La maladie d’Alzheimer : quelles adaptations alimentaires ?
L’alimentation doit avoir pour objectif, de maintenir un poids corporel stable, et d’éviter les carences nutritionnelles susceptibles d’aggraver la maladie.
Le risque de dénutrition et de perte de poids est bien réel, à fortiori dans les stades de gravité avancés.
La perte de poids conditionne l’autonomie, la qualité de vie, mais également le risque de décès.
La stabilisation du poids est donc un facteur pronostic de la maladie.
Une mauvaise alimentation, des carences nutritionnelles entretiennent ou accélèrent la dégradation des fonctions cognitives, et retentissent ainsi indirectement sur la qualité de vie, l’autonomie, et l’évolution de la maladie.
L’Alzheimer s’expose à un risque majeur de dénutrition !
Les causes de carences nutritionnelles et de dénutrition sont nombreuses : On observe une augmentation des dépenses énergétiques quotidiennes.
Celles-ci sont en rapport avec l’importance des activités musculaires. De nombreuses activités augmentent les dépenses énergétiques, telles que la déambulation quasi constante, les activités plus ou moins coordonnées, la station debout, la marche… Ces besoins énergétiques doivent être couverts, ce qui n’est pas toujours le cas.
A un stade précoce, la difficulté d’anticiper les repas est source de repas simplissime, se traduisant par un repas réduit à son minimum, voire absent. La solitude, l’enfermement des malades n’incitent pas à la prise alimentaire, ce qui limite les apports énergétiques
L’acte alimentaire est difficile, les troubles de coordination amènent une difficulté d’usage des couverts. La désorientation incite à une prise anarchique des repas…
A un stade avancé de la maladie d’Alzheimer, le geste alimentaire devient pénible voire impossible ou dangereux. Les aliments deviennent plus difficilement reconnus. La désorientation s’accentue. Des difficulté de déglutition apparaissent.
Le contexte psychologique, on observe parfois un refus de l’acte alimentaire. Il témoigne parfois d’une opposition vis-à-vis de l’entourage, ou vis-à-vis d’une hospitalisation. C’est un mode d’expression d’un mal-être, d’un refus de la maladie.
Quelles adaptations alimentaires ?
L’alimentation de l’Alzheimer doit répondre aux objectifs suivants :
Ajuster les apports caloriques, pour qu’ils compensent les pertes consécutives aux activités motrices notamment.
Ajuster les apports hydriques. La déshydratation est source de fatigue, ce qui entretiendrait la dysfonction cérébrale, limiterait d’autant plus les prises alimentaires, et accentuerait la désorientation.
On peut avoir recours aux potages, eaux de boisson, eaux gélifiées selon la présence ou non de problèmes de déglutition.
Augmenter les apports protéinés, de façon à protéger la masse musculaire, et lutter ainsi contre la perte d’autonomie.
Augmenter la densité nutritionnelle pour améliorer les apports vitaminiques et minéraux.
Augmenter le nombre des repas pour stimuler la prise alimentaire, et essayer d’ajuster les apports énergétiques aux besoins, par un fractionnement des prises.
Assurer des apports satisfaisants en acides gras essentiels, pour leur implication dans les fonctions cognitives et cérébrales notamment.
Conséquences de la dénutrition sur l’évolution de la maladie
La dénutrition entraîne de lourdes conséquences sur le pronostic et sur l’évolution de la maladie, parmi lesquelles, on peut citer :
La perte de masse musculaire, consécutive à la carence d’apport énergétique et protéiné.
Cette amyotrophie est source de perte de mouvement, fatigue, et accélère la perte d’autonomie.
La baisse des défenses immunitaires se manifeste par un risque infectieux accentué, un risque d’escarre, d’où une perte de qualité de vie, et le recours aux hospitalisations.
La dénutrition entretient la décalcification osseuse avec le risque d‘ostéoporose, un risque fracturaire accentué.
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