Salbutamol, asthme et sport sous AUT
Son utilisation normale sous prescription médicale est autorisée chez des sportifs asthmatiques.
Le Salbutamol (Bêta-2 Agonistes) est un médicament autorisé lors de la pratique sportive, à condition que les doses administrées soient compatibles avec le traitement de l’asthme. Le Salbutamol fait partie des médicaments autorisés mais à « dose dépendante ».
Le salbutamol est autorisé à condition que la dose inhalée soit inférieure au seuil de 1 600 microgrammes /jour, soit 800 microgrammes /12 heures. Ce seuil correspond en pratique à environ 8 bouffées sur 12 heures. Au-dessus de ce seuil, la dose retrouvée n’est pas cohérente avec une utilisation thérapeutique et sera considérée comme un résultat d’analyse anormal, sauf si le sportif est en mesure de prouver (par une étude de pharmacocinétique contrôlée) que ce résultat anormal est bien la conséquence d’une dose thérapeutique (par inhalation).
Ce seuil à partir duquel l’utilisation de Salbutamol est considérée comme « anormale » représente environ 8 bouffées toutes les 12 heures. Il dépend de la corpulence du sportif et de sa capacité à métaboliser le Salbutamol. Ce serait donc une erreur de banaliser la prise de Salbutamol à de faibles doses inférieures à 8 bouffées/12h, au risque d’atteindre ce seuil de « positivité » du contrôle.
Le Salbutamol n’est pas sans risque !
Comme tous médicaments, le Salbutamol présente des effets indésirables, au premier desquels on peut citer l’accélération de la fréquence cardiaque. L’utilisation du Salbutamol en dehors d’un traitement contre l’asthme exposerait ainsi le sportif à cette tachycardie, qui est de nature à perturber son adaptation à l’effort. La recherche « dopante » peut donc se terminer par des effets délétères sur les performances et la santé.
Les autres effets secondaires sont représentés par des tremblements des extrémités, des crampes musculaires, des maux de tête, une hypersensibilité, un bronchospasme paradoxal.
Conseils du Pro :
L’utilisation du SALBUTAMOL est autorisée chez les sportifs, à des doses thérapeutiques (conformes au traitement) mais son utilisation est réservée aux sportifs asthmatiques. Dans ce cas, aucune formalité (AUT) n’est nécessaire. En dehors du contexte de l’asthme, l’utilisation du SALBUTAMOL ne présente aucun intérêt, ni pour améliorer la fonction respiratoire ni pour rechercher une propriété dopante.
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Le Salbutamol : historique d’un produit dopant
Du souffle et des muscles avec ou sans ordonnance !!! (J.-P. de Mondenard).
Le premier cas d’utilisation dopante, date de 1978 avec le cycliste Michel Pollentier afin de mieux performer à l’Alpes d’Huez !!!!! Puis n’oublions pas l’asthme ou le bronchospasme et le ski de fond Novégien en 1992. Bref rien de nouveau, comment faire la part de vérité entre utilisation médicalisée et utilisation détournée : le taux de concentration urinaire ! (sauf cas particulier qui reste à démontrer).
Conclusion
Son utilisation normale sous prescription médicale est justifiée chez des sportifs asthmatiques car il améliore les conditions respiratoires et prévient les crises.
Mais à plus forte dose hors posologie médicale il devient stimulant puis anabolisant ; c’est contre cet usage abusif que la nouvelle procédure a été mise en place.
La présence dans l’urine de Salbutamol à une concentration supérieure à 1 000 ng/mL ou de Formotérol à une concentration supérieure à 30 ng/mL sera présumée ne pas être une utilisation thérapeutique intentionnelle et sera considérée comme un résultat d’analyse anormal, à moins que le sportif ne prouve par une étude de pharmacocinétique contrôlée que ce résultat anormal est bien la conséquence de l’usage d’une dose thérapeutique par inhalation jusqu’à la dose maximale indiquée ci-dessus.
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