Diarrhée, gastroentérite, voyages et sport
Maladie saisonnière la « gastro »est de retour tous les ans mais la diarrhée aigüe du voyageur semble en nette diminution en lien avec
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La vigilance des voyageurs et sportifs
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L’amélioration des conditions globales d’hygiène
Définition diarrhée aigüe du sportif voyageur ou « tourista »
C’est la survenue de plus de trois selles liquides par jour avec une sensation de mal être et un ventre assez dilaté ou douloureux avec ou sans température, vomissements et selles sanglantes. Sa durée est de trois jours
La prévention Anglo saxonne : Boil it, cook it, peel it ..or forget it
La gastro-entérite est provoquée par de nombreux virus, bactéries ou autres micro-organismes qui contaminent la nourriture ou l’eau.
Mode de transmission
La gastro-entérite se contracte les voies suivantes :
1/ Par intoxication alimentaire
La consommation d’aliments ou d‘eau contaminés par des germes peut causer la gastro-entérite. Tous les aliments peuvent causer une gastroentérite par une simple rupture de la chaîne du froid. Les fruits de mer sont classiquement les aliments à haut risque, de par leurs conditions de conservation rigoureuse parfois négligées. De la même façon, les crudités et les fruits peuvent être contaminés par une eau impropre lors de leur préparation.
La cuisson permet de diminuer le risque infectieux, car certains germes sont sensibles et inactivés à la chaleur. Ainsi, les volailles, habituellement très cuites, présentent un risque plus faible, contrairement aux viandes rouges. Le risque lié à la consommation des laitages est directement dépendant des conditions de fabrication parfois « trop » artisanale, et de conservation strictement au froid.
Il s’agit de ce qu’on appelle « la tourista » pour le sportif qui se déplace.
2/ Par le contact de sportifs victimes d’une gastro-entérite infectieuse.
C’est le cas lorsque l’on pratique un sport de contact ou que l’on touche des surfaces contaminées de personnes atteintes de la maladie et que l’on porte ensuite les mains au visage ou à la bouche et que l’on boit dans un récipient commun sans s’être bien lavé les mains. Une personne est contagieuse à partir du moment où les symptômes débutent (quelque fois avant les premiers symptômes), et ce, jusqu’à au moins 24 heures après leur guérison.
Règles d’or de la prévention
La prévention de la transmission de la gastro passe par le lavage régulier et fréquent des mains : après chaque selle ou chaque miction, après l’entraînement ou la douche, avant la collation, avant et après chaque repas et après chaque contact avec un malade.
- Ne consommer que de l’eau en bouteille encapsulée : on ne partage pas la même eau, les mêmes couverts, ni le même bidon ou gourde.
- Se laver les mains à l’eau et au savon.
- Laver les vêtements souillés par la diarrhée ou les vomissements avec un javellisant au chlore.
- Nettoyer régulièrement avec un produit désinfectant ou lingettes lavabo, toilettes.
- Nettoyer tout objet souillé par la diarrhée ou les vomissements avec un javellisant.
- Ne pas partager couverts, verre ou nourriture avec une personne qui est malade.
- Ne pas partager de serviettes ou vêtements.
- Ranger les brosses à dents séparément.
- Éviter tout contact avec une personne qui a la diarrhée.
Traitements de la gastro-entérite
La plupart des sportifs se rétablissent en l’espace d’un à trois jours. L’objectif du traitement est de se réhydrater et de prévenir les vomissements. L’isolement du sportif malade est souhaitable.
1/ Médicaments
Le traitement médical de la gastro-entérite consiste à rétablir un transit normal avec soit des :
- argiles : qui vont améliorer la consistance des selles et piéger les virus (exemple : Smecta ou Actapulgite).
- ralentisseurs du transit : ils stoppent le péristaltisme intestinal (attention ils peuvent générer une constipation s’ils sont mal employés). Le chef de file le plus connu est le lopéramide vendu avec ou sans ordonnance selon le nombre de gélules contenues dans la boîte sous le nom d’Imodium…( attention au constipations secondaires ). On favorise alors le Racécadotril sous le nom de Tiorfan.
- reconstituants de la flore intestinale : ils stimulent et reconstruisent la flore de défense présente dans les intestins à l’état normal. Ces produits sont tous accessibles sans ordonnance (Ultralevure, Lactéol, etc.)
- autres antipéritique, antiéméitiques ou antispasmodiques : Paracétamol, Vogalène, spasfon, etc., par voie orale ou injectable…
- les antibiotiques les fluoroquinolones et l’azithromycine car les autres se heurtes aux résistances
2/ Règles hygiéno-diététiques
Dans un premier temps… Ayez à l’esprit qu’un appareil digestif malade a besoin avant tout d’être au repos, d’où l’effet bénéfique du jeun. Habituellement, les douleurs abdominales et les nausées sont là pour raisonner le malade et l’inciter à restreindre son alimentation. Il est par contre indispensable de boire. La réhydratation est une priorité absolue !
Quelque soit la gravité de la gastro, le premier traitement est donc de réhydrater :
- Pour bien s’hydrater, consommer un à deux litres d’eau ou d’autres boissons par jour par petites gorgées. Privilégiez les eaux riches en minéraux mais pauvres en sulfates, et non gazeuses, telles que Rozana, César, Wattviller…
- A l’étranger, prenez un litre d’eau encapsulée ou stérile avec quatre à six cuillères à café de sucre en poudre et un peu de sel. Il existe également des comprimés à diluer dans l’eau pour la rendre potable.(DCCNa) ou filtration mécanique à travers des céramiques
Les boissons à éviter :
- L’alcool déshydrate et ne restaure pas le capital hydrique.
