Législation : Décret n°2010-134 du 10 février 2010
DECRET n°2010-134 du 10 février 2010
portant publication de l’amendement à l’annexe de la convention contre le dopage, adopté le 18 novembre 2009 à Stras-bourg, et à l’annexe 1 de la convention internationale contre le dopage dans le sport, adopté à Paris le 28 octobre 2009. + Lire (Légifrance) LOI n° 2006-405 du 5 avril 2006 relative à la lutte contre le dopage et à la protection de la santé des sportifs. 6 avril 2006 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 2 sur 109. NOR : MJSX0500007L L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté, Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
CHAPITRE Ier : Organisation de la lutte contre le dopage
Article 1er Le premier alinéa de l’article L. 3611-1 du code de la santé publique est ainsi rédigé : « Pour garantir des conditions de pratique des activités physiques ou sportives conformes aux principes définis par l’article 1er de la loi no 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives, le ministre chargé des sports, en liaison avec les autres ministres et organismes intéressés, engage et coordonne les actions de prévention, de surveillance médicale, de recherche et d’éducation mises en oeuvre avec le concours, notamment, des fédérations sportives agréées dans les conditions définies à l’article 16 de la loi no 84-610 du 16 juillet 1984 précitée, pour assurer la protection de la santé des sportifs et lutter contre le dopage. »
Article 2 I. – L’intitulé du chapitre II du titre Ier du livre VI de la troisième partie du même code est ainsi rédigé : « Agence française de lutte contre le dopage ». II. – L’article L. 3612-1 du même code est ainsi rédigé : « Art. L. 3612-1. – I. – L’Agence française de lutte contre le dopage, autorité publique indépendante dotée de la personnalité morale, définit et met en oeuvre les actions de lutte contre le dopage. A cette fin, elle coopère avec l’organisme international chargé de la lutte contre le dopage reconnu par le Comité international olympique et avec les fédérations sportives internationales.
« A cet effet : «1o Elle définit un programme national annuel de contrôles. « A cette fin, les administrations compétentes, les fédérations, groupements sportifs et établissements d’activités physiques ou sportives, ainsi que, sur sa demande, les sportifs, lui communiquent toutes informations relatives à la préparation, à l’organisation et au déroulement des entraînements, compétitions et manifestations sportives ; elle est informée des décisions prises par les fédérations en application de l’article L. 3634-1. « Le programme national annuel de contrôles comprend des contrôles individualisés, mis en oeuvre dans les conditions prévues à l’article L. 3632-2-3 ; «2o Elle diligente les contrôles dans les conditions prévues aux articles L. 3632-2, L. 3632-2-1, L. 3632-2-2 et L. 3632-2-3 : « a) Pendant les compétitions mentionnées à l’article 17 de la loi no 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives à l’issue desquelles sont délivrés des titres nationaux, régionaux ou départementaux ; « b) Pendant les manifestations autorisées en vertu de l’article 18 de la même loi lorsque la fédération sportive délégataire décide que seuls ses règlements sont applicables au déroulement des épreuves ;« c) Pendant les entraînements préparant aux compétitions ou manifestations sportives ; «3o Elle peut, en coordination et avec l’accord de l’organisme international chargé de la lutte contre le dopage reconnu par le Comité international olympique ou d’une fédération sportive internationale, diligenter des contrôles dans les conditions prévues à l’article L. 3632-2-4 ; «4o Elle est informée des faits de dopage portés à la connaissance de l’administration ou des fédérations sportives ; «5o Elle réalise ou fait réaliser l’analyse des prélèvements effectués lors de contrôles ; «6o Elle exerce un pouvoir disciplinaire dans les conditions prévues aux articles L. 3634-2 et L. 3634-3 ; «7o Elle délivre les autorisations prévues par l’article L. 3622-3 ; «8o Elle est consultée sur tout projet de loi ou de règlement relatif à la lutte contre le dopage ; «9o Elle participe aux actions de prévention, d’éducation et de recherche mises en oeuvre en matière de lutte contre le dopage ; «10o Elle est associée aux activités internationales dans le domaine de la lutte contre le dopage et apporte son expertise au ministre chargé des sports, notamment lors de l’élaboration de la liste des produits interdits mentionnée à l’article L. 3631-1 ; «11o Elle peut être consultée par les fédérations sportives sur les questions relevant de sa compétence ; «12o Elle adresse aux fédérations sportives des recommandations dans les matières relevant de sa compétence ; «13o Elle remet chaque année un rapport d’activité au Gouvernement et au Parlement. Ce rapport est rendu public.
