Site icon IRBMS

Rachis cervical chez le rugbyman

Le rachis cervical du rugbyman

La mêlée entraîne une chute des premières lignes qui sont les plus exposées…

Les lésions cervicales ne sont pas rares ; certaines malheureusement débouchent vers des accidents dramatiques avec des séquelles médullaires catastrophiques.

Le rachis cervical est très vulnérable, d’autant que les erreurs techniques dans les mêlées, soit écroulées soient tournées, sont fortement sanctionnantes pour l’axe vertébral et cervical en particulier.

Les circonstances de l’accident

La mêlée écrasée, l’effondrement voulu ou non de la mêlée entraîne une chute des premières lignes qui sont les plus exposées. Si un joueur expérimenté arrive souvent à se dégager, il peut être lui-même prisonnier de cette mêlée écrasée avec le cou en hyperflexion. C’est à ce moment-là que l’accident peut survenir par une accentuation de cette flexion lorsque les autres joueurs tombent sur lui. Un joueur non expérimenté aura encore plus de difficultés à gérer une mêlée écrasée.

Le placage : l’on peut différencier dans ce type d’accident le plaqueur ou le plaqué. Les traumatismes cervicaux surviennent sur des erreurs techniques, des erreurs de timing, avec placage à retardement. Le plaqueur à ce moment-là voit sa tête heurter une partie du corps de l’autre joueur, se produit alors un cisaillement flexion-extension.

Au contraire, le joueur plaqué qui ne s’attend plus que ce geste technique puisque la phase du jeu s’est déjà déroulée est surpris par le choc. Il se produit alors une hyper-extension brutale.

Enfin, l’on parlera également de jeu dangereux, tels que les manchettes et les cravates. Ces phases de jeu doivent être sévèrement réprimandées par l’arbitre.

Conduite à tenir sur le terrain

Dès la survenue d’un accident cervical, ou rachidien en général, les dirigeants, les arbitres et les joueurs doivent être suffisamment informés pour réaliser une prise en charge immédiate afin de donner une chance positive au sportif et éviter toute forme d’évacuation pouvant aggraver l’état neurologique. Le rugbyman est conscient : en l’absence de médecin sur le terrain, il faut allonger le blessé, écarter les curieux et identifier au plus vite les signes de gravité afin de prévenir les services d’urgence, et d’analyser avec le régulateur ces signes neurologiques.

Que rechercher ?

Le rugbyman respire ? Bouge ses membres ? Parle ? Se plaint d’une douleur ? Quelle est sa position spontanée ?

Conduites à tenir :

L’évacuation

Elle est effectuée directement vers le centre hospitalier compétent en fonction de la gravité de l’état du rugbyman, en évitant tout transfert inutile et dangereux pour le rachis cervical. Le neurochirurgien sera consulté dans les meilleurs délais.

Les critères de gravité

La conduite à ne pas tenir

Réalité de l’accident

Les accidents graves médullaires suite à un traumatisme du rachis cervical sont présents sur tous les terrains en France et à l’étranger. Ils touchent tous les rugbymen quel que soit leur niveau et leur type de pratique.

La prévention passe par une éducation globale des dirigeants, des entraîneurs, et un respect des règlements, une formation des arbitres, et une information des joueurs et des spectateurs concernant la gravité de ses lésions.

La prévention des accidents cervicaux

L’éducation reste la meilleure des préventions. Le respect du jeu et les sanctions sont nécessaires.

Un bon état physique du joueur conditionne la gravité de l’accident. La préparation physique généralisée, avec une musculature adaptée, est indispensable (testez la condition physique, voir test de Cooper). Le respect des compétences et ne pas changer un joueur non habitué à jouer en mêlée pour remplacer un absent est également une prévention essentielle. Le dépistage des facteurs de risques par la réalisation d’un bilan médical, radiologique et d’imagerie. Respect des textes législatifs en vigueur.

NB : Ce qui est vrai au rugby l’est forcément pour tous les sports, qu’ils soient à risque ou non. On pourrait alerter pour la pratique du judo, de la lutte, du ski nautique, du plongeon, de la boxe française ou thaïlandaise, du saut à l’élastique, etc… soyez prudent et raisonnable.

Conclusion

Un traumatisme du rachis cervical ne doit jamais être traité comme un accident anodin. Il nécessite au minimum une évacuation adaptée avec la mise en place d’un collier cervical rigide. S’il n’y a pas eu de pertes de connaissance ou de troubles neurologiques ni de douleurs intenses, un bilan médical doit être effectué avec la réalisation d’un cliché cervical de face, de profil, de trois quarts et C1-C2 bouche ouverte.

En cas de doute et d’apparition de symptômes permettant de suspecter une pathologie neurologique, une hospitalisation en service spécialisé est nécessaire pour la mise en place d’une exploration d’imagerie complémentaire.

Il faut retenir l’importance du relevage du brancardage. Sauver un rachis est une course contre la montre effectuée par des gens compétents, effectuant des gestes précis et adaptés.

Evitez les cinq cas annuels de lésions médullaires est un enjeu évidemment important pour que l’ensemble des pratiquants se mobilise.

Pour toute personne étant témoin d’un accident rachidien lors de la pratique du rugby, pour retenir cette notion d’urgence : on appelle le 15 ou le 112 à partir d’un portable, on essaye de renseigner au mieux le régulateur par téléphone sur les signes de gravité éventuels.