« La sédentarité est le quatrième facteur *de risque de mortalité (6 % des décès), juste après l’hypertension (13 %), le tabagisme (9 %) et un taux élevé de glucose dans le sang (6 %). (source OMS 2010)
*ou 3° au même titre que le tabac à l’échelle mondiale »
Proposition d’un outil d’aide à la prescription de l’activité physique aux médecins du territoire Lens-Hénin-Carvin.(62)
Rappel
Travail réalisé à la suite d’une thèse soutenue à la faculté de médecine de Lille le JEUDI 30 JANVIER 2014
- Président: Pr Julien GIRARD, PU-PH, 2012, Service d’Orthopédie C – Pôle Neuroscience et Appareil Locomoteur – Hôpital Roger Salengro – CHRU – 59037 LILLE Cedex
Assesseurs :
- Pr Raymond GLANTENET, PU en Médecine Générale, 2003, Directeur du département de Médecine Générale – Coordonnateur adjoint du Résidanat – Coordonnateur régional de DES de Médecine générale – Faculté de Médecine – 59045 LILLE Cedex
- Pr Patrick LEROUGE, PU Associé de Médecine Générale à mi-temps, 2013, Département de Médecine Générale – Pôle Formation – Faculté de Médecine – 59045 LILLE Cedex
- Dr Luc DAUCHET, MCU-PH, Secteur d’Epidémiologie Régionale – Pôle Santé Publique – CHRU – 59037 LILLE Cedex
- Dr Michel VANDEVELDE, Conseiller médical – Département Prévention Promotion de la Santé – Direction de la Santé Publique et Environnementale – Agence Régionale de Santé Nord-Pas-De-Calais – 59777 EURALILLE
- Directeur de thèse: Dr Patrick BACQUAERT, Consultant en médecine du sport et sport santé – Ancien attaché assistant de physiologie – Médecin chef de l’Institut de Recherche en Bien-Etre, Médecine et Sport-santé – 59650 VILLENEUVE D’ASCQ
L’enjeu , le contexte
SANTÉ – (N° 3103)
AMENDEMENT N o AS40
présenté par Mme Fourneyron, Mme Bourguignon, M. Deguilhem et M. Juanico
« Il est rappelé que, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la sédentarité est la première cause de mortalité évitable dans le monde. Dans un rapport d’avril 2011, la Haute Autorité de Santé constatait que la France accusait un retard certain dans le développement des thérapeutiques non médicamenteuses, qui ont fait ailleurs la preuve de leur efficacité en complément des traitements conventionnels pour les maladies graves et même parfois en substitution pour des affections plus légères. Tel est le cas en particulier de la prescription d’activités physiques adaptées (APA) pour les patients en cours de traitement ou en phase de consolidation ou de rémission…………
……….Par ailleurs, une étude de novembre 2015 menée par l’Institut IFOP auprès de 600 médecins généralistes révèle que 82 % d’entre eux considèrent que la prescription d’APA par le médecin traitant est une « bonne idée ». 72 % de ceux qui n’ont pas l’habitude d’en prescrire estiment qu’une disposition législative comme celle qui est ici proposée aura un impact incitatif sur leur pratique. »
Remarque :Cet amendement soulève de nombreuses remarques et questions préalables à la mise en place d’une véritable politique sport santé
Le protocole
Bien avant la proposition de l’amendement ci-dessus exposé nous avons réalisé un travail de fond auprès de 350 médecins généralistes
Après une première sollicitation de ces 350 médecins de la zone de proximité Lens-Hénin dans le cadre de la thèse de médecine puis après analyses des réponses de près de 90 médecins et enfin suite aux réunions de sensibilisations qui ont rassemblées plus de 60 médecins et dans l’optique de prescrire l’activité physique en cabinet médical, l’IRBMS œuvre afin de proposer un outil favorable à celle-ci.
Un dossier du médecin « d’aide à la prescription de l’activité physique » a donc été conçu et distribué aux médecins répertoriés sur le territoire Lens-Hénin-Carvin.
Ce dossier a pour principal mission de recenser les avantages de la pratique d’activités physiques.
Divers documents ont été distribués :
- Un dossier d’aide à la prescription de l’activité physique
- Une affiche évoquant les bienfaits de l’activité physique
- Une invitation et coupon de réponse à la soirée débat.