« Les missions de l’agence sont exercées par le collège, sauf disposition contraire.
« II. – Les missions de contrôle, les missions d’analyse et les compétences disciplinaires ne peuvent être exercées par les mêmes personnes. « Pour l’exercice de ses missions de contrôle, l’agence peut faire appel aux services du ministère chargé des sports, dans des conditions définies par voie conventionnelle. « Elle peut effectuer des analyses pour le compte de tiers. »
Article 3
L’article L. 3612-2 du même code est ainsi modifié :
1o Dans les premier, dix-huitième et dix-neuvième alinéas, les mots : « Conseil de prévention et » sont remplacés par les mots : « collège de l’Agence française » ; 2o Dans le onzième alinéa, les mots : « un sportif de haut niveau désigné » sont remplacés par les mots : « une personne inscrite ou ayant été inscrite sur la liste des sportifs de haut niveau fixée en application de l’article 26 de la loi no 84-610 du 16 juillet 1984 précitée, désignée » ; 3o Dans la première et la dernière phrases du quatorzième alinéa, et dans les quinzième et seizième alinéas, le mot : « conseil » est remplacé par les mots : « collège de l’agence » ; 4o Le début de la première phrase du dix-septième alinéa est ainsi rédigé : « Le président du collège, président de l’agence est nommé… (le reste sans changement).»; 5o L’avant-dernier alinéa est ainsi rédigé : « Le collège de l’agence peut délibérer en formation disciplinaire composée d’au moins quatre membres et présidée par l’un des membres mentionnés au 1o.»; 6o Dans le dernier alinéa, les mots : « du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage » sont remplacés par les mots : « de l’agence ».
Article 4 Après l’article L. 3612-2 du même code, il est inséré un article L. 3612-2-1 ainsi rédigé : « Art. L. 3612-2-1. – L’Agence française de lutte contre le dopage dispose de services dirigés par le président et placés sous son autorité. Le secrétaire général est chargé du fonctionnement des services sous l’autorité du président. En cas de besoin, le conseiller à la Cour de cassation exerce les attributions du président. « L’Agence française de lutte contre le dopage peut recruter des agents contractuels de droit public et des salariés de droit privé. »
Article 5 L’article L. 3612-3 du même code est ainsi modifié :
1o Avant le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « L’Agence française de lutte contre le dopage dispose de l’autonomie financière. Son budget est arrêté par le collège. » ; 2o Le premier alinéa est remplacé par six alinéas ainsi rédigés : « Les ressources de l’Agence française de lutte contre le dopage comprennent : « a) Les subventions de l’Etat ; « b) Les revenus des prestations qu’elle facture ; « c) Les autres ressources propres ; « d) Les dons et legs.
« Les dispositions de la loi du 10 août 1922 relative à l’organisation du contrôle des dépenses engagées ne sont pas applicables à leur gestion. » ;
3o Le deuxième alinéa est ainsi modifié : a) Dans la première phrase, les mots : « du Conseil de prévention et » sont remplacés par les mots : « de l’Agence française » ; b) Dans la dernière phrase, les mots : « du conseil » sont remplacés par les mots : « de l’agence » ; 4o Dans le dernier alinéa, les mots : « le conseil » sont remplacés par les mots : « l’agence ».
Article 6 I. – L’article L. 3613-1 du même code est ainsi modifié : 1o Dans les premier et quatrième alinéas, les mots : « et de lutte contre le » sont remplacés par le mot :«du»; 2o La deuxième phrase du premier alinéa est complétée par les mots : « ou susceptibles d’y recourir » ; 3o Le troisième alinéa est ainsi rédigé : « Les personnes mentionnées à l’article L. 3634-3-1 doivent bénéficier d’au moins un entretien avec un médecin dans l’une de ces antennes. Cet entretien est validé par la délivrance d’une attestation. »
II. – Le deuxième alinéa de l’article L. 3621-1 du même code est complété par les mots : « , avec l’appui des antennes médicales de prévention du dopage ».
