Francis DERMIGNY, coureur à pied
Dans le cadre du suivi diététique
proposé sur notre site,
l’IRBMS était présent
sur le Marathon des Sables 2009
(du 27 mars au 6 avril), en accompagnant
l’un de ses membres. Suivez
notre « Carnet de route
» avec Francis DERMIGNY…
Marathon
des sables :
Adapter
son alimentation aux conditions
extrêmes [2/2]
Propos
recueillis le 8 avril 2009,
par le Docteur
Frédéric Maton.
Marathon
des sables…
Quel est réellement le
type d’effort
au Marathon des sables ?
La course compte 205 km au total,
et se compose d’une succession
d’étapes journalières
allant de 30 à 90 km, en
alternant marche et couse à
pieds. Tout se déroule
en autonomie complète,
y compris pour l’alimentation.
Seule l’eau est mise à
disposition par l’organisation.
L’environnement est assez
rude, en particulier pour le climat.
Les variations de température
sont importantes, avec des
journées très chaudes
autour de 30-35°, et des nuits
fraîches à moins
de 10°. Le parcours alterne
entre pistes et dunes, et comporte
quelques ascensions de reliefs.
Quels
compléments alimentaires
as-tu pris ?
Je n’ai finalement pas pris
de complément alimentaire,
à l’exception d’un
gel d’anti-oxydant.
Selon l’avis nutritionnel
de l’IRBMS, les plats déshydratés
et les autres produits spécifiques
d’effort type barres et
boissons énergétiques
chocolatées ou salées
suffisaient à répondre
à mes besoins.
S’y ajoute également
le coté plaisir, car c’est
vraiment agréable de manger
un plat cuisiné sur une course
aussi éprouvante. Les
compléments alimentaires ne
sont pas indispensables.
Comment se
gère l’alimentation sur
journée type ?
Le lever est à 6h du matin,
pour un départ vers 9h.
Mon petit déjeuner se compose
d’une boisson énergétique
chocolatée, et d’eau.
Pendant la course, j’utilise
sur les conseils de l’IRBMS
des barres (3) et gels énergétiques
(2), et une boisson d’effort
de 750ml au goût salé.
A chaque point de contrôle,
je me ravitaille en eau, pour boire
au total environ 5 litres chaque jour.
A l’arrivée de l’étape,
ma récupération initiale
comporte du pain d’épice,
des fruits secs, une compote, et une
boisson sucrée. Puis j’enchaîne
avec mes deux repas lyophilisés,
avant d’aller se coucher vers
20h.
Comment as-tu
géré l’étape
la plus longue (91km) ?
Cette étape était bien
sur la plus éprouvante, avec
environ 18 heures de course. Le petit
déjeuner n’a pas changé,
mais j’ai augmenté ma
ration pendant l’effort, sous
forme de barres énergétique
(6), et 4 gels énergétiques.
J’ai fait une pose vers 15h
pour manger un hachis parmentier.
Je me suis ravitaillé en eau
sur les 6 points de contrôle,
pour boire au total un peu plus de
6 litre d’eau sur la journée,
dont une partie sous forme de boisson
d’effort au goût salé.
A l’arrivée, j’ai
pris une grosse ration de récupération
avant d’aller dormir, associant
pain d’épice, 750ml de
boisson énergétique,
des fruits secs et une compote lyophilisée.»
L’avis
du Doc :
La dépense
énergétique d’une
telle étape est évaluée
à 5100 Kcal, ce qui est énorme.
Les apports doivent être élevés
en conséquence pour éviter
l’hypoglycémie, la fatigue,
ou les blessures.
Les repas lyophilisés
sont facilement assimilables et sont
indispensables dans une telle course
en autonomie. Ces produits offrent
également l’avantage
de proposer un « vrai »
repas en plein désert, en pleine
course. Ce type de repas est très
appréciable dans les épreuves
longues, ce qui évite le recours
aux produits classiques type barre
gel ou boisson.
Les boissons d’effort
au goût salé
permettent aussi d’éviter
la lassitude vis-à-vis du sucré,
qui devient vite écoeurant
lors d’efforts prolongés.
Elles permettent également
une bonne recharge minérale,
surtout lorsque la sudation est profuse.
Le bilan énergétique
d’une telle journée reste
déficitaire, en raison de l’absence
de repas consistant à l’arrivée,
due à la fatigue et l’arrivée
de course en pleine nuit vers 3h du
matin. Heureusement, la journée
de repos du lendemain a permis de
compenser ce déficit.
.
As-tu rencontré
des problèmes de santé
?
J’ai eu des ampoules
aux pieds, que j’ai
soigné moi-même, par
désinfection et pansement type
double peau. J’ai aussi eu une
entorse au doigt suite à une
chute sur la main. Mais globalement,
tout s’est bien passé
au sein de l’équipe.
Quel est
ton classement final ?
Au terme de cette aventure, je me
classe 414 sur 770 classés,
en ayant parcouru les 205km en 36h40.
Quel est
ton meilleur et pire souvenir ?
Le meilleur : « les enfants
qui courent dans les dunes »
Le pire : « le gros coup de
fatigue que j’ai eu lors de
l’étape la plus longue
de 91km. Il me restait une vingtaine
de km à parcourir. J’étais
fatigué, peut être en
hypoglycémie, et même
si je me suis réalimenté,
ça a été très
dur.
Comment s’est
déroulé ton retour ?
Une fois rentré chez moi, j’accuse
la fatigue. Je n’ai pas grand
appétit, je mange peu, et surtout
je dors énormément,
presque 9 heures/nuit. Je me suis
mis au repos sportif, le temps de
récupérer .
Un grand merci à
Francis Dermigny pour son témoignage
et à Sylvain Lefort pour les
magnifiques photos.
Fiche
technique
Francis Dermigny
34 ans, Pompier Professionnel
de l’Oise.
Expérience
raids :
> Champion
de l’Oise
en 3000 steeple en 2007.
>
Trails côte d’Opale 2008.
> Saintelyon 2008.
>
Foulée 18 2009.
Association Pompier
Raid Aventure www.pompier-raid-aventure.com
Marathon des Sables
www.darbaroud.com
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