Dr Frédéric Maton

1/ En quoi vos activités dans le sport de haut niveau peuvent être utiles aux visiteurs du site irbms.com  ?

Le suivi médicosportif des sportifs de haut niveau est pluridisciplinaire (diététique, physiologique, médical, psychologique…), orienté vers la prévention santé, le traitement des blessures et la recherche de performance. Le site de l’IRBMS me permet de faire connaître ce suivi spécifique des sportifs, le rendre accessible à tous sportifs amateurs, et faire part de mon expérience.

Comme pour les sportifs de haut niveau, santé et performance reposent d’abord sur des choses simples : le respect d’une hygiène de vie, le choix de son matériel sportif, une bonne hydratation, une récupération adaptée.

En collaboration avec le site de la Société Française de Nutrition du Sport, j’insiste également sur l’intérêt d’une alimentation adaptée comme facteur de performance et de bien-être. Si l’équilibre alimentaire est un indicateur évident de santé, certaines adaptations permettent aux sportifs de s’épanouir pleinement dans leur discipline.

L’IRBMS me permet également de décliner cette expérience aux pratiquants d’activité physique de loisir, dans un but de santé et de bien-être. Je suis convaincu que la prévention est indispensable, pour prévenir les blessures des sportifs, comme pour sécuriser la pratique des activités physiques

2/ Vous êtes auteur d’un 2^éme livre de nutrition du sport. Pourquoi consacrez-vous une telle place à la nutrition ?

Par mon expérience chez les sportifs de haut niveau, je reste convaincu du rôle primordial que tient la nutrition en tant que facteur de performance, et bien sûr indicateur de santé. Mon expérience me démontre la nécessité absolue de l’équilibre alimentaire au quotidien, réalisant un socle essentiel d’hygiène de vie sur lequel on peut construire son objectif de performance, de récupération, de préparation de compétition, de prise de masse, de perte de poids ou tout simplement de bien-être.

La nutrition du sportif est malheureusement ternie par des idées reçues, des messages militants, une pression marketing. Je combats ces concepts qui dévalorisent la nutrition au profit d’enjeux personnels. Il faut être à la fois attentif et objectif sur l’évolution de nos modes alimentaires, comme sur les complémentations.

Pour toutes ces raisons, je suis en accord avec l’éthique de la SFNS, société savante qui défend la spécificité de la nutrition des sportifs et des actifs, et défend le bon usage des compléments alimentaires.

3/ La prise en charge médicale de sportifs utilisant ou ayant utilisé des produits dopants nécessite-t-elle une formation particulière ?

Oui, car cela nécessite bien plus que la connaissance des effets secondaires des produits dopants. D’autant plus qu’on retrouve parfois une mauvaise information, relayée par la presse ou des sites Internet.

Il faut avant tout savoir conseiller en amont d’une prise de produits dopants, ce qui justifie de connaître les facteurs de vulnérabilité, les facteurs de risque qui peuvent conduire un sportif au dopage, et de façon plus large, détecter les conduites dopantes pour mieux les prévenir. Ces conduites dopantes sont bien plus fréquentes que le dopage sportif, mais peuvent être le premier pas vers ce dopage. Tout le monde est concerné, y compris les pratiquants d’activités physiques, généralement de façon insidieuse.

Le réseau des AMPD permet aux sportifs d’avoir des conseils personnalisés sur la prévention du risque de dopage ou bénéficier de consultations et avis en cas de prise de produits.

Le conseil aux sportifs doit être en adéquation avec la législation, pour la rédaction des AUT par exemple. Cette connaissance de terrain permet une action éducative et préventive.