Article 7 L’article L. 3622-3 du même code est ainsi rédigé : « Art. L. 3622-3. – Le sportif participant à des compétitions ou manifestations mentionnées au 2o du I de l’article L. 3612-1 fait état de sa qualité lors de toute consultation médicale qui donne lieu à prescription.
« Si le praticien prescrit des substances ou des procédés dont l’utilisation est interdite en application de l’article L. 3631-1, le sportif n’encourt pas de sanction disciplinaire s’il a reçu une autorisation, accordée pour usage à des fins thérapeutiques, de l’agence. Cette autorisation est délivrée après avis conforme d’un comité composé de médecins placé auprès d’elle.
« Lorsque la liste mentionnée à l’article L. 3631-1 le prévoit, cette autorisation est réputée acquise dès réception de la demande par l’agence, sauf décision contraire de sa part. »
Article 8 Le dernier alinéa de l’article L. 3631-1 du même code est ainsi rédigé :
« La liste des substances et procédés mentionnés au présent article est celle qui est élaborée en application de la convention contre le dopage signée à Strasbourg le 16 novembre 1989 ou de tout accord ultérieur qui aurait le même objet et qui s’y substituerait. La liste est publiée au Journal officiel.»
Article 9 L’article L. 3632-1 du même code est ainsi modifié :
1o Le premier alinéa est ainsi modifié : a) Les mots : « diligentés par le ministre chargé des sports » sont remplacés par les mots : « diligentés par l’Agence française de lutte contre le dopage » ; b) Après le mot : « fédérations », sont insérés les mots : « à l’agence pour les entraînements, manifestations et compétitions mentionnés au 2o du I de l’article L. 3612-1 » ; c) Les mots : « médecins agréés par le ministre chargé des sports et assermentés » sont remplacés par les mots : « personnes agréées par l’agence et assermentées » ; 2o Dans le deuxième alinéa, les mots : « Ces agents et médecins agréés » sont remplacés par le mot : « Ils ».
Article 10 L’article L. 3632-2 du même code est remplacé par cinq articles L. 3632-2, L. 3632-2-1, L. 3632-2-2, L. 3632-2-3 et L. 3632-2-4 ainsi rédigés : « Art. L. 3632-2. – Les opérations de contrôle sont diligentées par le directeur du département des contrôles de l’Agence française de lutte contre le dopage. Les personnes mentionnées à l’article L. 3632-1 ayant la qualité de médecin peuvent procéder à des examens médicaux cliniques et à des prélèvements biologiques destinés à mettre en évidence l’utilisation de procédés prohibés ou à déceler la présence dans l’organisme de substances interdites. Les personnes mentionnées à l’article L. 3632-1 qui n’ont pas la qualité de médecin peuvent également procéder à ces prélèvements biologiques. Seules celles des personnes mentionnées à l’article L. 3632-1 qui ont la qualité de médecin ou d’infirmier peuvent procéder à des prélèvements sanguins.
« Les contrôles donnent lieu à l’établissement de procès-verbaux qui sont transmis à l’agence et à la fédération intéressée. Un double en est laissé aux parties intéressées. « Art. L. 3632-2-1. – Les contrôles sont réalisés dans les conditions suivantes :
«1o Dans le cadre du programme national annuel de contrôles mentionné au 1o du I de l’article L. 3612-1, ou à la demande d’une fédération sportive : a) Dans tout lieu où se déroule un entraînement, une compétition ou une manifestation mentionnés au 2o du I de l’article L. 3612-1, dans tout établissement dans lequel sont pratiquées des activités physiques ou sportives mentionné à l’article L. 463-3 du code de l’éducation, ainsi que dans leurs annexes ; b) Lorsque l’entraînement du sportif ne se déroule pas habituellement dans l’un des lieux mentionnés au a, dans tout autre lieu choisi avec l’accord du sportif permettant d’assurer le respect de son intimité ou, à sa demande, à son domicile ;
«2o Dans les cas prévus au 1o, le sportif licencié est convoqué par la personne chargée de procéder au prélèvement. Lorsque le sportif ne s’entraîne pas dans un lieu fixe, la convocation peut être adressée par tout moyen permettant de garantir son origine et sa réception, pendant les périodes d’entraînement.
