Méthodes d’évaluation de la Composition Corporelle
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour la détermination de l’adiposité.
Evaluation de l’adiposité : %MG
Méthode par Hydro-densitométrie
Considérée comme la méthode de référence, basée sur le principe d’Archimède pour déterminer la densité corporelle (Densité = Masse/Volume). Le poids et le volume corporel sont déterminés par immersion complète du corps dans un liquide. Une équation permet ensuite de convertir la densité corporelle en % masse grasse.
- Equation de Brozek J. : %MG = (457/Densité) – 414,2
- Equation de Siri : %MG = (495/Densité) – 450
Précision : % Erreur de l’ordre de +/-2,7%
Méthode par Plethysmographie
Méthode de référence semblable à la méthode précédente, mais utilisant les variations de volume d’air (et non volume d’eau). Utilisée lorsque l’immersion complète dans l’eau est mal tolérée par le sujet.
Précision : % Erreur de l’ordre de 2,2 à 3,7%
Méthode des Plis cutanés (photo).
Basée sur le principe que l’épaisseur de tissu graisseux sous-cutané, est représentative de la masse grasse totale corporelle, et correspondrait à 50% à 60% de la masse grasse corporelle totale.
Plusieurs méthodes existent à 3, à 4, ou à 6 plis, utilisant de nombreuses équations.
Précision : % Erreur de l’ordre de +/- 3,5% selon les équations.
Méthode par Impédancemétrie
Utilise les variations de capacité de conduction électrique en fonction de la nature des tissus traversés.
La masse grasse est peu conductible en regard des autres tissus riches en eau et en électrolytes qui facilitent la conduction.
Cette méthode utilise des équations dont certaines n’ont pas été validées. Les résultats varient en fonction de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique, et de l’état d’hydratation.
Précision : % Erreur de l’ordre de +/- 5%
Méthode à Infra Rouge (Futrex®)
Basée sur l’absorption et la réflexion du rayonnement lumineux infrarouge en fonction de la composition biochimique des tissus. Les variations d’absorption du rayonnement permettent d’évaluer l’épaisseur et la nature des tissus traversés.
Précision : % Erreur de l’ordre de +/- 5%.
Méthode par imagerie (scanner – IRM) et méthode isotopique.
Elle est performante, non utilisable en pratique par manque de disponibilité et pour son coût trop onéreux.
Méthode par Absorptiométrie des Rayons X
Analyse de la composition corporelle par un rayonnement X, pour déterminer la minéralisation osseuse, et indirectement le % masse grasse. Méthode non utilisable en raison de son coût.
Précision : % Erreur de l’ordre de +/- 1,8%
Validation des méthodes
Les différentes méthodes évoquées précédemment ont fait l’objet d’études de validation croisée :
La méthode de référence correspond à l’Hydro-densitométrie. Son coût et le manque de disponibilité ne permettent pas d’y avoir recours dans le suivi longitudinal des athlètes, à l’exception de contextes pathologiques particuliers.
La méthode des plis cutanés est validée par de nombreuses études, en comparaison avec les méthodes de référence. Des variations s’observent toutefois en tenant compte du nombre de plis mesurés et du type d’équation utilisée.
La méthode des plis cutanés ne convient pas à la population obèse.
La méthode par impédancemétrie, généralement proposée sous forme de balance, doit être exclue, par manque de fiabilité.
Les résultats apparaissent sous-évalués ou non reproductibles, avec des différences significatives par rapport aux méthodes de référence et à la méthode des plis cutanés.
Deux causes sont évoquées :
D’une part, l’inhomogénéité des nombreuses équations proposées, et d’autre part, les variations de composition corporelle reposant en particulier sur l’état d’hydratation.
Seules deux études valident l’impédancemétrie, l’une sur une vaste population hétérogène de personnes âgées de 16 à 78 ans (BMI entre 16 à 41) et l’autre chez des jeunes danseuses.
La détermination du %MG à partir des équations anthropométriques, incluant le poids, le BMI, ou les circonférences des membres, présentent des résultats contradictoires et ne peuvent être conseillées en pratique, car les variations de poids accentuent les variations du %MG calculé.
Les méthodes ne sont pas interchangeables. On observe une grande variation des résultats en fonction de la méthode utilisée. Les différentes méthodes ne sont donc pas comparables entres elles. Un suivi longitudinal doit donc faire appel à une seule méthode de référence.
Certains auteurs insistent sur l’importance des mesures des plis aux membres inférieurs. Il semblerait exister une corrélation entre les mesures des plis de cuisse et mollet, avec la prédiction de performance chez des athlètes, quelque soient le sexe et la distance parcourue (fond ou ½ fond). Cette théorie n’a aucun intérêt pratique.
Adiposité corporelle, méthode d’évaluation
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