C’est une conduite dopante. Les boissons énergisantes s’inscrivent dans une recherche de stimulation, pour vaincre une difficulté et atteindre un objectif défini. Cette stimulation, cette aide à l’objectif est artificielle.
La consommation de boissons énergisantes est légalement autorisée en France, tout en étant encadrée par des recommandations officielles. Les consommateurs recherchent dans ces boissons un moyen d’augmenter artificiellement leurs performances, ou de les aider à passer un cap difficile. Ce cap difficile est de différentes natures et se traduit dans les circonstances de consommation : c’est par exemple une période de révision intense chez un étudiant, une conduite longue et éprouvante pour un chauffeur routier, une prolongation de l’état de veille…
Cette aide artificielle que procurent les boissons énergisantes, entraîne ainsi le consommateur dans un dépassement de ses limites physiologiques. Car si l’obstacle de vie est perçu comme « obstacle », c’est sans doute qu’il est inadapté aux capacités naturelles d’adaptation de l’individu.
La répétition d’un tel comportement peut amener un risque pour le consommateur. Celui-ci risque de surestimer ses capacités d’adaptation face à son environnement, ce qui le rend plus vulnérable dans son environnement, avec un risque de majoration du stress, de l’anxiété, d’une inadaptation face à une situation de vie.
Cette recherche du dépassement de ses limites est entretenue par le marketing exposant des comportements à risque, des situations de stress, par l’usage d’images de sports extrêmes, qui ne font que renforcer le dépassement des limites.
Recours à une « nouvelle boisson »
Les boissons énergisantes sont très prisées des jeunes. La consommation est initialement motivée par « la découverte » d’une nouvelle boisson, au goût inhabituel, qui prend vite une connotation de « boisson à la mode ».
Les boissons énergisantes véhiculent un désir de s’identifier à un nouveau mode de vie « hyper actif ». Comme si le souhait d’une vie plus stimulante, plus énergique, justifiait de faire évoluer notre comportement et nos habitudes alimentaires vers de nouveaux produits, considérés comme des passages obligés pour que l’homme s’adapte à sa vie. La vie hyper active est perçue comme idéale, bénéfique. L’homme n’a plus droit à l’erreur dans ce monde exigeant, et doit se soumettre à un nouveau mode de consommation, s’il ne veut pas en être la victime…
Notion de comportement à risque
La consommation de boisson énergisante peut également être motivée par un besoin de désinhibition, un besoin de s’évader, la recherche d’une situation de plaisir, de bien-être, ou pour optimiser la fête.
C’est parfois un comportement de « fuite » face à un ennui, face à des problèmes de la vie perçus comme difficiles ou insurmontables.
Les boissons énergisantes vont apporter cette fuite vers une vie plus stimulante, plus enivrante. Cette fuite et cette quête de plaisir sera accentuée par l’association avec d’autres produits tels que le cannabis ou l’alcool. Le consommateur s’expose à un risque d’addiction à ces produits.
La consommation de boisson énergisante est susceptible de modifier l’appréciation par le consommateur de son comportement. Cette perturbation de l’appréciation de ses conduites lui procure une perception erronée du danger et des situations à risque, ce qui l’expose à une dangerosité. Ce risque est d’autant plus aggravé en cas de consommation associée d’alcool ou de cannabis. Cette dangerosité accrue des comportements prend toute son importance en cas de conduite automobile, ou s’exprime lors des relations avec autrui. De tels comportements peuvent être délétères pour le consommateur et son environnement.
Une fois de plus, cette notion de prise de risque, de comportements dangereux est entretenue par le marketing utilisant des images de sports « dangereux », de sports extrêmes.
Risque d’addiction
On rencontre des consommateurs inconditionnels de ces boissons.
Le comportement de consommation de boissons énergétiques peut s’associer à d’autres produits modifiant les conduites et les comportements. Les boissons énergisantes sont en effet fréquemment associées à de l’alcool, du cannabis, tout particulièrement en période festive.
L’excitation, le plaisir évoqué par ces consommateurs de ces boissons, incite à répéter ce comportement à la prochaine recherche de bien-être, la prochaine sortie en discothèque. La répétition d’un tel comportement expose au risque d’addiction.