Cancers du sein et activités physiques ou sport
Bouger de façon soutenue conditionne beaucoup plus directement le bénéfice de la lutte contre l’apparition du cancer du sein, quels que soient les facteurs de risque préexistants.
En 2002 sur les 44 études réalisées sur les effets de l’activité physique sur la diminution du risque de cancer du sein la majorité ont montré une diminution significative du risque. Il faut donc pratiquer 4 à 5 fois par semaine au moins 30 minutes de marche d’un pas rapide ou d’une activité avec une certaine pénibilité.
En Nord-Pas-de-Calais puis en Hauts de France, le réseau ONCO a été précocement sensibilisé aux bienfaits de l’activité physique dans le parcours de soin de la patiente attente de cancer en créant dès les années 2005 un sous-groupe activité physique en le confiant à l’IRBMS.
De nombreuses autres études montrent aussi que l’activité physique régulière peut apporter des effets bénéfiques supplémentaires à ceux de la chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie pour la guérison et la survie après traitement d’un cancer du sein.
Selon la HAS : Les effets de l’activité physique en prévention primaire du cancer d’une activité physique régulière d’intensité modérée à élevée, tout au long de la vie, réduit les risques de développer un cancer. Les données sont probantes pour le cancer du côlon, le cancer de l’endomètre et le cancer du sein. Elles sont plus limitées pour d’autres cancers (en particulier pour les cancers des poumons, de l’œsophage et du foie).
Cela confirme le bien fondé du sport santé sur ordonnance dans la prescription d’activités physiques adaptées (APA).
L’IRBMS vous propose un MOOC gratuit permettant de mieux comprendre les enjeux de l’activité physique dès l’annonce d’un cancer.
La pratique du karaté santé en est un exemple mais beaucoup de fédérations sportives proposent aussi des programmes cancer du sein et activité physiques. Le problème réside sur la validité des programmes proposés, leurs évaluations et les objectifs en sachant que la prise en charge initiale se fait par l’oncologue qui reste avec le médecin traitant au centre du dispositif «activité physique et cancer du sein».
Grâce aux progrès de la science et de la médecine la survie relative à 5 ans d’un cancer se situe à plus de 55% mais avec une grande fluctuation en fonction des cancers. Ainsi les cancers du sein et de la prostate approchent les 90% de survie
L’effet de l’exercice physique et de la pratique d’un sport joue donc un rôle direct et indirect sur le retentissement de l’espérance de vie, allongeant celle-ci de 6 ans en moyenne chez les sportives.
Mieux connaître la prise en charge des cancers.
Les effets de l’activité physique
La pratique d’un exercice ou d’une activité physique apporte un bien-être général permettant à l’organisme de mieux lutter contre toutes les agressions et l’apparition de maladies chroniques dégénératives.
Pratiquer une activité physique, un exercice ou un sport, permet :
- de lutter contre le surpoids
- de limiter la consommation de tabac
- d’améliorer les qualités du sommeil
- de limiter la consommation d’alcool
- de diminuer le stress
- d’améliorer la qualité de l’alimentation
Prévention du cancer du sein
- Si votre mère ou grand-mère a eu un cancer du sein, faites vous surveiller attentivement.
- Quel que soit votre âge, pratiquez l’auto surveillance en palpant vos seins.
- Si vous avez eu votre premier enfant après 30 ans, soyez plus vigilante.
- Si vos premières règles ont été précoces (avant 12 ans), vous devez aussi être attentive.
Répondez aux campagnes de dépistage gratuites en réalisant régulièrement une mammographie surtout à partir de 50 ans car un cancer dépisté tôt est un cancer qui guérit.
Cancer et pratique d’une activité physique
L’essentiel, c’est de bouger :
- prendre les escaliers le plus souvent possible.
- descendre du bus ou du métro une station plus tôt.
- garer sa voiture à dix minutes à pied de son activité.
- passer du temps à bricoler ou jardiner.
- découvrir la nature à pied ou en vélo avec ses enfants ou petits-enfants.
- faire ses courses ou promener le chien.
- marcher 10 000 pas par jour ou au moins 30 minutes par jour.
Les patients atteints de cancer voient s’altérer leurs capacités cardiorespiratoires et musculaires. Ce déconditionnement physique peut aboutir à un état d’intolérance à l’exercice, ayant pour conséquences une diminution de l’autonomie, de la qualité de vie, de l’estime de soi, accompagnée d’une augmentation des manifestations physiques et psychologiques de la fatigue.
