La « mise au vert » correspond à la phase pré-compétitive. Elle débute généralement la veille du match.
Sur le plan nutritionnel, il s’agit de veiller au maintien d’un état d’hydratation optimal et de maximiser les réserves en glycogène musculaire et hépatique.
L’objectif de la mise au vert est d’éviter l’épuisement précoce de ces réserves particulièrement déplétées sous l’effet de 90 minutes d’effort intensif caractérisés par des sprints répétés.
Le cahier des charges
Sur le plan pratique, les repas se présentent généralement sous la forme de buffets définis dans un cahier des charges élaboré par le médecin et/ou le diététicien de l’équipe en début de saison.
L’enjeu de la mise au vert est de satisfaire les besoins nutritionnels spécifiques des joueurs dans le respect de leurs préférences et de leurs habitudes alimentaires. La difficulté est de prendre en considération la grande variabilité interindividuelle du fait de leurs origines et de l’effectif du groupe (18 joueurs/match).
Toutefois, la mise à disposition d’un buffet conforme au cahier des charges ne garantit pas d’atteindre les objectifs nutritionnels pré-compétitifs ; cela repose essentiellement sur le comportement alimentaire des joueurs qui doivent nécessairement bénéficier d’un suivi nutritionnel au cours de la saison.
Aussi, il existe une variabilité importante de la qualité des prestations hôtelières entre les différents établissements. Par conséquent, il convient de rester particulièrement vigilent sur le respect du cahier des charges notamment en ce qui concerne la cuisson des pâtes.
Les erreurs les plus fréquemment observées sont :
- Des apports excessifs en protéines (viande/poisson /œufs et laitages) et en graisses (huiles d’assaisonnement et fromage râpé) et de faibles apports en vitamines et minéraux du fait de l’absence de fruits et légumes. Par exemple : Thon et maïs – filet de bœuf grillé et pâtes/fromage râpé – 3 yaourts à boire aromatisés.
- L’absence de petit déjeuner (parfois facultatif selon l’appréciation de l’entraîneur) alors que l’ingestion de glucides complexes d’assimilation lente est déterminante dans la mise en réserve du glycogène musculaire au cours des 8 à 12 heures précédant un match.
- Des apports insuffisants et/ou inadaptés lors de la collation terminée 3 heures avant le match (pression). Le risque d’hypoglycémie réactionnelle consécutif à la consommation exclusive de glucides simples d’assimilation rapide (laitages sucrés et jus de fruits) est réel. Le médecin et/ou le diététicien jouent alors un rôle déterminant pour adapter une stratégie nutritionnelle individuelle (menu type pour la collation, voire ration d’attente selon les cas).
- Une consommation trop rapide des repas (durée inférieure à 20 minutes).
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La stratégie nutritionnelle compétitive
Elle se limite aux dernières heures précédant le match est relativement bien cadrée sous réserve que le cahier des charges soit respecté et que les joueurs aient bénéficié d’un suivi nutritionnel. Toutefois, cette stratégie ne peut être efficace que si elle s’inscrit dans la continuité.
La nutrition n’est pas encore suffisamment perçue par le footballeur comme un facteur de performance, d’amélioration de la récupération et de réduction du risque de blessures mais seulement dans une perspective de gestion du poids et de la masse grasse.
La phase de récupération est trop souvent négligée, notamment lors des déplacements au cours desquels les contraintes liées aux transports compromettent le processus de récupération.
A l’heure où l’industrie alimentaire propose des produits de bonnes qualités nutritionnelles et gustatives, des solutions adaptées doivent être mise en place pour favoriser la prise de glucides et de protéines. Ceci dans les plus brefs délais suivant la fin du match à des fins de restauration des réserves énergétiques et de réparation des micro-lésions musculaires.
L’éducation alimentaire des footballeurs implique le staff médical dans sa globalité. Celui-ci a un rôle important à jouer pour soutenir les actions menées par le médecin et/ou le diététicien à titres individuel et collectif.
Mise au vert : conseils et recommandations
Par le Dr Séverine Olivie, diététicienne nutritionniste (Monaco), membre de la SFNS.
Par le Dr Frédéric Maton, médecin du sport et nutritionniste du sport.