« Art. L. 3632-2-2. – Dans l’exercice de leur mission de contrôle, les personnes mentionnées à l’article L. 3632-1 ne peuvent accéder aux lieux mentionnés à l’article L. 3632-2-1 qu’entre 6 heures et 21 heures ou à tout moment dès lors qu’ils sont ouverts au public ou qu’une compétition ou une manifestation sportive ou un entraînement y préparant est en cours. Un contrôle réalisé au domicile d’un sportif ne peut avoir lieu qu’entre 6 heures et 21 heures. « Elles peuvent être assistées, à leur demande, par un membre délégué de la fédération sportive compétente.
« Elles peuvent demander la communication de toute pièce ou de tout document utile, en prendre copie et recueillir les observations des intéressés.
« Seuls des médecins peuvent recueillir les informations à caractère médical.
« Dans le cas où les opérations de contrôle sont envisagées en vue de la recherche d’infractions, le procureur de la République en est préalablement informé et peut s’y opposer. Les procès-verbaux établis à la suite de ces opérations de police judiciaire lui sont remis dans les cinq jours suivant leur établissement. Une copie des procès-verbaux est également remise à l’intéressé.
« Art. L. 3632-2-3. – Pour mettre en oeuvre les contrôles individualisés mentionnés à l’article L. 3612-1, le directeur des contrôles désigne les personnes qui doivent transmettre à l’Agence française de lutte contre le dopage les informations propres à permettre leur localisation pendant les périodes d’entraînement ainsi que le programme des compétitions ou manifestations mentionnées au 2o du I de l’article L. 3612-1 auxquelles elles participent. Ces informations peuvent faire l’objet d’un traitement informatisé par l’agence, en vue d’organiser des contrôles. Ce traitement automatisé portant sur les données relatives à la localisation individuelle des sportifs est autorisé par décision du collège de l’agence prise après avis motivé et publié de la Commission nationale de l’informatique et des libertés.
« Ces personnes sont choisies parmi, d’une part, celles qui sont inscrites sur les listes de sportifs de haut niveau fixées en application de l’article 26 de la loi no 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives et, d’autre part, les sportifs professionnels licenciés des fédérations sportives agréées.
« Art. L. 3632-2-4. – L’Agence française de lutte contre le dopage peut, en coordination et avec l’accord de l’organisme international chargé de la lutte contre le dopage reconnu par le Comité international olympique ou d’une fédération sportive internationale, diligenter des contrôles à l’occasion des compétitions ou des manifestations sportives organisées ou autorisées par une fédération sportive autres que celles mentionnées au 2o du I de l’article L. 3612-1. Dans ce cas, les contrôles sont réalisés dans les conditions prévues à l’article L. 3632-2, au a du 1o de l’article L. 3632-2-1 et à l’article L. 3632-2-2. Ils ne peuvent donner lieu à l’engagement d’une procédure disciplinaire de la part de l’agence ou de la fédération sportive délégataire. »
Article 11 L’article L. 3632-3 du même code est ainsi rédigé : « Art. L. 3632-3. – Le refus de se soumettre aux contrôles prévus aux articles L. 3632-2, L. 3632-2-1 et L. 3632-2-2, ou de se conformer à leurs modalités, est passible des sanctions administratives prévues par les articles L. 3634-1, L. 3634-2 et L. 3634-3. »
Article 12 L’article L. 3632-4 du même code est ainsi rédigé : « Art. L. 3632-4. – Les analyses des prélèvements effectués par l’Agence française de lutte contre le dopage sont réalisées sous la responsabilité scientifique et technique du directeur du département des analyses. « Pour ces analyses, l’agence peut faire appel à d’autres laboratoires dans des conditions prévues par décret en Conseil d’Etat. « Le département des analyses assure également des activités de recherche. »
Article 13 L’article L. 3632-5 du même code est ainsi modifié : 1o Dans le premier alinéa, les mots : « L. 3632-4, les agents et médecins mentionnés » sont remplacés par les mots : « L. 3632-2-1 auxquels elles ont accès, pour l’exercice des missions de police judiciaire, dans les conditions définies à l’article L. 3632-2-2, les personnes mentionnées » ; 2o Dans la première phrase du dernier alinéa, les mots : « agents et médecins » sont remplacés par les mots : « personnes mentionnées à l’article L. 3632-1 ».
