La Pratique Sportive Féminine
Le sport et/ou l’activité physique ne sont plus une affaire d’hommes mais il reste encore l’affaire des hommes dans de nombreuses instances officielles ou commerciales.
Les femmes ont maintenant l’opportunité d’accéder aux compétitions car presque tous les sports déclinent une pratique féminine.
« Oui d’accord, il est adorable ton corps, tâche d’en être digne ». Sacha Guitry, dans Elles et toi.
Histoire des femmes et du sport depuis la rénovation des Jeux Olympiques
Pierre de Coubertin ne voulait pas d’un sport compétitif féminin ; on lui prête : « les femmes et le sport ne font pas bon ménage ». Les femmes furent donc absente des premiers JO de l’aire moderne en 1896.
On lui prête aussi cette déclaration : « Le véritable héros olympique est, à mes yeux, l’adulte mâle individuel».
- 1900 : Sous une certaine pression les femmes sont admises aux compétitions des Jeux Olympiques modernes mais uniquement dans les épreuves de golf et de tennis. Charlotte Cooper (tennis, Grande-Bretagne) devient la première championne olympique.
- 1921 : Création de la Fédération Sportive Féminine Internationale. Elle organise les premiers Jeux féminins à Paris. Les premiers Jeux Mondiaux féminins ont lieu à Monte-Carlo.
- 1922 : Les premiers Jeux dits Olympiques féminins ont lieu à Paris.
- 1976 : L’aviron et le basket-ball s’ajoutent aux autres épreuves du programme olympique féminin.
- 1996 : Atlanta 271 épreuves dont 97 ouvertes aux femmes, 11 ouvertes aux hommes et aux femmes. 10 629 athlètes dont 3 626 femmes.
- 2000 : création du réseau européen femme et sport.
- 2008 : Aux Jeux Olympiques de Beijing nouveau record de participation féminine. 42 % des athlètes étaient des femmes, chiffre qui démontre que la parité est en marche.
- 2009 : À l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, le Comité International Olympique (CIO) a décerné les Trophées femme et sport 2009. Cinq personnalités exceptionnelles du monde sportif ont reçu cet honneur.
Les trophées ont été remis aux personnes suivantes :
- Afrique : Lydia Nsekera (Burundi)
- Amérique : María Caridad Colón Ruenes (Cuba)
- Asie : Arvin Dashjamts (Mongolie)
- Europe : Danira Nakic Bilic (Croatie)
- Océanie : Auvita Rapilla (Papouasie-Nouvelle Guinée)
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer un sport. Elles ont montré qu’elles étaient capables de réaliser de bonnes performances tant au niveau national qu’international.
Aujourd’hui, tous les Français connaissent les noms de Christine Arron, Marie-José Pérec ou Muriel Hurtis en athlétisme, Mary Pierce ou Amélie Mauresmo, sans oublier Suzanne Lenglen en tennis, Laure Manaudou en natation, Jeannie Longo en cyclisme, Annie Famose et les soeurs Goitschel en ski, Morgane Ribout en judo, Lise Legrand en lutte et bien d’autres.
Les différences entre femmes et hommes
Des différences existent entre femmes et hommes qu’elles soient liées à leur carte génétique, à leur morphologie ou à leur physiologie, elles ont des conséquences sur l’adaptation à l’effort et à la réalisation de performances sportives ou artistiques.
Morphologie :
Avant la puberté la différence est moindre, sauf en rapport avec le statut éducatif, la majeure partie des différences physiologiques apparaît dès la puberté et se voit notamment à travers la différenciation sexuelle et morphologique.
Les femmes sont plus petites que les hommes et leur masse musculaire est moins importante. Cela est dû aux secrétions hormonales qui diffèrent d’un sexe à l’autre. Le système hormonal masculin sécrète plus d’hormones sexuelles qui stimulent la production de testostérone qui participe au développement morphologique.
La fin de croissance provenant plus tôt chez l’adolescente en lien avec l’apparition des premières règles. Les femmes possédant une plus grande surface corporelle à poids équivalent sont donc plus sensibles aux changements atmosphérique.
Le cerveau :
La femme possède un cerveau plus rapidement mature mais il n’y a pas de différences fondamentales en dehors d’interconnections hémisphère droit et gauche qui peuvent permettre une meilleure adaptation gestuelle.
Adaptation à l’effort :
Le cœur plus petit de la femme limite la performance. En général les bradycardies sportives sont plus rares chez la femme. La consommation d’oxygène est moindre chez la femme en rapport avec en autre la diminution du volume d’éjection systolique et de la capacité vitale.
Le taux d’hémoglobine sanguin plus bas chez la femme en lien avec un nombre réduit de globules rouges qui limite le transport en oxygène vers les muscles et diminue les réserves en fer provoquant plus d’anémie chez la sportive.
Force musculaire :
Après la puberté la testostérone des garçons augmente l’anabolisme protéique et rend les hommes plus musclés et plus forts. Les femmes ont plus de tissus adipeux pouvant favoriser la pratique de la natation.
La force musculaire étant sous influence androgénique la femme est naturellement moins musclée et surtout doit s’entraîner plus que l’homme pour obtenir un gain de puissance musculaire.
Endurance :
Les performances entre femmes et hommes se rapprochent si l’on compare les records du monde mais la moyenne des performances montre encore une différence significative de 15%.
Pourquoi? En raison des différences physiologiques comme le taux de masse grasse, le déficit de transfert de l’oxygène et les possibilités cardiaques.
Toutefois le rôle des estrogènes peut limiter ces différences et les gommer sur l’ultra endurance. Mais ces distances sont réservées à une petite partie des sportives il n’est donc pas évident que l’on puisse apporter rapidement une réponse scientifique.
