Ephédrine, pseudo éphédrine – Classe « S6 »
Produit de la liste de la classe S6 stimulants usage interdit en compétition.
Toutes les substances interdites de cette classe sont des substances spécifiées exceptées les substances en S6.A qui sont des substances non-spécifiées. Les substances d’abus de cette section sont : cocaïne et méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA/« ecstasy »). Tous les stimulants, y compris tous leurs isomères optiques, par ex. d- et l- s’il y a lieu, sont interdits.
Les stimulants incluent :
A : STIMULANTS NON-SPÉCIFIÉS
- adrafinil, amfépramone, amfétamine, amfétaminil, amiphénazol, benfluorex, benzylpipérazine, bromantan, clobenzorex, cocaïne, cropropamide, crotétamide, fencamine, fénétylline, fenfluramine, fenproporex, fonturacétam [4-phenylpiracétam (carphédon)], furfénorex, lisdexamfétamine, méfénorex, méphentermine, mésocarb, métamfétamine (d-), p-méthylamfétamine, modafinil, norfenfluramine, phendimétrazine, phentermine, prénylamine, prolintane.
Un stimulant qui n’est pas expressément nommé dans cette section est une substance spécifiée.
B : STIMULANTS SPÉCIFIÉS
INCLUANT SANS S’Y LIMITER :
- 3-méthylhexan-2-amine (1,2-diméthylpentylamine)
- 4-fluorométhylphénidate
- 4-méthylhexan-2-amine (méthylhexaneamine, 1,3-diméthylamylamine, 1,3-DMAA)
- 4-méthylpentan-2-amine (1,3-diméthylbutylamine)
- 5-méthylhexan-2-amine (1,4-diméthylpentylamine, 1,4-diméthylamylamine, 1,4-DMAA)
- Benzfétamine,cathine**, cathinone et ses analogues, par ex. méphédrone, méthédrone et α- pyrrolidinovalerophénone, dimétamfétamine (diméthylamphétamine), éphédrine***, epinéphrine**** (adrénaline), étamivan, éthylphénidate, étilamfétamine, étiléfrine, famprofazone, fenbutrazate, fencamfamine, heptaminol, hydrafinil (fluorénol), hydroxyamphétamine (parahydroxyamphétamine), isométheptène, levmétamfétamine, méclofénoxate, méthylènedioxy – méthamphétamine, méthyléphedrine***, méthylnaphthidate [((±)-méthyl-2-(naphthalèn-2-yl)-2-(pipéridin-2-yl) acétate], méthylphénidate, nicéthamide, norfénefrine, octodrine (1,5-diméthylhexylamine), octopamine, oxilofrine (méthylsynéphrine), pémoline, pentétrazol, phénéthylamine et ses dérivés, phenmétrazine, phenprométhamine, propylhexédrine, pseudoéphédrine*****, sélégiline, sibutramine, solriamfétol, strychnine, tenamfétamine (méthylènedi- oxyamphétamine), tuaminoheptane,
et autres substances possédant une structure chimique similaire ou un (des) effet(s) biologique(s) similaire(s).
SAUF :
- Clonidine,
- Les dérivés de l’imidazole en application dermatologique, nasale, ophtalmique ou otique (par ex. brimonidine, clonazoline, fenoxazoline, indanazoline, naphazoline, oxymétazoline, tétryzoline, xylométazoline) et les stimulants figurant dans le Programme de surveillance 2023*.
* Bupropion, caféine, nicotine, phényléphrine, phénylpropanolamine, pipradrol et synéphrine : ces substances figurent dans le Programme de surveillance 2023 et ne sont pas considérées comme des substances interdites. ** Cathine (d-norpseudoéphédrine) et son l-isomère : interdite quand sa concentration dans l’urine dépasse 5 microgrammes par millilitre. *** Ephédrine et méthyléphédrine : interdites quand leurs concentrations respectives dans l’urine dépassent 10 microgrammes parmillilitre. **** Epinéphrine (adrénaline) : n’est pas interdite à l’usage local, par ex. par voie nasale ou ophtalmologique ou co-administrée avec les anesthésiques locaux. ***** Pseudoéphédrine : interdite quand sa concentration dans l’urine dépasse 150 microgrammes par millilitre.
Qu’est-ce que l’éphédrine ?
L’éphédrine est une substance interdite en compétition, inscrite dans la catégorie des « stimulants« .
L’éphédrine fait partie des nouvelles substances spécifiées dans la liste des produits interdits en compétition. L’éphédrine reste par contre autorisée à l’entraînement.
