Le diabète gestationnel
Quelle place pour l’activité physique adaptée dans la prise en charge du diabète gestationnel ?
Vers une grossesse optimisée
Si l’attente d’un heureux évènement est souvent perçue comme une joie des futurs parents, c’est tout autant une période relativement fatigante et stressante pour certaines femmes. En effet, elle peut entraîner de nombreuses complications dont l’apparition d’un certain type de diabète appelé « diabète gestationnel ».
En France, la prévalence actuelle de ce type de diabète est estimée entre 2 et 6% avec une tendance à l’accroissement. Il se manifeste par une augmentation de la glycémie vers la fin du 2e et au 3e trimestre de la grossesse. Dans 9 cas sur 10, il disparaît après l’accouchement. Cependant, plus la prise en charge est tardive, plus la probabilité du développement d’un diabète de type 2 suivant la naissance est prégnant.
Qu’est-ce que le diabète gestationnel ?
Le diabète gestationnel se caractérise par une élévation du taux de sucre dans le sang que l’on qualifie d’hyperglycémie ou diabète de grossesse. Une fine compréhension de cette pathologie réside dans l’exégèse du rôle de la régulation glycémique : le pancréas, qui se situe sous l’estomac, fabrique une hormone (insuline) dont le rôle principal est de faire baisser le taux de sucre dans le sang. Durant la grossesse, le pancréas doit s’adapter et fabriquer deux fois plus d’insuline que d’habitude. S’il n’y parvient pas, la glycémie s’élève, laissant apparaître le diabète de grossesse. L’immense majorité de ceux-ci ne subissent pas de complications si leurs est adjoint un rééquilibrage alimentaire appuyé par une activité physique adaptée.
L’Activité Physique Adaptée (APA) : un moyen non-médicamenteux pour mieux réguler son diabète de grossesse.
Autrefois, l’exercice physique pendant une grossesse n’était pas recommandé par les médecins…mais les temps changent !
Il existe des programmes surs, permettant de pratiquer une activité physique adaptée aux besoins et aux capacités de chaque femme. Ces séances se doivent d’être encadrées par des intervenants qualifiés tels que les professionnels en Activité Physique Adaptée (APA). Issus d’une formation universitaire spécifique (filière APA et Santé des UFR STAPS), ces professionnels sont capables de concevoir, programmer et évaluer un programme d’activités physiques, adaptées aux besoins et/ou aux caractéristiques de chaque personne. Ils agissent à des fins de prévention et de réhabilitation, auprès d’un large public.
L’activité physique participe au bien–être et à l’épanouissement personnel. Elle permet également de se préparer à l’accouchement. (Le Collège américain de gynécologie et la société canadienne de gynécologie recommandent 30 minutes de marche par jour.) : Pourquoi un exemple isolé ici ?
Les sports trop violents sont à proscrire, au risque de développer des douleurs abdominales ou un accouchement prématuré. Des symptômes tels que des essoufflements, des maux de têtes ou encore des contractions utérines ne doivent pas apparaître lors d’une grossesse. La mise en place d’une activité physique chez une femme enceinte doit toujours être précédée d’une évaluation médicale. En l’absence de contre-indications médicales ou obstétricales, les activités physiques adaptées doivent être :
- Régulières (trois à quatre fois par semaine, par exemple)
- De durées courtes (30 à 40 minutes)
- D’intensité faible, puis progressivement augmentée (les fréquences cardiaques ne doivent pas dépasser 140 battements par minute).
- Equilibrée Pondéré : Prévoir des pauses toutes les 10 à 15minutes pour récupérer, s’hydrater et vérifier la glycémie au doigt.
Les activités physiques recommandées sont essentiellement la marche, la natation, le vélo d’appartement, la gymnastique douce, les activités d’expression corporelle.
La glycémie doit être impérativement contrôlée lors de la pratique d’une activité physique chez la femme enceinte en restant dans les limites de 0,90 à 1,40g/l selon les recommandations.
Quels sont les bénéfices d’une activité physique adaptée lorsque l’on est porteur d’un diabète de grossesse ?
Au service de la prévention primaire « avant grossesse », secondaire « au cours de la maladie » et tertiaire « lorsque la maladie est irrémédiable », l’activité physique adaptée et individualisée améliore de nombreux paramètres, qu’ils soient physiques et/ou psychologiques :
- Diminution du risque de survenue de lombalgie
- Amélioration du retour veineux et diminution de l’incidence des varices, des thromboses veineuses et des œdèmes des membres inférieurs
- Maintien du bien-être psychologique (par le maintien d’une image et estime de soi positive)
- Diminution de l’anxiété, du risque de dépression, particulièrement pendant le 3e trimestre
- Préservation de l’autonomie
- Prévention d’une prise de poids excessive
- Préservation de la masse musculaire
- Impact important sur la réduction de la prise de masse grasse
L’activité physique n’est pas un soin au diabète gestationnel, mais elle permet d’en réduire les risques !
Conseils pratiques :
Si vous n’étiez pas active avant la grossesse, commencez graduellement.
Consultez votre médecin avant d’entreprendre ces activités et évitez les activités physiques à risques de chute, de perte d’équilibre, de coups ou de déplacements brusques.
Pensez à bien vous hydrater avant, pendant et après l’exercice.
Un ajustement du traitement est à prévoir lors de la pratique d’activité physique.
L’activité physique n’est donc pas à proscrire en cas de grossesse, bien au contraire. Lorsqu’elle est pratiquée de manière régulière, cette dernière peut avoir de nombreux effets protecteurs. Les bénéfices sur la santé ont été scientifiquement reconnus. Dans le cas du diabète gestationnel, l’activité physique apparaît indéniablement comme un moyen de prévention incontournable. Il est donc essentiel d’adopter un mode de vie actif le plus tôt possible et de poursuivre une activité physique régulière tout au long de sa vie et ce, même après « un diagnostic » de diabète de grossesse.
Les différentes prises en charge actuelles permettent dès lors, un accompagnement progressif, sécurisé et personnalisé vers une activité physique, adaptée aux capacités et besoins de chaque pratiquante.
Par Moreau N. Rousseau S. Girard. L,
Etudiants UFR STAPS Montpellier, publié le 13 mai 2016.
© IRBMS - Droits de reproduction
► Recevoir notre Newsletter