L’anxiété : une notion complexe dans le monde sportif
La définition de l’anxiété reste ambiguë car elle est souvent confondue avec d’autres notions comme l’émotion, l’activation ou le stress.
Dans le domaine sportif, la gestion des émotions est considérée par les entraîneurs et par les sportifs comme l’une des clés de la performance. A ce titre, l’anxiété fut l’objet d’un intérêt tout particulier de la part des chercheurs. Pour faire la part des choses, voici quelques définitions…
Qu’est-ce que l’activation ?
L’activation est « un état général d’éveil physiologique et psychologique de l’organisme qui varie sur un continuum allant d’un sommeil profond à une intense agitation » (Gould et Krane, 1992). C’est l’énergie physique et psychologique de l’individu à un moment donné, et elle est fortement imprégnée de la notion de motivation.
Qu’est-ce que l’émotion ?
Dans la définition de DECI (1975), « une émotion est une réaction à un stimulus événementiel ; elle entraîne un changement viscéral et musculaire de la personne et est ressentie subjectivement d’une façon caractéristique ; elle s’exprime à travers certaines mimiques et induit des comportements subséquents ». (DECI, Intrinsic motivation, New york, Plenum Press, 1975).
L’émotion peut donc être envisagée selon trois composantes :
- La première correspond à l’expérience subjective que l’on a de la situation et, point capital, ce que l’on ressent peut être agréable ou désagréable ;
- La seconde se traduit par des comportements observables personnels et sociaux ;
- Puis la troisième qui se manifeste par des changements physiologiques.
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Qu’est-ce que l’anxiété ?
Le mot anxiété vient du latin ANXIETAS qui signifie serrer.
Alors que les manifestations de l’émotion apparaissent en présence d’une situation réelle donnée, « l’anxiété peut être considérée comme une peur sans objet, un sentiment d’insécurité. Elle est déclenchée par différentes causes, situations futures ou imaginaires, vécues comme un danger, ou pour le moins quelque chose de difficilement surmontable, pouvant être lié à des conflits intrapsychiques ou en rapport avec le monde extérieur, anticipation d’une action à risques ou considérée comme telle. » (Rivolier, 1999).
Sur le plan psychique, l’anxiété est toujours ressentie de façon pénible, ce qui la différencie là encore de l’émotion.
Selon les individus, elle peut n’être qu’un état relativement banal, comme le trac, ou faire partie de pathologies allant dans sa forme extrême jusqu’à l’attaque panique.
Chez les sportifs, on a affaire dans la plupart des cas à une forme non pathologique, mais qui peut devenir invalidante en cas de la persistance d’une situation perçue comme menaçante. Elle est un état émotionnel négatif qui s’accompagne de tension, d’inquiétude, d’appréhension, associées à une activation de l’organisme.
Elle a donc une composante cognitive caractérisée par des sensations subjectives d’appréhensions et de tensions induites par un risque d’échec et une composante somatique correspondant aux manifestations physiologiques perçues pendant la situation anxiogène.
L’Inventaire d’Anxiété État-Trait
La distinction faite par SPIELBERGER (1979) entre l’état d’anxiété et le trait d’anxiété est des plus utile :
L’état d’anxiété (grille de test STAI-Y1) correspond au tableau qu’un sujet présente uniquement dans une situation donnée, par exemple pendant une compétition importante, mais aussi diffère selon le moment de la compétition.
Le trait d’anxiété (grille de test STAI-Y2) correspond quant à lui à une caractéristique générale, stable, de la personnalité du sujet sans rapport avec une situation spécifique.
Une relation directe existe entre l’état et le trait. Le sportif qui présente une anxiété de trait élevé (c’est-à-dire une composante anxieuse importante dans sa personnalité) va percevoir une anxiété d’état plus élevée en situation de compétition. Cependant, la mise en place de stratégies peut réduire cette anxiété d’état, même avec une anxiété de trait élevée.
La mesure du « trait » reste cependant un bon indicateur de la réaction du sportif en compétition.
Les échelles de mesure
Elles sont adaptées du State-Trait-Anxiety Inventory (Forme Y) de Spielberger (STAI-Y), l’Inventaire État-Trait est destiné à évaluer, grâce à deux échelles de 20 items.
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