Comment inciter le plus grand nombre à pratiquer un sport ou une activité physique ?
Synthèse de la « La note du Centre d’analyse stratégique » – Premier Ministre – N°217 – Avril 2011
Extrait
Les campagnes et opérations de promotion de l’activité physique ou sportive, pour être efficaces, doivent cibler les personnes les plus vulnérables ou les moins enclines à rompre avec la sédentarité. Il leur faut conjointement tenir compte de l’évolution des modes de vie et de travail, des disparités territoriales, et des obstacles à lever en termes d’information, de motivation et de représentations, qui varient considérablement selon les groupes sociaux.
Enfin, la responsabilité individuelle, inhérente aux sociétés démocratiques, ne doit pas être sous-estimée, le sport de masse devant rester, avant tout, un espace de liberté.
Cette nécessité d’inciter le plus grand nombre à pratiquer au quotidien une activité bénéfique pour la santé a été depuis très longtemps et dès les années 80 une préoccupation majeure de nombreuses associations dont l’IRBMS Nord-Pas-de-Calais.
La mise en place de réseaux sport santé sous l’impulsion des ministères compétents mais aussi de la Société Française sport santé (SF2S) permet de répondre à une grande partie des propositions par la mutualisation des acteurs et des moyens.
L’exemple du Réseau Sport Santé Bien-être en Nord Pas-de-Calais mais aussi de ceux existants antérieurement dont celui de Champagne Ardennes montre combien il est apparu indispensable de travailler ensemble sur des indicateurs multiples en mettant en place des programmes en lien avec de nombreux objectifs dépendant de spécificités géo-politiques.
Les expériences étrangères doivent guider nos réflexions tout en rendant possible la mise en place de protocoles spécifiques dans des territoires déterminés afin de permettre au plus grand nombre l’accès aux pratiques.
Tous les acteurs peuvent apporter une contribution originale en lien avec leurs champs de compétences.
Mais l’état, le CNDS, les collectivités territoriales, l’Assurance Maladie, les ARS, les mutuelles doivent aussi contribuer au financement de ces réseaux sport santé comme cela est le cas chez certains voisins Européens afin de permettre la mise en place de ces propositions dont le seul but est de contribuer à l’amélioration du bien-être des populations.
Les Six Propositions
1- Assurer une large diffusion au recensement des équipements sportifs par zone géographique actuellement mené par le ministère des Sports, afin d’initier une réflexion approfondie sur l’offre d’équipements dans les territoires, sur les plans quantitatif et qualitatif.
2- Développer en club des activités non compétitives et une offre de service sportif pour tous les publics ; sensibiliser, former et accompagner les bénévoles à cette dimension.
3- Intégrer des équipements sportifs et des dispositifs d’incitation à l’activité physique dans les aménagements urbains et architecturaux.
4- Miser sur le plaisir et le bien-être dans les actions de communication incitant à la pratique d’une activité physique régulière.
5- Lancer un programme de définition des bonnes pratiques en médecine de ville permettant d’intégrer l’activité physique dans le traitement de certaines pathologies.
6- Conduire, en lien avec les organisations patronales et syndicales, une étude relative aux bénéfices de l’activité sportive sur le bien-être et la santé des salariés en entreprise.
Comment inciter le plus grand nombre à pratiquer un sport ou une activité physique ?
Un constat, des questions :
Le sport et l’activité physique semblent toutefois devoir répondre à des attentes toujours plus exigeantes, qui peuvent apparaître parfois paradoxales. Indépendamment du plaisir qu’ils procurent, ils sont censés contribuer au lien social, prévenir le développement de certaines pathologies et oeuvrer à l’amélioration du bien-être des individus, y compris dans le monde du travail. Quels sont les types d’acteurs qui doivent agir et dans quelle mesure, afin de concilier objectifs de politique publique et respect des préférences individuelles ? Comment inciter les individus à pratiquer une activité physique ou sportive la plus régulière possible tout au long de la vie (et pas seulement lorsqu’ils y sont obligés, comme à l’école) ?
Les Enjeux
Une politique de promotion du sport et de l’activité physique doit s’appuyer sur un diagnostic des pratiques de masse des adultes et des jeunes en France et en Europe (hors obligation scolaire). Depuis quelques années, l’offre sportive a évoluée et le sport comme l’activité physique sont dorénavant associés à certaines politiques publiques sociales, territoriales et environnementales.
La pratique sportive des Français : état des lieux.
La France dans la moyenne européenne : Il est difficile de mesurer précisément la pratique sportive en France et en Europe, en premier lieu parce que, dans les enquêtes, le sport peut être confondu avec l’activité physique. Ainsi, en 2009, 48 % des Français âgés de 15 ans et plus déclaraient faire du sport “régulièrement” ou “assez régulièrement” (au moins une fois par semaine). Un pourcentage plus élevé que la moyenne européenne (40 %) mais très en deçà de celui des pays du Nord (Suède : 72 %, Danemark : 64 %, Pays-Bas : 56 %).
Le sport comme remède ?
Il est aujourd’hui établi que, dans certaines maladies comme les maladies cardio-vasculaires, certaines formes d’obésité ou Alzheimer, l’activité physique améliore les symptômes, les effets physiologiques, les aptitudes cardio-respiratoires, mais aussi l’état psychologique, pendant et après le traitement. Dans certains protocoles de traitement du cancer, elle limiterait même le risque de récidive. Aujourd’hui, il s’agit de déterminer dans quelle mesure l’activité physique peut être intégrée aux préconisations, voire aux prescriptions établies en médecine de ville.
Une consultation de l’aptitude physique du senior (CAPS) a été créé qui inclut une consultation médicale, une évaluation physiologique de son aptitude physique (tests d’effort), l’élaboration d’un d’entraînement personnalisé et une orientation vers des associations labellisées pour superviser la poursuite régulière d’une activité physique – associations dont le financement est assuré par les mutuelles.
La Haute Autorité de santé (HAS) mène actuellement des travaux sur les alternatives possibles aux traitements allopathiques, en portant une attention toute particulière aux perspectives offertes par la promotion de l’activité physique.
Lire la synthèse :
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