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L’activité physique comme médicament… l’avis de médecins généralistes

La prescription de l'activité physique

Nous avons interrogé par questionnaire électronique 278 médecins généralistes installés sur la zone de proximité de Lens-Liévin-Hénin-Carvin au sujet de la prescription d’activité physique.

Près de la moitié des répondants (49 %) ne se disent pas assez compétents pour prescrire une AP à leurs patients. Mais la majorité des MG (91%) sont prêts à confier leurs patients à un éducateur médico-sportif.

Aide à la prescription d’activité physique : enquête auprès des médecins généralistes de la zone Lens-Hénin (62)

A partir d’une thèse soutenue par Nicolas Pellegrin à la faculté de médecine de Lille le JEUDI 30 JANVIER 2014.

Assesseurs :

 

L’aide à la  prescription d’activité physique : comment surmonter les obstacles et accompagner le patient.

Nous avons interrogé par questionnaire électronique 278 médecins généralistes installés sur la zone de proximité de Lens-Hénin au sujet de la prescription d’activité physique.

Sur les 80 médecins ayant répondu, la majorité exprime l’importance de la pratique d’une activité physique régulière chez le plus grand nombre, mais souligne la difficulté à en faire la promotion efficace au quotidien.

Le soutien d’un réseau sport-santé, l’orientation vers des éducateurs médico-sportifs et l’appui d’une campagne médiatique sont désignés comme les principales mesures susceptibles d’aider les médecins généralistes dans leur démarche de prescription d’activité physique.

Le Réseau Sport-Santé Bien-Être du Nord-Pas-de-Calais peut répondre à ces demandes en mettant en ligne un annuaire des éducateurs spécialisés en activité physique et des structures de proximité proposant des activités physique adaptées aux besoins des individus.

De plus il offre aux médecins une plateforme interactive en ligne offrant des conseils et des outils pratiques pour l’évaluation et la prescription d’activités physiques adaptées.

Résumé :

Contexte :  Le manque d’activité physique (AP) est un problème majeur de santé publique touchant prioritairement les publics les plus défavorisés avec un coût élevé en termes de mortalité, de morbidité et de dépenses de santé.

Des recommandations d’activités physiques ont donc été publiées et la France s’est attachée à diffuser ces recommandations, notamment via le Programme National Nutrition Santé, mais l’adoption de celles-ci par la population reste faible et les médecins généralistes (MG) ont du mal à intégrer la prescription d’activité physique (AP) dans leur pratique quotidienne.

Objectif principal : Déterminer quelles mesures les MG de la zone de proximité de Lens-Liévin-Hénin-Carvin jugent les plus utiles pour les aider à prescrire une AP régulière à leurs patients.

Objectifs secondaires : Explorer différentes représentations concernant la prescription d’AP, ses obstacles, la coopération avec les pouvoirs publics et les réseaux sport-santé.

Méthode : Du 18 juin au 22 septembre 2013, nous avons contacté les 278 MG libéraux et les 50 MG salariés de la Sécurité Sociale dans les Mines (CARMI) installés sur la zone de proximité de Lens-Hénin pour les inviter à remplir un questionnaire sur internet. Les MG ont été contactés d’abord par courrier postal, puis des relances ont été faites par courrier électronique, téléphone, fax ou courrier postal selon les disponibilités. Les MG exclus était ceux n’exerçant pas en médecine générale ou ceux ne disposant pas d’accès internet.

Résultats :Nous avons obtenu 80 réponses au questionnaire sur les 291 médecins inclus dans l’étude, soit un taux de retour de 27,5 % (37 médecins exclus).

Les mesures d’aide à la prescription d’AP préférées par les MG sont :

Près de la moitié des répondants (49 %) ne se disent pas assez compétents pour prescrire une AP à leurs patientsL’amélioration de ces compétences passe préférentiellement par une formation en groupe (51 %).

 

Nous formulons donc des propositions en ce sens auprès de l’Agence Régionale de Santé et des collectivités locales pour dynamiser les structures existantes et organiser des soirées de formation et d’échanges avec les médecins traitants et les professionnels de la santé de ce secteur.

La majorité des MG (91%) sont prêts à confier leurs patients à un éducateur médico-sportif. Les MG affirment l’importance de l’évaluation du niveau d’AP de leurs patients (84 %) mais préfèrent laisser le choix de la méthode d’évaluation à chaque patient.

Par ailleurs, nous avons montré que les MG considèrent la promotion d’AP comme importante mais qu’elle est difficile à mettre en œuvre, que les recommandations d’AP sont approximativement connues, que la lutte contre la sédentarité relève d’une responsabilité partagée entre MG et pouvoirs publics et que les actions de promotion d’AP devraient concerner l’ensemble de la population.

Enfin, plus du quart des MG sont prêts bénévolement à participer à un programme public de lutte contre la sédentarité, et l’indemnisation modifie peu cette position. Aucune caractéristique des MG n’a été significativement associée au fait de participer à une telle action publique de promotion d’AP.

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Conclusion : Les médecins généralistes de la zone Lens-Liévin-Hénin-Carvin expriment le besoin d’orienter leurs patients nécessitant une prescription d’activités physiques et/ou de sports vers des éducateurs médico-sportifs ou un réseau sport-santé, et d’être appuyés par une campagne médiatique de promotion de la lutte contre la sédentarité en proposant des alternatives simples, pérennes et sécurisées pour encourager à bouger plus.

 

 

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