Les informations ont été transmises directement, à la façon des délégués d’information en se rendant dans chaque cabinet, aux médecins ciblés et ayant acceptés de participer à cette étude à la suite des trois réunions antérieures qui se sont déroulées sur le secteur de leur activité
Malheureusement, certains d’entre eux n’ont pu avoir les documents directement pour plusieurs raisons : remplacement, vacances, visites au domicile. Alors, le relais était assuré par le secrétariat ou le médecin remplaçant (tableau 1).
Tableau 1 :
Suite à la distribution des dossiers « Promouvoir et prescrire l’activité physique et/ou le sport au cabinet médical », nous avons relevé diverses informations lors de nos visites.
Nous avons pu voir que dix médecins répertoriés au sein de la liste des médecins généralistes sur le territoire Lens-Hénin-Carvin, avaient mis dans la salle d’attente l’affiche « Pratique de l’activité physique ». Cela signifie que ces professionnels avaient eu un contact précédent avec l’IRBMS. Seulement, il s’est avéré que certains d’entre eux possédaient une affiche provenant de l’IRBMS sans connaître les brochures ni le site www.irbms.com de cette structure (tableau 2).
Invitation transmise via secrétaire | 10 |
Nombre de médecins remplaçants | 10 |
Médecins en vacances | 8 |
Ainsi, plus de la moitié des médecins rencontrés ne connaissait pas les outils de l’Institut de Recherche du Bien-être, de la Médecine et du Sport Santé. Leur curiosité fut éveillée, et un entretien informationnel débutait alors abordant à la fois les missions de l’IRBMS ainsi la formation proposée (tableau 3).
Tableau 2 :
Nombre de médecins ayant une affiche Sport Santé | 10 |
Nombre de médecins ne connaissant pas les outils de l’IRBMS | 13 |
Tableau 3 :
Nombre de médecins intéressés par la formation | 20 |
Nombre de médecins non intéressés | 2 |
Médecins ayant souvenir de l’ancien dossier remis | 2 |
Tableau récapitulatif :
Total des médecins rencontrés | 43 |
Répartition des médecins par villes :
Ville | Nombre de médecins |
Aix | 1 |
Angres | 2 |
Annay | 1 |
Bruay | 1 |
Bully | 1 |
Carvin | 5 |
Divion | 1 |
Douvrin | 2 |
Drocourt | 1 |
Evin | 1 |
Estevelle | 1 |
Grenay | 1 |
Harnes | 1 |
Hénin-Beaumont | 2 |
Houdain | 2 |
Leforest | 2 |
Lens | 2 |
Libercourt | 1 |
Liévin | 3 |
Loisons | 2 |
Loos | 2 |
Marles | 2 |
Montigny | 1 |
Nfontes | 1 |
Noyelles Gdt | 1 |
Vendin | 1 |
Wingles | 1 |
Dix médecins ont répondu présents lors de la soirée débat autour de la prescription de l’activité physique.
Bilan de la soirée réunissant les médecins
Ordre du jour :
- Mettre en place les conditions de prescriptions ou de conseils de la pratique de l’activité physique
- La formation des médecins à partir d’un MOOC proposé par l’IRBMS sur sa plateforme mooc-sportsanté
En introduction, une présentation des actions, des partenaires et des projets ont été abordées par le Docteur Patrick BACQUAERT.
Rappel des conclusions de l’étude préalable et de ses conclusions
Un tour de table fructueux a permis de connaitre les attentes et les freins à l’adhésion des médecins présents
Le MOOC préventeur sport santé niveau 1 a également été présenté aux médecins présents. Ce MOOC accessible à tous permet d’installer un langage commun autour du sport santé. A la fin de cette présentation, différentes remarques ont été apportées par les médecins participants.
Les points forts
- Une formation de proximité libre mais pertinente ; le MOOC doit être chapitré afin de favorisé un accès facile et répétitif. ( durée 20 minutes) La durée totale de l’effort hors ressources, chapitres optionnels semble être de 5/6 heures. Pas de présentiel mais l’accompagnement doit se faire par des pages Web dédiées et éventuellement la création de deux livrets l’un prescripteur et l’autre patient + une accroche sur le message « bouger pour votre santé » en salle d’attente.
- La formation à l’entretien motivationnel doit être élémentaire meme si un module facultatif plus détaillé doit être proposé
- Un test d’évaluation et de suivi de la sédentarité doit être proposé
- Les facteurs d’exclusions doivent être proposés
- Rôle important du coach médico sportif
La santé connectée
Cette soirée était aussi l’occasion pour la société Dynacare (jeune star up de Valenciennes) de présenter leur projet entrepreneurial qui a pour but de construire une mutuelle comportementale, proposant à ses membres un programme bien-être.
