Champion par le menu
S’il est évident que la nutrition est une composante essentielle dans la recherche d’optimisation de la performance du sportif, il n’est pas toujours évident de s’y retrouver.
Comment éviter les mauvais choix dans son alimentation ? Mais surtout, comment composer les menus adaptés et ne pas tomber dans les travers d’un régime inapproprié ?
En matière de nutrition, quelles différences entre un sportif valide et un sportif handicapé ?
Je dirais qu’il y a peu de différences entre les deux. Ce qui importe c’est la gestion de l’apport énergétique en fonction du poids corporel. L’alimentation apporte de l’énergie, elle sert en premier lieu à alimenter la machine en énergie de base, celle qui nous permet d’assurer le bon fonctionnement de l’organisme pendant une journée. Mais pour les sportifs de haut-niveau, l’alimentation doit également nourrir cette machine pour les phases d’effort, comme les entraînements.
En ce qui concerne l’apport en énergie de base, il est proportionnel au poids corporel et devra s’ajuster à la corpulence.
Chez le sportif, un apport énergétique supplémentaire est nécessaire pour répondre à la dépense physique. Il dépend de la durée de l’effort ainsi que de la masse musculaire mise en jeu. Par exemple, en ski de fond skating ou en aviron bras-corps, la masse musculaire sollicitée dans le geste est très importante, cela nécessite donc un gros apport en énergie.
La question des apports en vitamines et minéraux est souvent source de doutes pour nos sportifs, pouvez-vous nous éclairer à ce sujet ?
Si l’alimentation est équilibrée, il n’y a pas besoin de compléments alimentaires.
Même en cas de dépense énergétique élevée, les aliments courants suffisent pour subvenir aux besoins du sportif, sans créer de carence. Mais il faut faire attention à son alimentation, manger équilibré et adapté cela ne s’improvise pas, ce qui peut parfois justifier une consultation diététique spécialisée. La nutrition du sport est une discipline à part entière, à fortiori pour les sportifs de haut niveau. Il faut se méfier des conseils de certaines personnes novices, ou par certaines influences marketing de l’industrie agro- alimentaire.
Existe-t-il des particularités pour les sportifs en fauteuil ?
Pour eux, la grosse problématique c’est souvent la gestion de l’hydratation. Beaucoup ne boivent pas assez, car ils ne peuvent pas contrôler leur miction. Cela peut les conduire à être déshydratés, ce qui accentue la fatigue et le risque de blessures. C’est pourquoi il est important pour ces personnes, de mettre en place un protocole hydrique, afin de réguler l’hydratation sur la journée entière, et pas seulement pendant l’effort. Tout comme la nutrition, c’est une spécificité qui peut justifier le conseil d’un diététicien spécialisé dans le sport.
Les boissons énergétiques sont consommées par de nombreux sportifs. Sont-elles sans risque ?
La composition des boissons énergétiques répond aux besoins de l’effort. Elle contient de l’eau, des minéraux et du sucre. Elles sont adaptées aux efforts de longue durée, au-delà d’1h30. Mais toutes ces boissons ne sont pas certifiées sans produit dopant.
Il faut savoir que selon le code mondial antidopage, le sportif est entièrement responsable de ce qu’il ingère dans son organisme. Seuls les compléments alimentaires ayant la norme AFNOR V 94001 ou certifiés « Sport protect » sont garantis ne contenant aucune substance interdite.
Les autres labels n’ont strictement aucune valeur et relèvent souvent d’opération marketing.
Je tiens à préciser que le recours aux boissons commercialisées n’est pas obligatoire. Il est également possible d’élaborer soi-même sa boisson énergétique avec de l’eau minérale et du sucre ou du sirop de fruit. S’il fait chaud, il faut ajouter une pincée de sel. Tout simplement !
Propos recueillis par M. Mainguy, pour le Magazine «Handisport, le Mag N° 159», rubrique « Coté Santé «
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