La pratique du ski et surtout du snowboard entraînent un risque traumatique important chez l’enfant.
Aux deux extrêmes les débutants et les plus expérimentés sont les plus exposés aux accidents par collisions, soit avec des obstacles naturels (pistes, remontées mécaniques, arbres, rochers) soit avec d’autres skieurs. Ces collisions entraînent bien souvent des lésions très graves (crâne et thorax) mais intéressent aussi le membre inférieur dans plus de 60 % des cas.
Les principaux facteurs qui augmentent le risque de traumatisme sont : le niveau technique, la qualité du matériel, la qualité des pistes, la vitesse, et la technique. Le ski expose surtout à des lésions des membres inférieurs, le snowboard expose particulièrement le membre supérieur et le poignet. Enfin, les traumatismes crâniens sont fréquents justifiant la généralisation du port du casque.
Les différents types de pratique
Le ski alpin :
Il permet d’acquérir des sensations de glisses des l’âge de 3/5 ans. L’enfant glisse naturellement sur des pentes douces avec ou sans bâtons. Les skis de l’enfant sont courts, ils doivent choisir des modèles ne dépassant pas leur taille.
La luge :
C’est une activité plaisirs pour les citadins encadrés des parents pour initier l’enfant à la neige et à la glisse. Mais c’est aussi un véritable sport qui peut être dangereux par manque de maîtrise de la vitesse et choc ou collisions.
Le snowboard :
Cette pratique rencontre un grand succès chez les enfants ! Plusieurs disciplines existent dans cette pratique selon l’âge et les stations… L’enfant peut débuter directement en surf sans initiation préalable au ski.
Le ski de fond :
Il peut se pratique dès le premier contact avec la neige mais il est traditionnellement moins attractif pour les enfants.
Le télémark, hockey sur glace, patin à glace :
Moins populaire pour l’enfant en vacances ces activités sont souvent celles des jeunes montagnards.
Particularité des répercutions de l’altitude chez l’enfant
La pression barométrique baisse en altitude et la conséquence est l’hypoxie (baisse de l’oxygène disponible). Cela n’est ressenti chez le sujet sain qu’à partir de 1 200 / 1 500 mètres. Au dessus de cette altitude, l’organisme doit s’adapter avec une hyperventilation et une augmentation du débit cardiaque. L’adaptation se manifeste par une augmentation de la capacité sanguine de transport d’oxygène et une polyglobulie.
Il est donc dangereux d’y amener un enfant de moins d’un an sauf s’il s’agit d’un séjour longue durée ou pour y habiter.
Pour les séjours de vacances chez les enfants capables de prendre des remontées mécaniques attention de ne pas aller au dessus de 3 000 mètres ceci est souvent vrai pour les adultes également.
Il faut éviter les séjours en altitude aux enfants porteurs de cardiopathies, troubles neurologiques ou épileptiques. Mais votre médecin peut en décider autrement.
Les enfants asthmatiques peuvent tirer bénéfice d’un séjour à la montagne (basse altitude).
La traumatologie de l’enfant skieur
- L’enfant n’ a pas le même risque que l’adulte.
- Les statistiques réalisées par l’association « Médecin de Montagne » qui rassemble les praticiens de sport d’hiver permettent d’étudier chaque saison le risque d’accident et sa variation saison après saison. Des marqueurs traumatiques ont été définis de manière à rassembler les lésions typiques de chaque sport.
- L’enfant a plus de traumatismes du membre inférieur que l’adulte.
- Il a surtout un pourcentage de lésions de la sphère crânienne beaucoup plus élevé d’où la nécessité du port du casque.
- Attention de porter une attention particulière au matériel et de ne pas « économiser » sur les fixations ou qualité du casque.
- L’enfant doit aussi être protégé contre le froid, le vent et le soleil. Il doit porter de bonne lunette pour prévenir l’ophtalmie des neiges.
- Chaussures, chaussettes, moufles ou gants doivent être adaptés à l’age de l’enfant.
- Il faut lutter contre la vitesse et faire respecter les règles de priorité car les collisions sont fréquentes et apportent de nombreuses lésions céphaliques.
- En surf les traumatismes touchent surtout les membres supérieurs et en particulier l’extrémité inférieure du radius. Il est donc souhaitable de proposer le port de protections spécifiques comme pour la pratique du roller.
La prise en charge sur les piste est facile : GREC – Glace, Repos, Élévation, Contention. En cas de lésions bénignes, appel des pisteurs si suspicion de gravité. Attention il est plus difficile de réaliser, un diagnostic de fracture chez un enfant que chez un adulte.
La croissance et la pratique du ski
La pratique d’un sport et du ski en particulier peur révéler des maladies de croissance.
La maladie d’Osgood-Schlatter est la plus fréquente des ostéochondroses ou ostéo-dystrophies de croissance.
Les principales ostéochondroses sont :
- colonne vertébrale : maladie de Scheuermann (atteinte vertébrale le plus souvent dorsale).
- rotule : maladie de Sinding-Larsen (douleur à la pointe de la rotule).
- dessous du genou : maladie d’Osgood-Schlatter (douleur de l’apophyse tibiale antérieure).
- cheville : maladie de Sever (atteinte du calcanéum), maladie de Kohler Mouchet (douleur scaphoïde tarsien).
- pied : maladie de Freiberg (atteinte tête métatarsienne), maladie de Renander (douleur première tête métatarsienne).
Il est donc prudent de surveiller l’enfant en période de compétitions, en revanche les vacances peuvent être l’occasion d’une pratique ludique sans réveiller une douleur, seul votre médecin peut vous conseiller.
Exigences alimentaires de l’enfant sportif
Des exigences physiologiques sont d’une part liées à la croissance qui justifie des apports alimentaires spécifiques, pour permettre à l’organisme de se développer, d’assurer la maturation des fonctions physiologiques.
D’autre part, l’alimentation doit couvrir les besoins spécifiques à l’activité sportive en altitude à fortiori si elle est intense, en adaptant les apports énergétiques, et en proposant sur le plan qualitatif une répartition des nutriments équilibrée.
Conclusion
Enfant et ski peuvent conduire à des catastrophes si un minimum d’encadrement et de prévention ne sont pas réalisés.
Si l’enfant est souvent raisonnable il en est pas toujours de même pour l’adulte qui doit appréhender la montagne comme un milieu hostile et donc être vigilant tout au long du séjour en altitude pendant ses vacances.