Article 14 Dans l’article L. 3632-7 du même code, les mots : « , selon les dispositions des articles L. 3632-2 et L. 3632-3, » sont supprimés.
Article 15 I. – Les trois premiers alinéas de l’article L. 3634-1 du même code sont remplacés par quatre alinéas ainsi rédigés : « Les sportifs licenciés ou les membres licenciés de groupements sportifs affiliés à des fédérations sportives qui, soit à l’occasion des entraînements, compétitions ou manifestations mentionnés au 2o du I de l’article L. 3612-1, soit à l’occasion du contrôle individualisé mentionné à l’article L. 3632-2-1, ont contrevenu aux dispositions des articles L. 3631-1, L. 3631-3 et L. 3632-3, encourent des sanctions disciplinaires. « Ces sanctions sont prononcées par les fédérations sportives agréées dans les conditions fixées à l’article 16 de la loi no 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives.
« A cet effet, les fédérations adoptent dans leur règlement des dispositions définies par décret en Conseil d’Etat et relatives aux contrôles organisés en application du présent titre, ainsi qu’aux procédures disciplinaires et aux sanctions applicables, dans le respect des droits de la défense.
« Ce règlement dispose que l’organe disciplinaire de première instance de ces fédérations se prononce, après que l’intéressé a été mis en mesure de présenter ses observations, dans un délai de dix semaines à compter de la date à laquelle l’infraction a été constatée. Il prévoit également que, faute d’avoir statué dans ce délai, l’organe disciplinaire de première instance est dessaisi de l’ensemble du dossier. Le dossier est alors transmis à l’instance disciplinaire d’appel qui rend, dans tous les cas, sa décision dans un délai maximum de quatre mois à compter de la même date. »
II. – Le dernier alinéa du même article L. 3634-1 est supprimé.
Article 16 L’article L. 3634-2 du même code est ainsi rédigé : « Art. L. 3634-2. – En cas d’infraction aux dispositions des articles L. 3631-1, L. 3631-3 et L. 3632-3, l’Agence française de lutte contre le dopage exerce un pouvoir de sanction disciplinaire dans les conditions suivantes : «1o Elle est compétente pour infliger des sanctions disciplinaires aux personnes non licenciées participant à des entraînements, des compétitions ou des manifestations mentionnés au 2o du I de l’article L. 3612-1 ; «2o Elle est compétente pour infliger des sanctions disciplinaires aux personnes relevant du pouvoir disciplinaire d’une fédération sportive lorsque celle-ci n’a pas statué dans les délais prévus à l’article L. 3634-1. Dans ce cas, elle est saisie d’office dès l’expiration de ces délais ; «3o Elle peut réformer les décisions prises en application de l’article L. 3634-1. Dans ce cas, l’agence se saisit dans un délai d’un mois suivant la date à laquelle elle a été informée de ces décisions en application du quatrième alinéa du I de l’article L. 3612-1 ; «4o Elle peut décider l’extension d’une sanction disciplinaire prononcée par une fédération aux activités de l’intéressé relevant des autres fédérations, de sa propre initiative ou à la demande de la fédération ayant prononcé la sanction. « La saisine de l’agence est suspensive. »
Article 17 L’article L. 3634-3 du même code est ainsi modifié : 1o Le premier alinéa est ainsi rédigé : « L’Agence française de lutte contre le dopage, dans l’exercice de son pouvoir de sanction, conformément à l’article L. 3634-2, peut prononcer:»; 2o Les deux derniers alinéas sont ainsi rédigés : « A la demande d’un sportif susceptible d’être sanctionné ou de sa propre initiative, l’agence peut, si elle ne s’estime pas suffisamment éclairée au vu des pièces du dossier, proposer à l’intéressé de se soumettre à une expertise en vue de déterminer s’il a respecté les dispositions de l’article L. 3631-1. « L’expertise est réalisée par un expert choisi par le sportif intéressé sur une liste établie par l’agence. Les résultats de l’expertise sont communiqués à l’agence et à l’intéressé, qui peut présenter des observations. Les frais de l’expertise sont à la charge de l’agence. »
Article 18 Après l’article L. 3634-3 du même code, il est inséré un article L. 3634-3-1 ainsi rédigé : « Art. L. 3634-3-1. – Lorsqu’un sportif sanctionné en application de l’article L. 3634-1 ou de l’article L. 3634-2 sollicite la restitution, le renouvellement ou la délivrance d’une licence sportive, la fédération compétente subordonne cette restitution, ce renouvellement ou cette délivrance à la production d’une attestation délivrée par une antenne médicale de prévention du dopage à l’issue d’un entretien entre un médecin et l’intéressé. « A l’occasion de cet entretien, le médecin peut proposer au sportif le suivi mentionné à l’article L. 3613-1. »
Article 19 Dans l’article L. 3634-4 du même code, les mots : « du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage » sont remplacés par les mots : « de l’Agence française de lutte contre le dopage ».
