L’électrocardiogramme consiste à analyser de façon systématique la morphologie électrique du cœur, en étudiant le rythme et la morphologie des ondes enregistrées.
A partir de cette analyse, un diagnostic électrocardiologique peut être établi, en confrontant toujours les symptômes du sportif, les données cliniques et les motifs de la consultation ainsi que les facteurs de risques personnels et familiaux.
L’E.C.G., c’est quoi ?
L’E.C.G. – électrocardiogramme – est l’enregistrement électrique des activités du cœur. Il enregistre certaines ondes qui sont appelées P, Q, R, S et T.
L’enregistrement comprend un certain nombre de dérivations standard en plaçant des électrodes sur les membres et sur la poitrine. L’évolution des techniques permet des enregistrements spontanés avec des prises et des électrodes mises uniquement sur la poitrine.
Pourquoi un E.C.G. ?
Le cœur est un muscle, et comme tous les muscles, il travaille en fonction des besoins de l’organisme.
Quand un sportif est au repos, il consomme moins d’oxygène, et le cœur peut se permettre de s’économiser. A l’inverse, quand un sportif est à l’effort, celui-ci demande beaucoup d’oxygène pour fournir cet effort ; le cœur doit alors s’accélérer.
Par l’enregistrement de l’E.C.G., on enregistre l’activité électrique qui correspond à cette activité mécanique.
Le cœur est composé de deux oreillettes (une droite et une gauche) et de deux ventricules (un droit et un gauche).
Le cœur gauche permet de fournir aux muscles de l’organisme le sang oxygéné, et donc l’oxygène nécessaire, à la pratique de l’activité sportive. L’oreillette reçoit le sang et le ventricule l’envoie dans l’organisme.
Pour ce faire, il faut qu’il y ait une harmonisation entre la réception et l’envoi, avec une contraction coordonnée des deux cavités.
L’onde électrique part de l’oreillette et va se diffuser au bout du ventricule à partir d‘un faisceau, dit faisceau de His. C’est cette activité électrique que l’E.C.G. va pouvoir vérifier.
Cœur et Sport
Le cœur d’un sportif est généralement plus volumineux que la normale. Il s’agit d’un cœur tonique, avec un gros ventricule. Le rythme est souvent plus lent que la normale, avec une bradycardie descendant souvent en dessous de 60 pulsations/minute.
La conduction d’un cœur de sportif peut avoir quelques anomalies ; c’est ce que l’on appelle « le cœur du sportif ».
L’E.C.G. du sportif pourra donc être anormal tout en restant finalement un très bon cœur pour l’activité physique et sportive.
Que recherche-t-on ?
On recherche tout facteur de risques permettant d’arrêter, de limiter ou d’interdire une pratique sportive. On recherche également des signes retardés de symptômes vécus pendant la pratique du sport, comme des douleurs thoraciques.
Pour être efficace, l’électrocardiogramme doit être pratiqué au plus vite après l’apparition de symptôme. Il faut également comprendre qu’un E.C.G. normal n’est pas suffisamment prédictif d’une anomalie existante ou pré-existante.
Seul le médecin ou le cardiologue pourra, par son expérience, faire la part des choses, et demander éventuellement des examens complémentaires.
Les signes recherchés
- troubles du rythme
- troubles de la conduction
- extrasystoles
- cardiomyopathie
- signes d’infarctus
- troubles de l’axe cardiaque
- dysfonctionnement oreillette/ventricule
etc …
Il va sans dire que ces anomalies retrouvées lors de l’enregistrement d’un E.C.G. permettront d’adapter l’approche des problèmes rencontrés par le sportif, avec la réalisation d’examens complémentaires et avec des conseils pertinents concernant la pratique sportive future.
A quel âge faire un électrocardiogramme ?
Le débat est ouvert en France, en Europe et dans le monde. Les consensus sont difficiles à mettre en place. Un accord est toujours difficile à trouver entre cardiologues, médecins du sport, administration, sécurité sociale.
L’enjeu est de limiter les facteurs de risques et de faire de cet examen l’outil prédictif limitant bien entendu les accidents cardiaques et les morts subites.
D’une manière générale, cet électrocardiogramme a été supprimé des examens systématiques annuels demandés par les différents textes législatifs.
Un consensus européen, émis par des cardiologues, permet de maintenir l’E.C.G. comme un examen de choix dans le suivi médical des sportifs au-delà d’une certaine forme de pratique et d’un volume de pratique (en général 5 heures/semaine).
Le bon sens doit l’emporter et il semble peu coûteux, facile et relativement fiable de faire réaliser un E.C.G. chez un sportif. L’en priver peut avoir des conséquences graves sur la santé en terme de séquelle et de coût.
Alors que faire ?
- Si le sportif possède des facteurs de risques personnels ou familiaux, l’E.C.G. devra être réalisé. Si une pratique sportive reste en terme de technique et de volume hors norme, l’E.C.G. peut être réalisé.
- Si un enfant réalise une activité sportive selon des conditions qui ne correspondent pas à celles de son âge (surclassement, sport chez l’adulte), alors l’E.C.G. peut être réalisé.
- Si un sportif présente des signes de palpitations, douleurs thoraciques, ou sensations anormales pendant l’effort, alors un E.C.G. peut être réalisé.
Dans tous les cas, parlez en à votre médecin traitant, votre cardiologue ou votre médecin du sport. Celui-ci jugera de l’intérêt de faire réaliser un E.C.G.
Notre conseil
Les bienfaits de la pratique du sport sur la santé ne sont plus à démontrer. Il serait dommage que réaliser l’économie d’un électrocardiogramme, examen non agressif, économique et fiable puisse être préjudiciable pour le sportif.
Réaliser un E.C.G. peut être fait en concertation avec son médecin. Dans le doute, il ne faut pas s’abstenir.