De nombreux examens sont envisageables dans le cadre d’une visite médicale d’aptitude. Ceci est d’autant plus vrai pour certaines disciplines particulièrement exigeantes, que ce soit sur le plan énergétique, cardiaque, ostéo-articulaire… Chaque sport présente son lot de pathologies spécifiques qui devront être détectées.
Les examens recommandés
La visite médicale ne doit donc pas être trop simplifiée (inefficace et faussement rassurante) sans tomber dans l’excès d’examens qui pourrait s’avérer d’un intérêt limité.
Le protocole médical proposé présenté ci-dessous reprend les examens strictement indispensables à une bonne visite d’aptitude. Certaines « anomalies » détectées lors de l’examen, pourront ensuite déboucher sur des examens complémentaires plus spécifiques.
a) L’examen médical proprement dit :
- La biométrie :
La mesure du poids, de la taille et de l’indice de masse corporelle (BMI) sera surtout utile chez les plus jeunes, afin de surveiller la croissance et la bonne tolérance de l’entraînement.
Chez l’adulte, ces valeurs pourront être complétées par la détermination du pourcentage de masse grasse. Rappelons que seule la méthode de détermination à la pince sur 4 plis est fiable pour évaluer ce paramètre.
Ne vous laissez pas tenter par des méthodes sans doute plus originales (balance « magique »), dont la validité n’a que rarement fait l’objet d’étude suffisante.
L’évolution du %MG corrélée à celle du poids, est un indice d’adaptation du régime alimentaire, de régulation pondérale, de tolérance à l’entraînement. Elle peut devenir aussi un indice de diagnostic de surentraînement. La recherche d’un %MG le plus bas possible n’est donc pas toujours, même rarement, un objectif à atteindre, ni une condition à la performance
- Examen cardiovasculaire et respiratoire :
L’examen cardiovasculaire traditionnel est en général suffisant. Il sera modulé en fonction de l’âge, des antécédents, du type de discipline.
C’est par exemple l’intérêt de rechercher les pouls périphériques dans la surveillance des cyclistes, pour le diagnostic d’une complication spécifique de l’artère iliaque (endofibrose iliaque qui dans un premier temps ne donne aucune gène, mais qui évolue à bas bruit pour progressivement imposer l’arrêt du cyclisme et devenir chirurgicale).
- Examen morpho statique :
C’est l’une des priorités de la visite d’aptitude, car toute anomalie morpho statique peut avoir des répercussions à court comme à long terme.
L’examen du rachis, bassin, membres inférieurs recherchera les scolioses, raideurs et contractures de certains groupes musculaires, raideurs articulaires, source d’attitudes vicieuses, et par conséquence de compensations musculaires et osseuses délétères. Qui n’a jamais ressenti des douleurs osseuses ou tendineuses un peu bizarres, mal identifiées, souvent récidivantes ? Ces compensations peuvent non seulement être à l’origine de blessures, mais également limiter la production de puissance ou de vitesse, et nuire ainsi à la performance. Ce constat donnera lieux à une correction par des étirements ou renforcement musculaire spécifique, pour que la pratique sportive soit sans danger.
La podologie fera le diagnostic des anomalies plantaires, pieds creux, pieds plats… qui peuvent induire des problèmes inflammatoires, souvent récidivants. C’est par exemple le cas très classique de certaines tendinites à répétition, ne répondant que partiellement aux traitements habituels, et qui disparaissent après la pose de semelles de correction ! L’examen de l’empreinte plantaire donne un reflet de « tout ce qui se passe plus haut ». Il évoquera ou confirmera un problème situé à distance, comme par exemple une bascule du bassin, un axe rachidien incorrect. Comme quoi, regarder les pieds est loin d’être superflu !
L’examen morpho statique est ainsi riche d’enseignement. D’une part il permet de révéler certaines attitudes vicieuses inconscientes, avec éventuellement une relation de cause à effet vis-à-vis de blessures. D’autre part il débouche sur des conseils, permettant une correction de ces attitudes. Cette correction n’est pas forcément d’ordre médicale, mais passe souvent par des exercices spécifiques d’étirements, de correction du geste sportif. L’intérêt de la visite d’aptitude est diagnostique, mais aussi éducatif.
b) les examens complémentaires :
- Cardio-respiratoire :
L’exigence cardiaque et respiratoire lors de la pratique sportive justifie des examens complémentaires, dont les plus simples mais néanmoins indispensables, sont l’électrocardiogramme de repos et la spirométrie.
L’ECG analyse la contractilité, l’activité électrique, la rythmologie cardiaque.
La spirométrie évalue la capacité vitale, les volumes expiratoires, et apporte une aide au diagnostic et au suivi des problèmes respiratoires (allergie, asthme…).
Sans parler de maladie réelle, on peut parfois évoquer une fragilité respiratoire dans certains sports extérieurs (marathon, cyclisme…). Cette fragilité respiratoire peut s’expliquer par l’importance des volumes d’air respirés, l’exposition à des agents infectieux allergiques ou irritatifs, et l’influence des conditions météorologiques défavorables.
Une surveillance particulière se justifie.
Test d’évaluation ,test d’effort ou épreuve d’effort :
Tout part de la constatation en apparence évidente : comment vérifier l’aptitude à l’effort sans mettre le sportif dans des conditions d’effort ?
Différents protocoles peuvent être envisagés. Les plus simples sont réalisés dans les cabinets médicaux de ville (test des flexions Ruffier Dickson) et ne présentent qu’un intérêt limité chez le sportif confirmé.
Un test d’évaluation type VO2max réalisable dans les CMS ou plateau technique sportif ou cardiologique
Une épreuve d’effort cardiologique reste particulièrement conseillée chez les sportifs de plus de 45 ans ou avec facteurs de risque.
Examen d’évaluation des performances :
Les épreuves d’évaluation des performances peuvent également enrichir la visite médicale d’aptitude. Elles présentent un intérêt particulier dans la personnalisation de l’entraînement pour en augmenter l’efficacité.
Pourquoi une visite médicale sérieuse ?
La signature d’un certificat sans réel examen est sans doute plus simple et pratique, mais ne croyez pas que cela vous rend service. Vous risquez de le payer tôt ou tard, en passant à coté de problèmes médicaux silencieux, qui peuvent se réveiller au cours de votre saison, et en compromettre son déroulement.
Véritable Check-list médicale, cet examen est votre « contrôle technique » qui analyse votre état de santé, tout en gardant un caractère spécifique en s’adaptant aux sollicitations propres de votre discipline.
L’objectif est de vous permettre d’améliorer la tolérance des entraînements ultérieurs. D’une part en identifiant certains points de fragilité (squelettiques, physiologiques…) qui vous sont inconnus. D’autre part en débouchant sur des conseils éducatifs dont la finalité est de corriger ces points de fragilité, et éviter l’apparition de blessures.
Il y a donc une implication avec vos habitudes d’entraînement qui devront s’adapter à votre physiologie pour améliorer la tolérance du geste sportif. Un examen médical sérieux, c’est le meilleur garant pour bien démarrer la saison sportive à venir.
Où s’adresser ?
La majorité des examens décrits ci-dessus est accessible aux cabinets de médecine sportive de ville, à l’exception des protocoles d’épreuves d’évaluation plus perfectionnés (VO2 indirecte et directe sur vélo), nécessitant du matériel onéreux.
Certains plateaux techniques spécialisés disposent de ce matériel, et pourront vous proposer un suivi plus élaboré (CMS,CREPS, Centres hospitaliers, clinique du sport…).
Adressez-vous chez le médecin du sport de votre choix !