Article 20 Le 8o de l’article L. 311-4 du code de justice administrative est ainsi rédigé : «8o De l’article L. 3634-4 du code de la santé publique contre les décisions de sanction de l’Agence française de lutte contre le dopage ; ».
CHAPITRE 2 Surveillance médicale des sportifs
Article 21 Le premier alinéa de l’article L. 3622-1 du code de la santé publique est ainsi rédigé : « La première délivrance d’une licence sportive est subordonnée à la production d’un certificat médical attestant l’absence de contre-indication à la pratique de l’activité physique ou sportive pour laquelle elle est sollicitée. Un renouvellement régulier du certificat médical peut être exigé par la fédération en fonction de l’âge du sportif et de la discipline. Pour certaines disciplines, dont la liste est fixée par arrêté des ministres chargés des sports et de la santé au regard des risques qu’elles présentent pour la sécurité ou la santé des pratiquants, ce certificat médical ne peut être délivré que dans les conditions prévues au même arrêté. L’arrêté précise la fréquence du renouvellement de ce certificat médical. »
Article 22 L’article L. 3622-2 du même code est ainsi modifié : 1o Les mots : « certifiée conforme » sont supprimés ; 2o Sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés : « Le médecin chargé, au sein de la fédération sportive, de coordonner les examens requis dans le cadre de la surveillance médicale particulière prévue à l’article L. 3621-2 peut établir un certificat de contre-indication à la participation aux compétitions sportives au vu des résultats de cette surveillance médicale.
« Ce certificat est transmis au président de la fédération, qui suspend la participation de l’intéressé aux compétitions sportives organisées ou autorisées par ladite fédération jusqu’à la levée par le médecin de la contre-indication. »
Article 23 I. – Après le titre III du livre VI de la troisième partie du même code, il est inséré un titre IV ainsi rédigé : « TITRE IV « LUTTE CONTRE LE DOPAGE ANIMAL « Art. L. 3641-1. – L’Agence française de lutte contre le dopage définit et met en oeuvre les actions énoncées à l’article L. 3612-1 pour lutter contre le dopage animal.
« Art. L. 3641-2. – Il est interdit d’administrer ou d’appliquer aux animaux, au cours des compétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par les fédérations concernées, ou en vue d’y participer, des substances ou procédés de nature à modifier artificiellement leurs capacités ou à masquer l’emploi de substances ou procédés ayant cette propriété.
« La liste des substances ou procédés mentionnés au présent article est fixée par arrêté conjoint des ministres chargés des sports, de la santé et de l’agriculture.
« Art. L. 3641-3. – I. – Il est interdit de faciliter l’administration des substances mentionnées à l’article L. 3641-2 ou d’inciter à leur administration, ainsi que de faciliter l’application des procédés mentionnés au même article ou d’inciter à leur application.
« Il est interdit de prescrire, de céder ou d’offrir un ou plusieurs procédés ou substances mentionnés à l’article L. 3641-2.
