Bénéfices et risques du Soja sur la santé
En pratique, il est conseillé de se limiter à une consommation d’un produit de soja par jour chez l’adulte, et d’en écarter toute consommation régulière chez le nourrisson.
Effet bénéfique sur le cholestérol
De part leur composition, les aliments à base de soja (cf. notre fiche aliment) sont riches en fibres et en acides gras poly-insaturés.
Ils contribuent ainsi à réguler favorablement le bilan lipidique, favorisant la baisse du cholestérol. La diminution des triglycérides reste plus aléatoire.
Diminution du risque cardiovasculaire
Les isoflavones de soja semblent avoir une action favorable sur les vaisseaux sanguins. Ils renforcent leur tonicité, avec en conséquence une baisse du risque cardiovasculaire. Cet effet bénéfique ne se produirait que pour une consommation déjà conséquente (de l’ordre de 45 à 55 mg/jour de Génistéine). Les doses supérieures n’ont pas fait preuve de leur innocuité. L’amélioration du bilan lipidique contribue également à diminuer le risque cardiovasculaire.
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Prévention de l’ostéoporose
Les isoflavones de soja ont une action protectrice vis-à-vis du capital osseux, en limitant la résorption de l’os. L’apport calcique doit parallèlement être satisfaisant.
Risque allergique !
Parmi les risques alimentaires, on retrouve l’éventualité de réactions allergiques au soja, vis-à-vis de certaines protéines. Ce risque justifie d’être particulièrement prudent en cas de terrain allergique prédisposant.
Effets hormonaux œstrogéniques, quelle toxicité ?
Les isoflavones présents dans les produits au soja ont la particularité de se lier aux récepteurs des œstrogènes (os, cerveau, organes génitaux) pour moduler les réactions hormonales. Ces effets hormonaux œstrogéniques sont évoqués pour se substituer à la carence hormonale après la ménopause, permettant ainsi de diminuer les symptômes de bouffées de chaleur…
Cette hypothèse reste aléatoire. Mais ces effets œstrogéniques ne sont pas sans conséquence, en particulier chez certaines populations : la gestation, la lactation, et la jeune enfance (<3ans) correspondent à des périodes particulièrement sensibles aux phyto-œstrogènes, coïncidant avec une forte croissance cellulaire et un développement précoce des organes sexuels (à l’origine de malformation, anomalie de fertilité).
Le jus de soja (qui n’est pas un lait), ainsi que toutes les préparations alimentaires à base de soja ou compléments nutritionnels, sont fortement déconseillés chez la femme enceinte et les enfants de moins de 3 ans, en raison de la présence d’isoflavones parfois en forte concentration.
Effets sur la glande thyroïde
La consommation exagérée de soja est également susceptible de déséquilibrer les traitements hormonaux en cas d’hypothyroïdie. Elle crée un besoin accru de Thyroxine, et nécessite souvent d’augmenter les doses de traitement. Il est donc conseillé d’exclure tout produit de soja chez les personnes présentant une hypothyroïdie, traitée ou non.
Quels apports conseillés en pratique ?
Les produits de soja ne sont pas sans danger sur la santé. Leur consommation reste déconseillée chez les enfants de moins de 3 ans et les femmes enceintes, et ne devrait pas dépasser chez l’adulte la dose de 1mg/kg de poids corporel en isoflavone aglycane, si on se réfère à l’avis scientifique de l’Afssa (cf. document pdf : saisine 2004-SA-0363).
En pratique, il est conseillé de se limiter à une consommation d’un produit de soja par jour chez l’adulte. Il faut en écarter toute consommation régulière chez le nourrisson (en particulier sous forme de jus). Pour ces mêmes raisons, les suppléments alimentaires contenant du soja sont déconseillés.
Les Bénéfices :
- Apport de protéines végétales de bonne valeur biologique.
- Apport d’acides aminés essentiels.
- Prévention de l’ostéoporose.
- Diminution aléatoire des symptômes de la ménopause (inconstant).
- Diminution du Cholestérol sanguin.
Les Risques :
- Risque allergique.
- Carence calcique.
- Aggravation d’une hypothyroïdie.
- Inactivation de certains traitements.
- Risque malformatif (gestation, lactation, nourrisson).
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Meilleure tolérance du soja chez les Asiatiques ?
Les « défenseurs » du soja prennent en modèle la population asiatique, qui en raison de leurs habitudes alimentaires consomment des quantités 10 fois supérieures d’isoflavones que dans nos populations occidentales, sans pour autant altérer leur état de santé (bien au contraire !).
L’explication de ce niveau de tolérance élevé reste encore mal connue. Certains auteurs évoquent chez ces populations asiatiques, un métabolisme différent (absorption, transformation…) conduisant à de taux circulants plus faibles aux vues des quantités consommées. La forte consommation de fibres alimentaires de l’alimentation asiatique conditionnerait l’absorption intestinale et la transformation des isoflavones pour améliorer leur tolérance. Par ailleurs, une origine génétique n’est pas exclue.
Allégations non vérifiées ?
Les effets protecteur du soja contre le vieillissement cellulaire, et la dégradation des fonctions cognitives restent à démontrer. En effet ils ne relèvent d’aucune preuve scientifique, dans l’état actuel des connaissances. Les effets bénéfiques sur la diminution de la prévalence des cancers du sein, de la prostate, ou de l’endomètre restent contradictoires.
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