Une enquête de consommation (1) confirme la baisse générale de la prise du petit déjeuner depuis 2003, surtout prononcée chez les adolescents. Ce repas reste plus fréquent le week-end, et n’est pas supprimé les jours de grasse matinée.
Le petit déjeuner est un repas pris essentiellement à la maison. Seuls 6% des adolescents le prennent à l’extérieur.
Le petit déjeuner revêt un lien familial, c’est le repas le plus souvent pris en famille.
Mais le petit déjeuner de la semaine a tendance à se rythmer en fonction des préférences personnelles et le rythme de chacun, au détriment de la convivialité d’un repas pris en famille.
La proportion de petit déjeuner pris seul la semaine augmente dans toutes les catégories de population. Elle concerne plus souvent les enfants des milieux aisés et les milieux urbains.
Évolution de la composition du petit déjeuner
Quand il existe, le petit déjeuner est devenu plus copieux. Sa contribution aux apports énergétiques de la journée a fortement progressé.
La consommation des boissons chaudes tend à baisser au profit des sodas ou jus de fruits.
Chez les adultes de 30 à 59 ans, le petit déjeuner classique tartine et café s’est progressivement enrichi de divers composantes. Ce repas est devenu plus copieux, enrichi de produits sucrés, laitages et fruits, alors que les viennoiseries diminuent.
Pourtant le petit déjeuner complet (céréale, produit laitier, fruit ou jus) diminue dans toutes les catégories de population de 2007 à 2010.
La baisse de consommation du petit déjeuner chez les enfants et adolescents conduit à une diminution de consommation de produits présentant un intérêt nutritionnel particulier, tels que les laitages, les céréales.
Les messages de prévention ont contribué à augmenter la consommation de fruits, de compotes dans toutes les populations étudiées. Chez les adolescents, les produits laitiers et céréales baissent.
Liens entre petit déjeuner et goûter
Chez les enfants et adolescents qui prennent un petit déjeuner, on observe que les goûter sont aussi plus consistants. Les jours sans petit déjeuner, ils ne prennent pas d’encas supplémentaires, mais compensent par des déjeuners et dîners plus caloriques.
Chez les adultes, l’absence de petit déjeuner induit des encas plus consistants.
Il semble donc que sauter le repas du petit déjeuner expose à une compensation des apports énergétiques sur les autres repas qui risquent de devenir plus copieux.
Aspects qualitatifs des petits déjeuners des élèves sportifs en région Nord Pas-de-Calais
L’enquête épidémiologique de l’IRBMS (2) a permis de préciser les habitudes de consommation au petit déjeuner de 513 élèves en classes sportives régionales, répartis sur 22 sections et 11 établissements.
Répartition
- 90% des élèves prennent un petit déjeuner, ce qui est légèrement supérieur aux 72% observés sur une population de même âge en Province du Hainaut Belge (3).
- Ces travaux mettent également en évidence une fréquence plus importante du repas matinal le week-end, ceci en rapport avec un facteur d’organisation du temps.
- Il semble également que les adolescents (13-16 ans) déjeunent moins que les plus jeunes (<10 ans), ceci dans les deux sexes.
Composition
La consommation d’un produit laitier et de céréales (ou pain) est très répandue (respectivement 74% et 81%).
Les fruits ou jus de fruits apparaissent chez 49% de la population. Il faut signaler que nous avions pris soin de préciser aux élèves qu’il s’agit de fruits ou de jus de fruits frais. Les jus commercialisés (à base de concentré) ne sont pas pris en compte dans cette catégorie, en raison de leur teneur vitaminique très différente.
Il faut également attirer l’attention sur les 36% de consommation de brioche viennoiserie, ainsi que sur les 20% de soda. 7% des élèves associent ces deux prises alimentaires quotidiennement le matin.
Le café (11%) et biscuits secs (14%) sont minoritaires.
Références
- 1/ HEBEL Pascal : Le petit déjeuner en perte de vitesse. Consommation et mode de vie N°259, ISSN 0295-9976 CREDOC, Avril 2013
- 2/ MATON Frédéric : Habitudes alimentaires des élèves en classe sportive en Région Nord-Pas-de-Calais », IRBMS 2003
- 3/ PARENT F. WERY E. MASSOT C. COPPIETERS Y. JANZYK V. TELLIER V. BERGHMANS L. La santé des jeunes en Province du Hainaut. Observatoire de la Santé du Hainaut – Carnet de bord de la santé 2001 Santé du Hainaut N°4 2001