« II. – Il est interdit de soustraire un animal ou de s’opposer par quelque moyen que ce soit aux mesures de contrôle prévues par le présent titre. « Art. L. 3641-4. – Les dispositions du chapitre II du titre III du présent livre s’appliquent aux contrôles et constats des infractions en matière de dopage animal dans les conditions prévues par le décret en Conseil d’Etat mentionné à l’article L. 3641-8.
« Pour l’application des dispositions de l’alinéa précédent, seules les personnes, mentionnées à l’article L. 3632-1, ayant la qualité de vétérinaire et répondant aux conditions d’exercice fixées par les articles L. 241-1 et suivants du code rural, peuvent procéder à des prélèvements et examens cliniques et biologiques sur tout animal, destinés à mettre en évidence l’utilisation de procédés prohibés ou à déceler la présence dans l’organisme de substances interdites.
« Art. L. 3641-5. – I. – Les dispositions de l’article L. 3633-1 sont applicables aux infractions prévues au présent titre.
« II. – 1. Les infractions aux dispositions de l’article L. 3641-2 et du I de l’article L. 3641-3 sont punies de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 75 000 €. « 2. L’infraction aux dispositions du II de l’article L. 3641-3 est punie de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende. « III. – La tentative des délits prévus au présent titre est punie des mêmes peines. « IV. – Les personnes physiques reconnues coupables des délits prévus à l’article L. 3641-2 et au I de l’article L. 3641-3 encourent également les peines complémentaires prévues à l’article L. 3633-5. « V. – Les personnes morales peuvent être déclarées responsables dans les conditions prévues à l’article 121-2 du code pénal des délits prévus au présent titre. « Elles encourent les peines prévues à l’article L. 3633-6 du présent code.
« Art. L. 3641-6. – I. – Une fédération sportive agréée ou l’Agence française de lutte contre le dopage peut interdire au propriétaire ou à l’entraîneur d’un animal auquel a été administrée une substance prohibée ou appliqué un procédé interdit de faire participer son animal provisoirement, temporairement ou définitivement aux compétitions et manifestations mentionnées à l’article L. 3641-2 dans les conditions prévues au chapitre IV du titre III du présent livre.
« Le propriétaire ou l’entraîneur de cet animal présente ses observations dans le cadre de la procédure disciplinaire prévue par le même chapitre. Il peut également demander une nouvelle expertise.
« II. – Le propriétaire, l’entraîneur et, le cas échéant, le cavalier qui ont enfreint ou tenté d’enfreindre les dispositions du présent titre encourent les sanctions administratives suivantes : «1o Une interdiction temporaire ou définitive de participer aux compétitions et manifestations mentionnées à l’article L. 3641-2 ; «2o Une interdiction temporaire ou définitive de participer directement ou indirectement à l’organisation et au déroulement des compétitions ou manifestations sportives mentionnées à l’article L. 3641-2 et aux entraînements y préparant ; «3o Lorsqu’ils sont licenciés d’une fédération sportive agréée, une interdiction temporaire ou définitive d’exercer les fonctions définies à l’article L. 363-1 du code de l’éducation.
« Ces sanctions sont prononcées dans les conditions prévues par le chapitre IV du titre III du présent livre par une fédération sportive agréée ou par l’Agence française de lutte contre le dopage.
« Art. L. 3641-7. – L’Agence française de lutte contre le dopage exerce les missions qui lui sont confiées par le présent titre, dans les conditions suivantes :
«1o Une personnalité ayant compétence en médecine vétérinaire participe aux délibérations du collège relatives à la lutte contre le dopage animal ; «2o Pour l’application des dispositions de l’article L. 3641-6, le collège de l’agence délibère en formation disciplinaire composée d’au moins quatre de ses membres, dont la personnalité mentionnée au 1o du présent article, et sous la présidence de l’un des membres désignés au 1o de l’article L. 3612-2 ; «3o Cette personnalité est désignée par le président de l’Académie vétérinaire de France, dans les conditions prévues à l’article L. 3612-2 pour la désignation et le renouvellement des membres du collège ; «4o Le renouvellement du mandat de cette personnalité intervient en même temps que celui du membre du collège désigné par le président de l’Académie nationale de médecine.