Professionnel de santé, vous avez un rôle essentiel à jouer pour, dès le diagnostic, lutter contre la sédentarité de vos patients et promouvoir l’engagement dans un mode de vie actif adapté à leur état de santé. C’est pourquoi il est important d’informer au plus tôt le patient sur les bénéfices attendus.
Lire les recommandations de l’Institut National du Cancer
Une étude réalisée sur plus de 100 000 femmes françaises
S’il était admis que la pratique d’une activité physique et sportive réduit sensiblement l’apparition du risque de cancers, aucune étude à ce jour pertinente ne permettait d’y apporter une preuve réelle pour ce niveau d’activité sur le cancer du sein.
Les seules études existantes montraient que l’activité physique lutte contre l’apparition de maladies dégénératives, en augmentant les moyennes d’espérance de vie de 6 ans, mais ne pouvaient définir qu’il s’agit d’un effet direct de la pratique d’une activité physique ou sportive ou un effet indirect par la modification de l’hygiène de vie.
Un article paru dans le journal Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention de janvier 2006 révèle une étude réalisée sur plus de 100 000 femmes françaises, nées entre 1925 et 1950, à la demande de la MGEN, par une équipe de chercheurs de l’INSERM.
Cette étude confirme qu’il existe un lien entre activité physique et risque de cancer du sein, même chez les femmes présentant des facteurs de risque important, représentés par des antécédents familiaux ou possédant d’autres facteurs de risque d’apparition de cancer du sein.
Une femme qui déclare 5 heures ou plus d’activité physique et sportive voit son risque d’apparition de cancer du sein diminuer de 38% par rapport aux femmes sans activité physique et sportive. L’étude a été réalisée chez toutes les femmes qui étaient ou non en traitement hormonal substitutif. Toutefois, il faut remarquer qu’une activité soutenue doit être pratiquée pour rentrer dans cette probabilité d’amélioration de l’apparition de cancer du sein.
L’impact de l’activité physique après le diagnostic
Des travaux scientifiques démontrent que l’activité physique régulière démarrée après le diagnostic de cancer du sein diminue significativement la mortalité globale, la mortalité par cancer du sein et le nombre de récidives du cancer du sein.
Ainsi dans une étude américaine portant sur 121 700 infirmières, le risque de décès par cancer du sein ou de récidive d’un cancer du sein est diminué de 20 à 50% chez les femmes qui pratiquent une activité physique 5 heures/semaine par rapport à celles qui marchent moins de 3h par semaine. Ces résultats ont été confirmés par l’étude WHEL (Women’s Healthy Eating and Living Study) qui rapporte un risque de rechute réduit de 44% pour les femmes qui marchent 30 minutes par jour 6 fois par semaine.
Qu’est-ce qu’une activité soutenue ?
Faire du ménage, faire ses courses, cuisiner, marcher lentement, ou faire une gymnastique douce ou du yoga, rentrent dans le cadre des activités légères et non soutenues.
Les activités soutenues sont :
Bouger de façon plus soutenue conditionne beaucoup plus directement le bénéfice de la lutte contre l’apparition du cancer du sein, quels que soient les facteurs de risque préexistants. Il n’a pas été déterminé si ces sportives protégeant leurs seins lors de la pratique sportive n’avaient pas finalement une meilleure conception de la prévention et du dépistage.
Par ailleurs, il semble que si l’on est certain que le sport permet de stimuler les défenses immunitaires de l’organisme, il ne peut s’agir que d’un constat, même s’il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit que d’une diminution du risque, et que malheureusement de nombreuses sportives peuvent déclencher un cancer du sein.
Seul le dépistage précoce reste une valeur sûre.
Différences régionales de mortalité
Les taux les plus élevés de décès par cancer à tous les âges sont retrouvés dans 3 régions : le Nord Pas-de-Calais, la Haute-Normandie et la Picardie.
Quatre régions représentent une surmortalité par cancer du sein : le Nord Pas-de-Calais, la Picardie, la Haute-Normandie et l’Ile-de-France (Source : InVs).
Les enjeux et les chiffres
► Sources : Santé Publique France
L’IRBMS vous conseille dans votre pratique sportive…
… et vous propose :
- Une fiche pluridisciplinaire de parcours de soins : sport santé sur ordonnance et activité physique à but thérapeutique pour les cancers
- Une fiche pratique : Prescription de l’APA chez les personnes atteintes d’un cancer
- Journal de l’Institut Curie : Activité physique et nutrition, de véritables alliés dans la lutte contre les cancers
Pour mieux prendre en charge et proposer une prévention adaptée nous proposons une formation gratuite by IRBMS. Découvrez notre MOOC : APA et Cancer
© IRBMS - Droits de reproduction
► Recevoir notre Newsletter