Comment prévenir et prendre en charge un déficit d’équilibre conduisant à la chute ?
La chute est un véritable problème au sein des institutions pour personnes âgées avec des conséquences à l’échelle individuelle (traumatisme, perte de confiance, perte d’autonomie, altération de la qualité de vie et de l’estime de soi etc…) et à l’échelle collective avec plus ou moins 10 000 morts en France par an aux répercussions et coûts considérables.
Premières causes d’hospitalisation et de désocialisations
Si l’estimation est souvent difficile car de nombreuses chutes passent inaperçues, les données suivantes proposent un ordre de grandeur.
Environ un tiers des personnes de plus de 65 ans vivant chez elles chutent au moins une fois par an et la moitié des personnes de plus de 85 ans sont aussi victime de chutes.
Les chutes deviennent plus fréquentes au fur et à mesure du vieillissement. La chute figure parmi les premières causes d’hospitalisation et de désocialisation.
« 12 semaines d’activités peuvent gommer 6 années de sédentarité »
Le premier pas est donc de démontrer l’utilité et l’amélioration de la mobilité active puis de proposer aux EHPAD de trouver un financement partagé afin de créer un atelier de dépistage et de prise en charge des chutes (PES, ARS,CNDS etc..).
Il est possible de travailler l’équilibre afin d’éviter les chutes et ses conséquences dramatiques.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la chute comme « tout événement qui fait tomber le sujet à terre contre sa volonté« .
La chute est rarement due à une cause précise et unique. Elle est souvent due à un déséquilibre entre les capacités du sujet et les contraintes extérieures auxquelles s’ajoute un facteur précipitant.
Les causes
- La première cause est le vieillissement cognitif lié au vieillissement.
- La seconde cause co induite est la prise de médicaments.
- La troisième cause est en lien avec les pathologies neurologiques dégénératives.
- La quatrième cause est liée à la baisse du tonus musculaire, de la souplesse et à la baisse générale de la condition physique par désentrainement musculo tendineux et diminution de l’estime de soi.
- Les dernières causes sont liées à la précarité, à la « ghettoïsation » des personnes âgées et aussi à l’installation d’un syndrome de glissement en lien avec une perte de l’estime de soi et l’absence de socialisation.
« Les prévisions, d’ici 2060, indiquent qu’environ 30 % de la population de l’UE aura plus de 65 ans. L’augmentation du nombre des « personnes les plus âgées » (celles de plus de 80 ans) est particulièrement marquée. Toujours selon les prévisions, le pourcentage des plus de 80 ans devrait quadrupler entre 1990 et 2060.
(For Norway and Switzerland level 2 statistical regions – Source : Eurostat regional EUROPOP200).
Les axes prioritaires du plan antichutes 2022
Se mobiliser autour de 5 axes :
- Savoir repérer les risques de chutes et alerter ;
- Aménager son logement âfin de diminuer le risque de chute ;
- Mise en place d’aides techniques à la mobilité active ;
- Création d’un panier de soins « activité physique », arme antichute ;
- Téléasistance pour tous.
Notre commentaire
La chute n’est pas un fléau nouveau car l’IRBMS s’est associé depuis plus de 15 ans avec de nombreux professionnels (le CNDS accordait des crédits ciblés mais peu pérennes et on connait le temps nécessaire à la mise en place d’une action de santé publique !) afin de proposer sans succès un dépistage massif des facteurs de risque dont les troubles de la proprioception et la prévention de la sarcopénie mais le nombre de personnes vieillissantes augmentant le gouvernement prend enfin conscience du coût direct et indirect des chutes.
Comment sera abondé le Plan Antichute et quels moyens financiers seront détachés afin de généraliser la prévention au-delà des habituelles et inutiles expérimentations loco-régionales ? Comment proposer la télésurveillance pour tous ? Comment les Maisons Sport Santé pourront répondre financièrement à cet enjeu de santé publique en proposant cette intervention coordonnée de trois professionnels (professeur APA + diététicien + ergothérapeute) ? Comment proposer à tous une expertise des lieux de vie afin de réduire les risque de chutes ? Le gouvernemet propose une prime au futur guichet unique « Ma Prime Adapt’ »… A quand la mise en place ?
Attendons les propositions communes de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) et des ARS (Agences régionales de santé) en lien avec les conseils départementaux afin de « transformer » les intentions en réalité !
► Dossier de presse : Plan antichute des personnes âgées (Pdf, 21/02/2022, Ministère des Solidarités et de la Santé)
La prévention… et l’action ! Dès maintenant c’est possible !
- La prévention primaire consiste à réduire le nombre de chutes dans la population âgée en proposant des activités physiques mettant en jeu l’équilibre, la marche et l’écoute de soi. Des activités de ce type peuvent être proposées en club du 3° âge, en maison de retraite, en foyer logement.
- La prévention secondaire se situe lorsqu’il y a eu chute avec ou sans conséquence. L’objectif est de refaire marcher le patient le plus vite possible. La personne devra être accompagnée dans sa recherche d’assurance et de reprise de confiance en soi.
- La prévention tertiaire se présente en cas de récidives de chute (ou de chutes à répétition). Il sera important de reprendre toute l’histoire de ses chutes et d’observer leurs répercussions.
Notre proposition : le bilan postural
Avant toute démarche collective ou individuelle le bilan posturologique sur plateforme informatisée est un préalable permettant une prise en charge adaptée.
La prévention des chutes peut prendre multiples formes (rééducation, activités ludiques, approche psychologique plus importante…).
L’objectif est premièrement de retarder le vieillissement et de conserver le maximum d’autonomie avec une mobilité active de qualité.
Et en même temps, la psychomotricité se centre plus particulièrement sur le vécu du corps, sur l’affect par rapport à la chute.
Le dépistage préalable des facteurs de risque et la quantification des déficits permettent une meilleure prise en charge et aussi de proposer un score motivant qui s’améliorera avec la réadaptation proposée.
Une prise en charge du dépistage par plateforme de posturologie vous intéresse : contact@medecinedusport.fr
Consultez notre dossier « prise en charge du risque de chutes »