« Art. L. 3641-8. – Sauf disposition contraire, les modalités d’application du présent titre sont fixées par décret en Conseil d’Etat. »
II. – La loi no 89-432 du 28 juin 1989 relative à la répression du dopage des animaux participant à des manifestations et compétitions sportives est abrogée.
III. – Le premier mandat de la personnalité mentionnée à l’article L. 3641-7 du code de la santé publique ne peut excéder six ans. Son terme est fixé par le décret de telle manière que le renouvellement intervienne en même temps que celui du membre du collège de l’Agence française de lutte contre le dopage désigné par l’Académie nationale de médecine.
CHAPITRE 3 Dispositions diverses et transitoires
Article 24 I. – Les articles L. 3613-3, L. 3622-6 et L. 3631-2 du code de la santé publique sont abrogés. II. – Dans l’article L. 3622-7 du même code, les mots : « et notamment les modalités de la transmission de données individuelles prévues à l’article L. 3622-6 et les garanties du respect de l’anonymat des personnes qui s’y attachent » sont supprimés.
Article 25 I. – Sous réserve du V du présent article, la présente loi entre en vigueur le jour suivant la publication au Journal officiel du décret en Conseil d’Etat prévu par l’article L. 3612-4 du code de la santé publique et au plus tard le 1er février 2006. II. – A compter de la date d’entrée en vigueur prévue au I, l’Agence française de lutte contre le dopage assume en lieu et place du Laboratoire national de dépistage du dopage, d’une part, et du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage, d’autre part, les droits et obligations de l’employeur vis-à-vis de ses personnels. Les biens, droits et obligations du Laboratoire national de dépistage du dopage et du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage sont transférés à l’agence. Ces transferts ne donnent lieu à aucune indemnité, droit, taxe, salaire ou honoraires. III. – Les membres du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage, en fonction à la date de publication de la présente loi, sont membres du collège de l’Agence française de lutte contre le dopage pour la durée de leur mandat restant à courir. IV. – Les procédures de sanction devant le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage en cours à la date de la première réunion du collège de l’Agence française de lutte contre le dopage sont poursuivies de plein droit devant l’agence. V. – Les dispositions des articles 7, 8, 21, 22 et 24 entrent en vigueur à compter de la publication de la présente loi. Pour l’application de ces dispositions, le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage exerce les fonctions dévolues à l’Agence française de lutte contre le dopage.
Article 26 La présente loi est applicable à Mayotte.
Article 27 Le Gouvernement est autorisé, dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, à prendre par ordonnance, dans le domaine de compétence de l’Etat, les mesures de nature législative relatives aux interdictions, au contrôle et au constat des infractions, ainsi qu’aux sanctions qui sont nécessaires à l’application de la réglementation édictée par les institutions de la Nouvelle-Calédonie en matière de lutte contre le dopage et de protection de la santé des sportifs.
L’ordonnance est prise dans un délai de dix-huit mois à compter de la promulgation de la présente loi. Le projet de loi portant ratification de cette ordonnance sera déposé devant le Parlement au plus tard six mois à compter de sa publication.
La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.
Fait à Paris, le 5 avril 2006.
JACQUES CHIRAC Par le Président de la République :
Le Premier ministre, DOMINIQUE DE VILLEPIN Le garde des sceaux, ministre de la justice, PASCAL CLÉMENT Le ministre de la santé et des solidarités, XAVIER BERTRAND Le ministre de l’agriculture et de la pêche, DOMINIQUE BUSSEREAU Le ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative, JEAN-FRANÇOIS LAMOUR
(1) Travaux préparatoires : loi no 2006-405. Assemblée nationale : Projet de loi no 2100 ; Rapport de M. Dominique Juillot, au nom de la commission des affaires culturelles, no 2181 ; Discussion le 30 mars 2005 et adoption le 6 avril 2005.
Sénat : Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, no 284 (2004-2005) ; Rapport de M. Alain Dufaut, au nom de la commission des affaires culturelles, no 12 (2005-2006) ; Discussion et adoption le 19 octobre 2005.
Assemblée nationale : Projet de loi, modifié par le Sénat, no 2611 rectifié ; Rapport de M. Dominique Juillot, au nom de la commission des affaires culturelles, no 2966 ; Discussion et adoption le 23 mars 2006.
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