Appareil locomoteur :
Le poids et la taille sont un handicap dans certaines pratiques. La longueur de foulée est moindre même si la vitesse d’exécution est semblable.
La femme a un rapport ceinture scapulaire/ceinture pelvienne inversé par rapport à l’homme avec un bassin plus large.
Les troubles de la statique est en particulier la « scoliose idiopathique » sont plus souvent rencontrés chez la jeune fille qui deviendra une femme sportive si une bonne prise en charge précoce est réalisée.
Les problèmes spécifiquement féminins
L’hyperlaxité ligamento-articulaire en raison d’une imprégnation en hormone oestrogénique. Si c’est un avantage dans certaines pratiques comme la gym, la danse, le patinage ou même les arts du cirque cela devient un handicap pour les articulations nécessitant une bonne stabilité comme les genoux ( avec par exemple un taux plus important de lésion du LCA (ligament croisé du genou), les épaules ou les chevilles.
Plus préoccupant ces hyper laxités favorise la survenue d’arthrose [pdf, 25 p. 710 Ko] surtout des genoux en raison d’un alignement en valgus (genoux en X) des membres inférieurs. Seul traitement : la prévention.
Pour votre information : Les critères d’hyperlaxité de Beighton.
Score 1 point de chaque côté :
- dorsiflexion passive du 5° doigt au-delà de 90°, apposition passive du pouce sur l’avant-bras après flexion palmaire maximum du poignet.
- Hyperextension passive du coude supérieure à 10°
Score de un point : Poser les mains à plat sur le sol par flexion antérieure du tronc les jambes tendues.
Résultats : Score max : 9 points.
Hyperlaxité à partir de 4 points. N.B. :ce score permet de dépister les hyperlaxités qui occasionnent chez la sportive de nombreux accidents traumatiques.
Quelques témoignages de sportives
Marie DELATTRE ,kayakiste, course en ligne.
(Photo la voix du Nord )
Marie Delattre de l’ASL Canoë Kayak, de Saint-Laurent-Blangy (62), double sélectionnée olympique (Athènes-2004 et Pékin-2008) en Canoë Kayak Course en ligne. Remporte avec Anne-Laure Viard une médaille de Bronze au J.O. de Pékin en K2 500 mètres.
Lire : » Hygiène de vie et récupération, deux éléments essentiels de performance « .
Lise LEGRAND, lutteuse
Médaillée de Bronze aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, élue, la même année, sportive Régionale (Nord-Pas-de-Calais) par la Voix des Sports, Lise Legrand a été sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Pékin 2008.
Lire : » Un entraînement bien conduit évite de nombreux problèmes. »
Anonyme, lutteuse de haut niveau
Une sportive de haut niveau nous explique les différentes relations existant entre son sport, la lutte, et les troubles du comportement alimentaire…
Lire : « C’est une souffrance terrible. On est dans un autre état. On ne sait plus quand on a faim ou pas ».
En cas de constat de maltraitance appel dédié : n°119.
Toutefois une pratique trop intensive peut entraîner des complications comme l’insuffisance en oxygène du fœtus ou hypoxie provoquant un retard de développement in utero. Dans tout les cas une surveillance médicale s’impose.
Le choix du sport
Les femmes sont plutôt des adeptes de la gymnastique, du fitness, de la danse, du tennis, du golf, du volley, du basket, du ski et du patinage artistique… Mais elles sont plus de 30% à pratiquer un sport collectif comme le handball, le football et même le rugby. Pour en savoir plus, consultez : « Mieux connaître quelques pratiques sportives…»
Nutrition de la sportive
L’alimentation doit être avant tout équilibrée et correspondre aux apports nutritionnels conseillés et au PNNS.
L’Equilibre Alimentaire Gagnant : La combinaison harmonieuse de l’activité sportive et de l’alimentation favorise une bonne condition physique et contribue à une amélioration du bien-être physique et moral tel que le décline le Plan National Nutrition Santé (PNNS).
Pour obtenir le résultat des bienfaits d’une activité physique régulière, une alimentation équilibrée et variée est indispensable. Il s’agit essentiellement de maintenir ce que le Rapport Toussaint appelle : « Retrouver sa liberté de mouvement « .
Un bon équilibre alimentaire doit éliminer tout risque de carence. Il nécessite donc de consommer quotidiennement des aliments de chacun des quatre grands groupes alimentaires à répartir sur les trois repas principaux, avec ou non en complément une ou plusieurs collations.
Les groupes alimentaires sont les suivants :
- 1) Fruits et légumes
- 2) Céréales et leurs dérivés
- 3) Les produits laitiers
- 4) La viande, le poisson et les oeufs
- 5) Vitamines et minéraux
- 6) Eaux
Erreurs évitables :
Trop de protéines, de glucides à index glucidique élevé, trop de lipides ou pas assez, et surtout vitamines et compléments alimentaires pour compenser une mauvaise nutrition. Les particularités rencontrées chez la sportive sont l’anorexie et la boulimie.
Mais aussi des troubles alimentaires en lien avec une réaction psychologique en lien avec la préparation à la compétition.
Dans notre société moderne où l’apparence physique et le culte de la minceur tiennent un rôle de plus en plus important, les troubles des conduites alimentaires ne cessent de se développer. Ces derniers font référence à l’ensemble des attitudes, comportements et stratégies complexes associés à une préoccupation permanente du poids et de l’esthétisme corporel.
Conclusion
L’espérance de vie étant plus longue chez la femme, 84 ans contre 78 chez les hommes la pratique sportive de 7 à 77 ans dépassera maintenant cette limite avec une adaptation des pratiques et une augmentation constante du nombre de pratiquantes.
Bougez c’est la santé !
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