Stop aux idées reçues ! Il n’y a pas de dopage accidentel ou passif, le médecin peut soigner un sportif sans le doper.
Le dopage on en parle toujours mais le public s’est lassé des nombreuses révélations et la banalisation du fait accompli ne permet plus de tenir le monde du sport en haleine… jusqu’au prochain cas touchant un grand nom du sport !
Le dopage est une pratique dangereuse pour la santé
A partir des années 1990 à propos des révélations nombreuses et variées et des débats sur le dopage, le Conseil National de l’Ordre des Médecins a toujours précisé aux médecins des sportifs, aux sportifs eux-mêmes, et à leurs dirigeants que le dopage est une pratique dangereuse pour la santé et parfois pour la vie de celui qui s’y soumet.
Le rôle du médecin du sport est de reconnaître l’aptitude physique au sport, de surveiller médicalement l’entraînement du sportif, de prescrire et faire exécuter les soins nécessaires si sa santé l’exige après l’en avoir informé et recueilli son consentement.
Origine de l’accompagnement « biologique » des sportifs
Dès les années 1950, des chercheurs physiologistes ou proches de sportifs ont analysé les performances et proposé des méthodes naturelles pour les améliorer. L’un des maîtres en la matière est le Professeur Astrand qui a vulgarisé les vertus de la consommation d’oxygène et de la valeur prédictive de la VO2 Max (P.-O. Astrand et I. Ryhming définirent en 1954 un nomogramme permettant d’obtenir la valeur probable de la consommation d’oxygène maximale).
La porte était ouverte à l’amélioration de la performance par des méthodes d’entraînement mais aussi avec un accompagnement biologique. Les médecins spécialistes des sportifs étaient d’ailleurs diplômés de « biologie et de médecine du sport ». Il y avait donc deux types de médecins ceux qui « réparaient » et ceux qui « amélioraient ».
Les dérives « scientifiques »
De ce concept et en accélérant l’histoire, sont nés le suivi biologique, le rééquilibrage hormonal, le suivi des lactates, les camps de remise en forme et les stages d’oxygénation. Toutes ces déclinaisons étaient proposées avec la présence de médecins ou physiologistes mais peu à peu, afin de répondre aux enjeux grandissants de l’argent dans le sport, des spécialistes non médecins sont venus compléter le staff médical. Les offres devenaient ainsi de plus en plus nombreuses et les sportifs participaient selon leur choix à des stages de remise en forme complémentaires ou à des séjours dans des cliniques de « checkup » sportif.
Les dérives « scientifiques » ont ainsi fait place au dopage artisanal et souvent maladroit. La course entre remise en santé « scientifiquement » et contrôleur du dopage était née… Car c’est la loi qui définit le dopage et non pas la réalité de phénomène caché.
La responsabilité du médecin : lutter aussi contre le surentraînement
Elle est engagée quand il prescrit :
- des médicaments,
- des compléments alimentaires ou tout produit, sans justification médicale.
… mais également quand :
- il constate des pratiques anormales qu’il cautionne à l’intérieur des structures sportives,
- il n’informe pas le sportif des dangers qu’il encourt,
- et ne s’élève pas contre ces méthodes illégales.
Le dopage peut conduire, dans certains cas, à des conduites de dépendance ou conduites dopantes, entraînant le sportif dans une spirale infernale qui est loin de représenter l’idéal du sport santé. Le dopage est une tricherie vis-à-vis de la loi mais aussi une rupture avec les règles de déontologie médicale. Chez les jeunes, lutter contre l’entraînement intensif précoce, c’est mettre un frein au conduite dopante et à la tentation du dopage.
Conduite à tenir pour le médecin qui prend en soin un sportif
Il faut agir selon les us et coutumes de la profession en respectant la loi et les textes l’accompagnant. Ils sont repris sur le site de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage.
Lorsque le médecin estime nécessaire d’utiliser des médicaments, produits ou méthodes interdits, il doit en informer le sportif et remplir un formulaire spécifiquement créé à cet effet : Les autorisations d’usage à des fins thérapeutiques.
Le médecin d’une structure sportive doit établir avec son employeur un contrat individuel, obligatoire, définissant la mission de surveillance et de soins ainsi que les conditions de l’exercice médical. Ce contrat doit être soumis au Conseil Départemental de l’Ordre ; il protège l’indépendance professionnelle des médecins vis à vis des structures sportives et de leurs dirigeants et par là même la santé des sportifs.
La recherche effrénée de performances meilleures ne justifie pas la prise de risques mettant en péril à moyenne ou longue échéance la santé voire la vie du sportif.
Le dopage est une tricherie par l’utilisation de substances ou procédés interdits. Le médecin s’expose à de graves sanctions disciplinaires et pénales en encourageant ce fléau.
Le respect de l’hygiène de vie fait partie des mesures préventives afin d’éviter le dopage.