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Homéopathie et Médecine du Sport

Quelle que soit sa conviction, son expérience ou sa croyance, le médecin est libre de son choix de prescription en respectant les autorisations de mise sur le marché des médicaments.

L’homéopathie, qui est remise en cause pour son efficacité, ne figure en aucun cas sur les listes des médicaments interdits, ni pour soigner ni dans le cadre de la loi anti-dopage concernant la santé des sportifs.

Le conseil scientifique de l’IRBMS reconnait l’utilisation ancienne de l’homéopathie et respecte le libre arbitre des médecins, mais met en garde sur une automédication de l’homéopathie pour des maladies, symptômes ou traumatismes qui pourraient relever d’une prise en charge sous conseil médical.

Le médecin pourra compléter l’enquête sémiologique, avec la réalisation de bilans complémentaires et proposer un traitement adapté dont l’homéopathie sera l’une des composantes.

En médecine du sport, l’homéopathie est placée en complément des autres interventions médicales.

Un peu d’histoire

Hippocrate avait remarqué qu’il existait souvent un parallélisme entre la toxicité d’une substance et son pouvoir thérapeutique. C’est en 1790 qu’un médecin allemand, le Docteur Hahnemann, souhaite connaître les effets exacts des drogues employées à son époque. Il expérimente ainsi sur lui-même et sur son entourage l’utilisation de substances et en valide l’efficacité ou la nocivité.

C’est à partir de ses constatations qu’il préconise de donner des doses de plus en plus faibles, pour limiter les effets toxiques des substances employées. Le médecin publie alors ses travaux pouvant être considérés comme la bible de l’homéopathie.

Le principe de similitude

Toute substance capable à dose pondérale, de provoquer des symptômes chez un individu sain, peut, à dose infinitésimale, guérir ces mêmes symptômes chez un individu malade.
Les dilutions infinitésimales sont la conséquence du principe de similitude. La connaissance de la démarche propre à l’homéopathie est nécessaire. Cette connaissance ne dispense pas d’établir un diagnostic précis, et d’éliminer les autres diagnostics différentiels.

A partir de cette définition des propres symptômes de la maladie, on établira une liste des symptômes propres au malade. C’est cette analyse clinique qui s’attache à découvrir les différentes réactions de l’ensemble des fonctions du corps, qui permet une approche de type Hahnemann, fondateur de l’homéopathie.

Les différentes formes proposées sont selon le principe des décimales hahnemanniennes (Dh) ou des centésimales hahnemanniennes (Ch). Ainsi, un Ch est une partie de substance active dans 99 parties de solvant

Les dilutions

Généralement, les dilutions les plus fréquemment utilisées vont de 5 Ch à 30 Ch. D’une façon générale, on peut utiliser soit des dilutions en échelle, soit au contraire une haute dilution pour une symptomatologie chronique et une basse ou moyenne dilution pour une symptomatologie aiguë.

Place de l’homéopathie en médecine du sport

Il serait facile d’englober l’homéopathie au titre des médecines douces dans le cadre du suivi global du sportif quel que soit son niveau.

Dans ce cas, l’homéopathie est placée en complément des autres interventions médicales type acupuncture, ostéopathie réalisée par un médecin, physioélectrothérapie, psychothérapie, préparation mentale et autre forme de relaxation, diététique et nutrition du sportif. Ces différentes méthodes sont mises en opposition avec l’allopathie, qui garde toute son importance mais pose des problèmes particuliers concernant les effets secondaires, les interactions médicamenteuses, voir la législation concernant les produits dopants.

Il serait abusif, voire inadapté de considérer l’homéopathie avant tout comme un effet placebo. Il reste néanmoins que, en terme de stratégie thérapeutique en milieu sportif, ce sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens qui sont le plus utilisés. Ces médicaments ont des effets iatrogènes ou toxiques, en particulier sur le tube digestif. Il est donc séduisant de proposer d’autres approches, type cryothérapie, acupuncture, homéopathie et phytothérapie.

Nous allons entrevoir quelques matières médicales adaptées à quelques pathologies sportives les plus fréquentes. Toutefois, pour plus d’information, on peut conseiller entre autres la lecture du livre intitulé « Médecine du Sport, précaution, traitement, homéopathie et nutrition », écrit par le Docteur Jean-Marcel Ferret, ancien Médecin de l’Equipe de France de Football, et le Docteur Henri Koleckar, Médecin Fédéral de la F.F.E.S.S.M. (éditions Boiron). D’autres ouvrages sont bien entendu consultables.

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Les matières médicales

Nous ne pouvons, dans le cadre de cet article, aborder l’ensemble des matières médicales existantes dans le cadre des traitements homéopathiques. Pour plus de renseignements, consultez les différents catalogues des laboratoires spécialisés en homéopathie.

Arnica Montana

Il s’agit certainement du traitement de choix dans le cadre des différents traumatismes ou micro-traumatismes du sportif. L’Arnica possède une grande affinité pour les capillaires sanguins, et les fibres musculaires.

Il est donc indiqué pour tous les phénomènes hémorragiques sous toutes ses formes, rentrant dans le cadre d’un choc direct, d’une élongation, d’un claquage, ou même d’une simple fatigue musculaire. → Fiche Arnica Montana

China Rubra

Indiquée dans les symptômes ou symptômes hémorragiques de faible importance, les états d’épuisement et les fatigues importantes. Action possible sur les symptômes avec diarrhée.

Croton Tiglium

Action sur les muqueuses intestinales et respiratoires. Action complémentaire sur la peau lors d’éruptions.

Cuprum Metallicum

 Il s’agit du cuivre métallique ayant une action anti-douleur sur les manifestations spasmodiques type crampe. Peut agir également sur les spasmes intestinaux et les tous spasmodiques. → Fiche Cuprum Metallicum

Ferrum Metallicum

Le fer garde toute son importance chez les sportifs et les sportives.