- Les jus de fruits frais sont de digestion difficiles
En cas de diarrhée.
- Le café, les boissons épicées, sont irritantes pour les muqueuses digestives.
- Les sodas et boissons gazeuses, dont le contenu élevé en sucre et la présence de gaz peuvent entretenir la diarrhée et les ballonnements abdominaux.
- Seules certaines boissons au cola ont des propriétés anti-diarrhéiques.
Pour en savoir plus :
Les solutés de réhydratation La meilleure prévention des complications de la diarrhée aiguë est la réhydratation précoce à l’aide des solutés de réhydratation orale (SRO). les SRO ne sont pas remboursés par la sécurité sociale sauf pour les enfants de moins de 5 ans
Puis privilégiez…
- Les potages de légumes
- Les féculents comme le riz blanc, gâteau de riz ou de semoule
- Les carottes
- Les céréales sans sucre
- Le pain blanc
- Les yaourts ou fromages blancs
- La banane ou les fruits cuits en compote
Prenez garde d’éviter :
- Les plats épicés
- Le lait
- Les viennoiseries, brioches et autres panifications
- Les pains élaborés riches en fibres : pain de son, seigle, complet.
- Les aliments riches en gras (dont les fritures, panures, charcuteries, sauces…)
- Les fruits (sauf la banane) et jus de fruits frais
- Les légumes crus
Les symptômes de la gastro-entérite
- Selles fréquentes et liquides,
- Nausées, vomissements,
- Douleurs abdominales, coliques
- Fièvre, frissons
- Asthénie, courbatures
- Céphalées et fortes migraines
- Avec la diarrhée le sportif va perdre de l’eau, mais aussi du sel, et un peu de potassium. Il sera fatigué et devra s’hydrater régulièrement.
Après contamination, les symptômes surviennent…
- De 12 heures à 24 heures plus tard, si c’est un virus.
- D’une heure à 12 heures plus tard, si c’est une bactérie.
- Environ 30 minutes plus tard, si ce sont des toxines.
- Durée de deux à cinq jours avec quelques fois récidives par auto-contamination.
Cette classification n’est que théorique, puisqu’il s’agit parfois d’agents pathogènes associés.
Quelques exemples d’intoxication alimentaire
- Du bœuf haché insuffisamment cuit contaminé par la bactérie Escherichia coli. (haut risque de complications rénales).
- Des produits décongelés et recongelés en rupture avec la chaîne du froid
- Des huîtres contaminées par la bactérie Vibrio vulnificus.
- Des légumes verts contaminés par la bactérie E. coli.
- Des œufs ou mayonnaises contaminés par la bactérie Salmonella.
- De l’eau ou de la nourriture contaminée par le virus de Norwalk.
- Des fruits contaminés par la bactérie Escherichiacoli ou autre bactérie entérotoxinogène (ETEC) type Whipple.
- Des champignons vénéneux.
Complications possibles
La déshydratation est la principale complication, elle survient lorsque le corps perd trop de liquide et de sels minéraux essentiels au bon fonctionnement de l’organisme.
Lors d’une gastro-entérite, les pertes d’eau sont importantes pour plusieurs raisons :
La régulation de la température corporelle pour lutter contre l’infection, la transpiration, l’apparition d’une fièvre, consomment de l’eau. Les pertes d’eau par les selles sont d’autant plus importantes que la diarrhée est profuse. Ainsi l’organisme perd beaucoup d’eau qu’il faudra impérativement compenser par des apports d’eau de boisson, au risque de créer une déshydratation. Cette déshydratation ne fait que fragiliser l’organisme dans sa lutte contre l’infection, et peut parfois mettre en jeu le pronostic vital dans certaines infections virulentes (Choléra, Virus Ebola).
Atteint d’une gastroentérite, le sportif déshydraté diminue fortement sa condition physique et risque de contre-performance et de blessures. L’arrêt sportif et le repos strict s’imposent.
Dans certains cas les reins peuvent être atteints avec quelques décès possible.
Le saviez-vous ?
Produits laitiers et diarrhée Les produits laitiers sont souvent décriés, au point de les exclure de l’alimentation en cas de diarrhée. Les produits fermentés tels que les yaourts, fromage blanc contiennent des ferments lactiques qui favorisent « la bonne santé » de la flore bactérienne naturelle de l’intestin, qui participe aux défenses anti-infectieuses. Les produits laitiers fermentés peuvent donc être consommés en cas de diarrhées, mais sans abus !
Réintroduisez progressivement…Tous les autres aliments, et en particulier :
- Les légumes cuits.
- Les yahourts, fromages blancs.
- Les aliments protéinés (la viande maigre, le poisson, les œufs).
- Les fruits
- Les fromages
- Les fruits secs
Pour en savoir plus : Le vaccin contre les infections à rotavirus
Depuis 2006, 2 vaccins ont obtenu une autorisation de mise sur le marché, l’un monovalent, l’autre pentavalent, indiqués dans l’immunisation active des nourrissons à partir de l’âge de 6 semaines pour la prévention des gastro-entérites dues à une infection à rotavirus. Tout en prenant acte que ces 2 vaccins ont démontré une bonne efficacité à titre individuel, le Conseil supérieur d’hygiène publique de France, section des maladies transmissibles, a recommandé dans un avis rendu fin 2006, de différer la recommandation de la vaccination anti-rotavirus systématique pour les nourrissons de moins de six mois et de réévaluer cet avis après 2 ans.
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