caféine, en faisant augmenter la pression artérielle, peut conduire à la tachycardie. C’est un des symptômes classiques de l’intoxication à la caféine d’autant que l’effort augmente naturellement la fréquence cardiaque.
► Teneur en caféine de quelques boissons courantes
Conclusion
Alors, boissons énergisantes à bannir ?
1/ Danger des idées reçues et des fake news comme : « Les boissons énergisantes sont des boissons fonctionnelles, qui permettent de réduire la fatigue et contribuent aux performances physiques et intellectuelles. »
2/ Les consommateurs existent : les jeunes recherchent dans cette boisson une excitation, une façon de prolonger leur état de veille pour s’amuser jusqu’au bout de la nuit. Cette consommation répond à un besoin de se désinhiber, de potentialiser la fête, voire de s’évader. Ce type de consommation n’est pas dénué de répercussions sur la santé, de troubles du comportement, ce qu’ignorent les consommateurs.
3/ Le marché existe et les rayons des supermarchés en sont remplis : la promotion des boissons énergisantes est agressive et s’adapte aux ressentis des consommateurs. Les cadeaux ou offrent attirent les adolescents. Elles sont déconseillées aux femmes enceintes et surtout éloignons les enfants de ce type de boissons en évitant la consommation régulière et ne donnons jamais cette boisson pour le sport.
4/ Le conseil du doc By IRBMS : la consommation de boissons énergisantes doit être occasionnelle et nous conseillons de limiter à une canette par semaine et jamais lors de la pratique du sport ou en ajout d’alcool.
5/ Bannir ? : non mais limitez son usage et proposez des boissons alternatives.
Pour aller plus loin
► Notre flyer : Prévention sur les risques liées à la consommation de boissons énergisantes (PDF)
► Notre brochure : Boissons de l’effort et boissons énergisantes
► Dossier thématique sur les avis scientifiques liés à l’utilisation des boissons énergisantes
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