Les boissons énergisantes sont interdites en France dès 1996

Prévention boissons énergisantes

Qu’est-ce que le « BULLIT » ?

Les boissons énergisantes sont interdites en France dès 1996, suite à de nombreux avis de l’AFSSA, de l’EFSA (Equivalent européen de l’AFSSA), qui incriminent la toxicité neuropsychique thyroïdienne et rénale de certains composés contenus dans cette boisson : la Taurine et le Glucuronolactone.

Pour contourner cette interdiction, la société Red Bull commercialise en France en mai 2008 sa boisson sous une forme différente à celle existante dans les autres pays. Dans cette version française de boisson, les deux composés supposés « toxiques » ont été retirés, et remplacés par un acide aminé, l’Arginine. Cette formule française s’apparente ainsi au Bullit, autre produit de la marque vendue dans certains pays.

Malheureusement en France, l’emballage et le nom restent identiques, ce qui encourage la confusion des produits, et incite à confondre les consommateurs, victime du marketing. Se servirait-on de l’image de marque du produit pour vendre une boisson différente aux français ?

L’autorisation de mise sur le marché français du « vrai » Red Bull intervient à partir du 15 juillet 2008, dans sa version avec Taurine et Glucuronolactone.

L’Arginine : Origine et fonctions

L’Arginine est un acide aminé courant, non essentiel, que nous mangeons tous dans notre alimentation équilibrée. Nos besoins naturels sont ainsi couverts, principalement avec les viandes, poissons, œufs, légumineuses, soja et plus accessoirement avec les produits céréaliers, la levure de boulanger.
Cette ingestion alimentaire quotidienne représente environ 4,2g/j (NHANES III FNB/IOM 2002).

Il existe également une synthèse endogène d’Arginine par les reins, à partir de la Citrulline, elle-même fabriquée par l’intestin.
Il y a naturellement un équilibre entre les apports alimentaires et la fabrication endogène d’Arginine, l’un compense l’autre pour conserver un équilibre d’apport.

L’Arginine intervient dans la synthèse d’urée, de monoxyde d’azote, de créatinine.
C’est un précurseur dans la synthèse d’autres acides aminés tels que la Proline, le Glutamate.
Par le cycle de l’urée, l’Arginine s’apparente à un détoxiquant vis-à-vis de l’ammonium.

Y-a-t-il des effets sur les performances sportives ?

  • Dans la boisson avec Arginine (Bullit), les effets d’une supplémentation en Arginine sur les performances sont contradictoires. Si une amélioration du pic de puissance maximale est parfois évoquée, aucune efficacité sur les paramètres d’endurance ne semble être reconnue.
  • On attribue souvent à l’Arginine un intérêt dans la prise de masse musculaire, en évoquant un effet facilitateur sur la sécrétion de l’hormone de croissance (GH), tout comme l’Ornithine et la Lysine. Cet effet, très variable d’un individu à l’autre, est à l’origine d’un abus de supplémentations à l’effort.

Ce rôle dans la synthèse protéique reste controversé. En effet, l’effort en lui-même stimule la synthèse protéique (fibres musculaires), et rien n’indique que cette synthèse soit supérieure avec la prise d’Arginine avant ou pendant l’effort.

L’Arginine présente t’elle un risque particulier chez le sportif ?

En cas d’excès d’apport alimentaire d’Arginine, on n’observe pas d’effet physiologique particulier. Il n’y a donc aucun intérêt nutritionnel à augmenter les apports par des suppléments.

Par contre, tout excès d’apport risque de déséquilibrer la répartition des acides aminés circulants et de rompe ainsi l’équilibre entre eux.
Certains auteurs évoquent des effets délétères sur la santé, par des effets stimulants sur la croissance tumorale. Ces effets ne sont pas encore clairement démontrés (LIND 2004).

D’une façon générale, le principe de précaution prévaut, car les limites de sécurité sont difficiles à établir.

Les supplémentations d’Arginine ont été évaluées par plusieurs études. Parmi elles, l’ingestion de 30g de L-Arginine par jour pendant 7 jours ne modifie ni les fonctions hépatiques, ni la créatinine ni la glycémie (BARBUL ET AL 1981). Quelques nausées et diarrhées sont cependant enregistrées.
L’administration de 5 à 10g de L-Arginine pendant 80 jours provoque des dysfonctionnements gastro-intestinaux (DE ALOVSIO ET AL 1982).

Une supplémentation d’Arginine ne semble donc présenter aucun bénéfice ni pour la santé, ni pour améliorer les performances sportives. L’absence d’effet secondaire reste à démontrer.

La consommation de Bullit chez le sportif n’a pas d’intérêt nutritionnel particulier. La consommation d’eau ou d’une boisson énergisante dans certaines disciplines, est par contre recommandée et représente un facteur de performance.

La consommation de Bullit s’inscrit dans le cadre d’une « boisson plaisir », sans en attendre d’effet sur les performances.

 

 

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