Test de Flack
Le test de Flack s’appelle aussi « Test des quarante millimètres de mercure » ou encore appelé « Test d’apnée-résistance », « Endurance-Test », « Test de Mercure-Apnée »…
Avertissement
Depuis la législation spécifique concernant la manipulation du mercure, ce test n’est plus utilisé en Médecine du Sport. Toutefois, en raison de l’importance qu’il a eu, et des nombreuses descriptions de ce test dans la littérature, il nous a semblé opportun de réaliser une description de ce test.
Le Test de 40 millimètres de Mercure a été mis au point et décrit dans une revue anglaise « The Lancet », en 1919, décrit par son auteur Martin Flack. Il a depuis gardé son nom.
Description
Le test est réalisé grâce à un manomètre à mercure. Il s’agit d’un tube en verre en « U » de 25 cm de haut, fixé sur un support. La section du tube est ronde, et son diamètre est de 4 millimètres. Le tube contient du mercure dont le niveau s’élève à 5 centimètres dans chaque branche du tube. Il s’agit du niveau zéro d’une réglette graduée et placée entre les deux branches de ce tube.
Le tube est relayé par un tuyau souple, muni d’un petit embout permettant au sujet de réaliser ce test.
Conditions de réalisation
Le sportif est debout ou assis, devant le mur ou la table sur laquelle est posé l’appareil avec le tube en « U » ou fixé sur le mur. On demande au sportif de réaliser une inspiration forcée puis de prendre l’embout du tube pour exercer une pression dans le tube en « U » pour que la différence de mercure entre les deux branches atteigne 40 mm (d’où le nom du test).
Le sportif doit réaliser une apnée respiratoire forcée le plus longtemps possible sans reprendre son souffle par le nez. On peut utiliser à cet effet un pince-nez.
Ce test était intégré dans le bilan médico-sportif afin d’évaluer le degré « d’aptitude du sportif » et permettait également la délivrance de surclassement.
Il pourrait orienter vers des conditions de pratiques.
Interprétation du test
Ce test est valable si le sportif a maintenu la différence de 40 mm de mercure au moins 40 secondes. Même si cela paraît techniquement difficile, la plupart des sportifs pouvait atteindre facilement la minute.
Si les 40 mm ne sont pas maintenus ou varient dans la pression, cela veut dire que le sportif est en rupture d’apnée, le test est invalide.
Le relevé des données
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Le médecin du sport relève pendant l’ensemble du test la fréquence cardiaque, qui peut être prise de façons différentes :
• par prise manuelle du pouls
• par électrocardiographie continue
• système capteur (cas rare à l’époque)
Quelle que soit la façon dont la fréquence cardiaque est relevée, il est important de compter les pulsations cardiaques par intervalles successifs de 5 secondes tout au long de l’apnée.
Ce relevé aura beaucoup d’importance puisqu’il conditionnera la réalisation d’une courbe qui conditionnera elle-même l’interprétation du test.
Le médecin du sport qui est seul notera la fréquence cardiaque de repos, puis reportera le relevé des fréquences cardiaques par un graphique pour obtenir une courbe.
Résultats du test
5 courbes seront définies
• Type I : courbe plane, la fréquence cardiaque ne dépassant pas 7 pulsations par 5 secondes : très bonne aptitude physique
• Type II : élévation de la fréquence cardiaque pouvant aller jusqu’à 9 pulsations par 5 secondes. Toutefois la courbe est de type linéaire, se situant aux alentours de 110 pulsations/minute : le sportif est de forme correcte
• Type III : on obtient une courbe avec une élévation rapide, d’allure plane, 10 pulsations par 5 secondes, fréquence cardiaque 120 battements/minute : le sujet présente une inadaptation à l’effort
• Type IV : élévation très rapide au début, pouvant dépasser les 10 pulsations par 5 secondes, suivie d’une chute rapide (tachycardie brutale) : le sujet présente une inaptitude à contrôler
• Type V : élévation rapide au démarrage du test, 9-10 (voire plus) pulsations par 5 secondes, puis stabilisation entre 5 et 7 pulsations par 5 secondes : le sujet a présenté une tachycardie émotive, l’épreuve est peu significative
Les dangers de la réalisation de ce test
Une courbe de type IV montre que cette tachycardie brutale peut conduire à une syncope brève et brutale, avec chute du sportif. C’est pour cela que l’on conseille la réalisation assise, qui n’est toutefois pas suffisant puisque le sportif peut chuter en avant et se blesser.
• Le sportif peut brutalement, pour des raisons inexpliquées, souffler dans le tube en verre et faire sortir brutalement le mercure du tube en « U », provoquant une pollution.
• Le tube en verre peut casser brutalement par un léger choc.
• Le sportif peut présenter une tachycardie émotionnelle, ce qui provoquera une mauvaise réalisation de ce test
Les sports concernés
C ette épreuve réalise en fait une hyperpression pulmonaire ayant un retentissement sur le cœur droit. On comprendra que quelques sports sont plus concernés que d’autres.
Il s’agit de :
• la plongée sous-marine
• l’haltérophilie
• le judo
• la lutte
• etc…
Si l’on enregistre un électro-cardiogramme pendant la réalisation de ce test, on peut voir apparaître des modifications du tracé, montrant une augmentation d’amplitude des ondes « P » et un aplatissement des ondes « T ».
Normalement le tracé redevient normal à l’arrêt du test.
Il ne s’agit pas d’un test de sensibilisation permettant de prédire une pathologie coronaire.
Conclusion
Ce test, qui a fait porter des heures de gloire à la Médecine du Sport mais qui n’est plus pratiqué à l’heure actuelle, a permis pendant des décennies la mise en place de niveau d’aptitude pour un certain nombre de sportifs.
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