Gelsemium Sempevirens

Utilisé essentiellement chez le sportif contre le trac en terme de prévention. Il peut être utilisé dans des syndromes fébriles, avec contractures. Utilisé également en traitement de l’anxiété avec excitation, insomnie. → Gelsemium Sempevirens

Hamamelis Virginiana

Chez le sportif, on peut l’utiliser dans les sensations de jambes lourdes, puisqu’il agit sur le système veineux, utile dans les varices sous toutes ses formes.

Ignatia Amara

Utilisé chez le sportif en prévention de l’anxiété. Utilisé en général dans toutes les symptomatologies hyperactives, avec hypersensibilité émotionnelle.

Magnesia phosphorica

Utilisé pour des douleurs spasmodiques, névralgies, et les crampes chez le sportif.

Millefolium

L’indication privilégiée est celle de l’épistaxis et dans toute hémorragie non durable.

Nux Vomica

Dans le cas des douleurs gastriques, de la diarrhée saisonnière ou du voyageur. Utilisé également dans les symptômes de type crampe. En général, pour tout ce qui est spasmodique ou lié à des excès ou des erreurs alimentaires.

Rhus toxicodendron

Largement utilisé chez le sportif dans les problèmes des tissus conjonctifs, et des tendons et muscles : entorses, luxation, raideur articulaire, contracture, etc… C’est un très grand médicament en médecine du sport. Utilisé également dans les technopathies du sport. → Rhus toxicodendron


Ruta Graveolens

Largement utilisé dans les indications de médecine du sport, technopathies du sport, traumatismes dus à un choc direct, périostite, entorse, douleur rachidienne, voire simple courbature ou crampe. → Ruta Graveolens

Silicea

Très largement utilisé en prévention et en curatif en pathologie sportive, pour prévenir et consolider fracture, entorse, déchirure musculaire. Utilisé également dans les phénomènes de surentraînement.

Urtica Urens

Peut être utile chez les sportifs allergiques. Utilisé dans les symptômes avec urticaire ou allergies, quelles que soient leurs origines. Peut être utilisé lors de voyages à l’étranger, pour combattre une turista dont l’origine iatrogène ne serait pas définie.

Cette liste, non limitative, n’a pas la prétention de remplacer un véritable cours d’homéopathie, mais de montrer l’utilité de certaines substances dans les pathologies sportives au quotidien.

 

Pratique sportive et homéopathie

Tous les sports sont concernés par ce type de traitement qui n’est pas inscrit sur les listes des produits interdits.

Le football, le rugby, le handball, le volley-ball, et bien d’autres sports d’équipe provoquent des contusions pouvant être contrôlées par l’homéopathie.

Le judo, la boxe, la lutte, le taekwondo, sont également pourvoyeurs de chocs et de plaies. N’oublions pas l’escrime, la voile, le roller, le ski, l’équitation, la gymnastique, la GRS et bien d’autres également qui, par le type même de leur pratique, peuvent occasionner des contusions traitées par homéopathie.

 

Traumatologie et homéopathie

Les lésions tendineuses

Après un diagnostic, traitement étiologique et traitement sportif, on peut conseiller : arnica montana, rhus Toxicodendron, apis mellefica.

Maladies de croissance

Après vérification des facteurs de risque, et adaptation du type et de la durée de l’effort, on peut proposer une alimentation riche en calcium. On complète par une polyvitaminothérapie si nécessaire, avec Arnica, Ruta, et China si fatigue associée.

Plaintes musculaires

Après définition du type de lésion, l’indication d’un repos, avec ou non immobilisation, on pourra en plus de la cryothérapie, Arnica, Cuprum metallicum, Ruta Graveolens, Magnesia phosphorica

Rachialgies

Après diagnostic établi, les mesures hygiéno-diététiques étant faites, les conseils de renforcement musculaire avec ou sans kinésithérapie étant mis en place, on peut proposer : Arnica, Ruta, Rhus Toxicodendron, avec en complément Gelsemium et Ignatia.

Trac, anxiété, troubles neurovégétatifs

Après une prise en charge psychologique adaptée, et un suivi basé essentiellement sur la prise de confiance en soi, on peut proposer : Gelsemium, Ignatia, Nux Vomica, avec en complément Arnica et Rhus Toxicodendron.

Asthénie, surentraînement, récupération difficile

Une approche des facteurs de risque sera effectuée, avec un suivi médical, une diététique adaptée, une hydratation correctement suivie, des étirements réalisés régulièrement avant et après effort, le respect d’un bon sommeil, le port éventuel de chaussettes de récupération, avec la réalisation de massages pour « déspasmer » les muscles sous chaleur. On proposera : Arnica, Ruta, China, Serum Metallicum, Silicea, etc.

Pathologies infectieuses

Après évaluation étiologique, et prise en charge spécifique, on pourra proposer : Arnica, Ruta, Oscillo-Coccinum, Cuprum, etc.

 

Conclusion

La prise en charge homéopathique du sportif ne dispense pas le médecin du sport à réaliser un diagnostic après véritable enquête sémiologique.

Le médecin de terrain, après application du principe « GREC » (Glace Repos Elevation Compression), pourra utiliser au nom de son expérience personnelle homéopathie ou allopathie. Dans ce cas, Arnica, Apis, Cuprum, Ruta font partie de la trousse d’urgence.

Le médecin consulté plus tardivement ou dans son cabinet, dans le cadre d’une prise en charge d’une pathologie médico-sportive, pourra compléter l’enquête sémiologique, avec la réalisation de bilans complémentaires et proposer un traitement adapté dont l’homéopathie sera l’une des composantes.