Cette classe comprend les opiacés dont les dérivés de la morphine, l’héroïne, ou de la méthadone, et les analgésiques de synthèse. L’ensemble de ces produits provoque en général un relâchement musculaire, et une très forte diminution de la sensibilité. Pour lutter contre les contraintes qu’engendre la compétition, et en particulier toutes les perturbations d’ordre psychologique, comme le trac, le stress, le blocage lors des grandes compétitions, le sportif peut avoir tendance à rechercher des sensations gommant les enjeux et avoir recours à des produits stupéfiants comme la morphine et ses dérivés.
Les effets recherchés en pratique sportive
– suppression de la douleur Les morphiniques ont une action sur le système nerveux central, en augmentant le seuil de perception de la douleur et en diminuant l’intensité de réaction à celle-ci. L’organisme a donc un gain non négligeable sur les valeurs hautes et basses, lui donnant une marge de manœuvre plus grande.
– modification psychologique Toutes ces substances agissent sur le ressenti psychologique en provoquant une sensation d’euphorie, de bien-être et perturbant complètement les repères habituels.
– action cardio-respiratoire La morphine et ses dérivés ont un pouvoir antitussif et diminuent par ailleurs le tonus du circuit sympathique provoquant un ralentissement du cœur et une hypotension réactionnelle.
L’utilisation en médecine
L’ensemble de ces narcotiques est utilisé essentiellement pour lutter contre les douleurs aigues ou chroniques sous contrôle médical strict. En fin de vie, dans l’accompagnement thérapeutique d’un malade, l’usage doit être effectué avec une grande prudence pour ne pas apporter une dépression cardio-respiratoire fatale.
Les effets indésirables
– dépendance physique ou psychique Cette dépendance peut apparaître quelle que soit la dose absorbée, dès la première voire la deuxième semaine d’utilisation. Des cas de dépendance peuvent même être observés pour des périodes plus courtes. Le syndrome de sevrage ou de dépendance physique et psychique donne des signes aussi variés que des céphalées, une asthénie, une irritabilité, une agitation, des nausées, des pertes de poids, des douleurs, des crampes musculaires, des tachycardies, une hyperthermie, voire également des destructurations complètes pouvant conduire au suicide.
– les autres effets indésirables Ils sont communs à toutes ces classes thérapeutiques selon les doses utilisées sous forme de constipation, nausées, confusions, vomissements, troubles cérébraux, rétention urinaire, dépression cardiorespiratoire.
– diminution de la vigilance et de la coordination Il s’agit d’une réaction sur le système nerveux central conduisant à la réalisation d’actes inhabituels.
– choc cardiorespiratoire mortel
NARCOTIQUES ET SPORT
Si le public confond souvent dopage et drogue, dans le milieu sportif la ligne jaune est quelquefois franchie. C’est ainsi qu’un grand nombre d’athlètes sportifs ou coureurs se sont vus accuser de trafic de drogue.
Le milieu hippique a souvent été montré du doigt dans le cadre de ces affaires, car un certain nombre de produits retrouvés étaient en fait des produits d’utilisation vétérinaire. Il faut noter que l’utilisation des stupéfiants dans le milieu sportif n’est pas nouveau puisqu’en 1986, une opération de la brigade des stupéfiants et du proxénétisme a eu lieu pendant les 6 jours cyclistes de Bercy et a donné lieu à un certain nombre d’interpellations et de saisies de produits interdits.
Conclusion
Les narcotiques font partie de la classe « S7 » des produits interdits uniquement en compétition. Cette législation est complétée par la mise en place d’un seuil de positivité. Si l’usage des narcotiques est aujourd’hui contrôlé et préconisé par un grand nombre de médecins pour des indications spécifiques de la douleur, l’utilisation dans le milieu sportif doit rester du domaine strictement médical et être basé sur ces mêmes indications.