Ce programme utilise les nouvelles technologies afin d’améliorer les conditions de suivis des accompagnateurs de bien-être mis à disposition par cette mutuelle. Ce produit est une solution envisageable pour les médecins, si ceux-ci paraissent perplexes par rapport à la faisabilité de la prescription de l’activité, le produit de DYNACARE est une garantie. Grâce à la qualification universitaire de ces professionnels et de son réseau scientifique, les programmes de DYANACARE font preuves d’une fiabilité intéressante.
Suite à ces différentes présentations, un débat a débuté autour du thème de la prescription de l’activité physique, quels sont les freins à la prescription ?, quels seraient les moyens pour permettre cette action médicale ? Voici quelles ont été les différentes remarques et interrogations posées par les médecins.
- Temps à avoir spécialement pour la prescription, il faut que cela soit court. consultation spéciale, est-elle remboursée ? Il faut chiffrer le coût de cette consultation.
- Le coût est un frein énorme.
- Savoir les recommandations et pourquoi le faire. il faudrait un cahier comportant ces recommandations, ainsi que les contre-indications.
- Mais aussi évidemment une connaissance sur les bienfaits, car tous les médecins ne sont pas formés à cela.
- Une formation sur l’Entretien Motivationnel serait intéressante
- Il faut un temps de formation.
- Vers qui orienter les patients ? Il faut avoir un carnet d’adresse.
D’autres remarques aussi ont été faites sur les freins au dispositif
Manque de temps
Manque de financement
Manque de professionnel du sport formé >> a ce sujet il a été évoqué le projet de création par la Faculté de sports de Liévin d’un DU à la rentrée de Janvier 2016 (collaboration Fac,IRBMS,Dynacare)
Perspectives d’actions
Après la mise en place d’un MOOC Préventeur Sport Santé de niveau 1, l’organisation d’un MOOC à destination des médecins est inévitable. En effet, une réelle demande de formation est formulée par les médecins convaincus. Celui-ci permettrait de fournir les outils et connaissances complémentaires afin de prescrire l’activité physique en toute sécurité.
Au préalable, il conviendrait de réitérer une opération de sensibilisation auprès des médecins de la région Nord-Pas-de-Calais. Cela permettrait d’alimenter cette nouvelle dynamique instaurée par les quelques médecins généralistes investis dans ce projet. Ceci passe également par le partenariat avec d’autres structures proposant des programmes d’activités physiques. Si l’IRBMS propose déjà une formation Préventeur Sport Santé de niveau 1, il serait envisageable de créer un label permettant aux structures d’être reconnues « Préventeur Sport Santé » par les médecins généralistes. Cette distinction permettrait alors d’orienter les patients vers ces structures, sans augmenter la charge de travail des médecins. Il convient cependant de respecter les prescriptions médicales, et de ne pas remplacer l’ordonnance du médecin généraliste par les conseils du coach sportif. Ces deux fonctions doivent être complémentaires et non en concurrence. Un outil pour et construit avec les conseils de ces professionnels de la santé doit être élaboré afin de toucher le plus grand nombre.
Conclusion
Ce retour d’expérience lors de cette réunion découle d’une enquête auprès de 350 médecins d’une zone de proximité définie puis de la réalisation d’une thèse de médecine et de trois réunions de sensibilisations après information au cabinet médical de plus de 80 médecins a permis de dresser les freins qui sont autant d’obstacles à la mise en place territoriale d’un tel projet
Des expérimentations limitées en France permettent de médiatiser cet enjeu de santé publique mais la réalité de terrain permet de constater le chemin qui reste à parcourir pour lutter efficacement contre l’augmentation des maladies chroniques non transmissible et le cout grandissant de leur prise en charge médicale.
La prescription de l’activité physique et du sport doit encore mobiliser beaucoup d’énergies et de financements avant d’être une réalité territoriale
Travail réalisé en collaboration avec l’UNIVERSITE D’ARTOIS UFR-STAPS
TRAVAIL POUR LA REALISATION D’UN MEMOIRE PROFESSIONNEL ET DE FIN DE STAGE AUPRES DE L’IRBMS
Présenté par WALGRAEF Thomas *
En vue de l’obtention du : MASTER 1ère année
Mention « Activités Physiques Adaptés Santé »
Spécialité : Prévention, Rééducation, Santé