L’éphédrine est présente dans de nombreux médicaments, en particulier à visée ORL, utilisés dans le traitement de pathologies communes (angine, rhinopharyngite…) sous forme de spray collutoire, pastilles à sucer, sirop anti-tussif…
La consommation d’éphédrine se traduit par une élimination urinaire, dont le dosage est un reflet de la dose ingérée. On définit ainsi sur le plan international, un seuil de positivité pour une concentration urinaire de 150µg/ml.
Il est rare, mais possible, que les doses habituellement prescrites dans les traitements ORL puissent atteindre ce seuil de positivité lors d’un contrôle anti-dopage. La prudence reste de rigueur, car ce seuil peut toutefois être atteint chez certaines personnes dans le 6 à 20 heures après la prise. Ce seuil est généralement atteint pour des doses absorbées de 240µg.
Médicaments contenant de l’Ephédrine
De nombreux médicaments contiennent de l’éphédrine. Ces médicaments sont souvent en vente libre, sans ordonnance, ce qui expose d’autant plus au risque de positiver un contrôle en cas d’automédication. Rappelons que la délivrance sans ordonnance d’un médicament n’implique pas qu’il soit exclu de produit dopant, ni même d’effet secondaire. Chaque sportif doit donc être vigilent, et se rapprocher d’un avis médical devant tout traitement.
Le Saviez-vous ?
Les principaux médicaments courants contenant de l’éphédrine appartiennent à la classe des décongestionnants, utilisés lors des rhino-pharyngites, rhume, angine, grippe… Exemple : Actifed®, Sudafed®, Rhinadvil®, Rhinoreflex®, Anadvil®, Sulfuryl®, Humex®, Dolirhum®…
Quelles précautions prendre ?
Il est toujours préjudiciable de positiver un contrôle anti-dopage à l’éphédrine, à cause d’un traitement pris pour une réelle pathologie ORL. Ceci d’autant plus que ces pathologies ORL communes sont particulièrement fréquentes, et l’automédication trop souvent banalisée.
On peut proposer les recommandations suivantes :
- Evitez l’automédication, même pour des médicaments qui paraissent anodins, en vente sans ordonnance. Restez méfiants face aux conseils des pharmaciens qui ne sont pas toujours formés sur la liste des médicaments interdits aux sportifs, ni sur la législation anti-dopage.
- Privilégiez les médicaments alternatifs, qui présentent des effets similaires, mais ne contenant pas d’éphédrine.
- En absence de traitement alternatif, l’utilisation d’un médicament contenant de l’éphédrine est autorisée à l’entraînement. Respectez les doses prescrites par votre médecin, et arrêtez votre traitement 24H avant la compétition.
- En cas de contrôle anti-dopage, déclarez votre traitement au préleveur lors de la rédaction du procès verbal, en le justifiant par l’ordonnance de prescription.
- Consultez un médecin du sport pour tout problème de santé, même mineur. Un médecin du sport est plus compétent pour identifier les médicaments interdits chez le sportif.
- Vérifiez l’absence de produit interdit en utilisant le site du Ministère : www.santesport.gouv.fr
- Vous pouvez aussi consulter des fiches sur d’autres produits interdits dont salbutamol et la Charte Ethique et Prévention Dopage
Avertissement concernant l’éphédrine :
En janvier 2002, les autorités de la santé au Canada ont décidé d’interdire certaines préparations à usage oral à base d’éphédrine. Il s’agissait notamment de préparations contenant aussi de la caféine, de préparations dont la dose unitaire (par ex. par comprimé) est supérieure à 8 mg d’éphédrine, et de préparations dont la dose recommandée est supérieure à 8 mg d’éphédrine par prise ou à 32 mg d’éphédrine par jour.
Cette décision était basée sur plusieurs rapports d’effets indésirables graves, tels accidents vasculaires cérébraux, arythmies, infarctus du myocarde et convulsions. Par ailleurs, les résultats publiés récemment d’une étude randomisée contrôlée par placebo en « cross-over », effectuée chez 15 volontaires sains, montrent un risque accru d’allongement de l’intervalle QT et d’augmentation de la pression artérielle après la prise d’une seule dose d’un supplément alimentaire contenant entre autres de l’éphédrine (12 mg par dose unitaire) et de la caféine (40 mg par dose unitaire) [JAMA 291 : 216-221 (2004 )].
L’éphédrine est interdite quand sa concentration dans l’urine dépassent 10 microgrammes par millilitre. Mais elle n’est pas interdite à l’usage local, par exemple par voie nasale ou ophtalmologique ou coadministrée avec les anesthésiques locaux. Par contre la pseudoéphédrine est interdite quand sa concentration dans l’urine dépasse 150 microgrammes par millilitre.
► Pour en savoir plus : Notre brochure de prévention du dopage
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