Voici un tableau récapitulatif des effets de l’entraînement de la force d’après les travaux de Pollock et coll. [22]. Il est cité d’après l’article de Portero P, Maïsetti O [23].
Ce tableau sera complété en le comparant aux effets de l’endurance aérobie.
Effets de l’entraînement de la force sur les variables de la santé et de condition physique d’après Pollock et Vincent [22].
De nombreux effets sont décrits.
La lutte et prévention du syndrome métabolique, en effet Duclos S. [24] conclu de la façon suivante «… la musculation seule ou associée avec des exercices aérobies peut être considérée comme bénéfique pour la prévention et/ou le traitement du syndrome métabolique…p134 » (rapport du 26ème Congrès national de la Société française de médecine du sport en décembre 2006). Le syndrome métabolique est défini dans le tableau suivant tiré de l’article de Duclos.
Définition du syndrome métabolique, d’après Duclos S. [24].
Abaissement de la tension artérielle à long terme par l’activité physique en particulier l’endurance. En ce qui concerne la musculation, les données semblent moins claires, la baisse de tension artérielle semble légère. Quand on pratique la musculation, la tension artérielle fluctue au cours de l’effort
Modifications cardio-circulatoires |
Entraînement force musculaire Entraînement endurance |
Variation de la TA Variation cyclique Variation non cyclique |
Pression artérielle |
Systolique pendant l’effort |
↑↑ Augmentation marquée ↑↑ Augmentation marquée |
Pression Artérielle diastolique pendant l’effort |
↑ Augmentation marquée mais moindre que PAS Baisse modérée de la PAD |
Débit cardiaque |
Fréquence cardiaque. |
Consommation O2 |
↑ Augmentation modérée |
↑↑ Augmentation marquée |
Résistance périphérique |
↑ Augmentation modérée |
↓ diminution marquée |
Volume d’éjection systolique |
Pas de variation. ↑↑ augmentation marquée |
Variation de la tension artérielle d’après Chanudet X, Louembé J et coll. [25].Entraînement force musculaire
Entraînement endurance
Les différentes causes de ces fluctuations sont décrites dans le tableau ci-dessus.
Les causes d’élévation tensionnelle en musculation dépend des masses musculaires (mais non proportionnelle à la masse) dépend de la force développée du nombre d’unités motrices du type de contraction et de postures du nombre de répétition de la respiration (la manoeuvre de Vasalva, augmente de la pression intra-thoracique de 60 mmHg en moyenne).
Les causes d’élévation tensionnelle d’après Chanudet X, Louembé J et coll. [25].
Le programme de rééducation pour lutter contre l’HTA est principalement un programme en endurance aérobie qui sera traitée dans le chapitre IV de la présente thèse. La place de la musculation dans le traitement de l’HTA reste encore à évaluer selon Chanudet X, Louembe J et coll. [25] : « …mais l’importance des élévations tensionnelles, difficile à évaluer dans la pratique quotidienne, amène à s’interroger sur son innocuité… p259». Elle peut comporter des dangers chez des patients à risque vasculaire non encadrés, mais dans l’ensemble elle apporte de nombreux avantages (locomotion, pas d’augmentation de la consommation d’oxygène élevée lors de l’effort…). La musculation est contre-indiquée en cas d’hypertension non contrôlée (PAS > 160 mmHg et/ou PAD > 100 mmHg).
Amélioration de l’autonomie du patient atteint de polyarthrite rhumatoïde. La musculation n’est pas contre-indiquée dans les douleurs articulaires (si le patient supporte), car elle permet l’amélioration de l’autonomie des patients (marcher, monter des escaliers) [26],
Prévention des lésions musculaires, en effet certains conseillent une reprise précoce de l’activité après une déchirure ou une élongation afin de favoriser une « cicatrice fonctionnelle ». Ceci peut se faire avec un programme de musculation ciblé à 60 % de la force maximale (seuil en dessous duquel les lésions musculaires ne surviennent pas) [26]. La musculation peut agir sur la prévention des déchirures musculaires avec de l’excentrique en préventif. Toutes les régions du corps où les muscles sont présents peuvent être concernées. Nous pouvons prendre les exemples d’application de la musculation dans la prévention des lombalgies ou dans le renforcement d’une épaule instable (les muscles de l’épaule sont de véritables ligaments actifs [26 ; 27]. On utilise aussi pour renforcer l’épaule des mouvements avec des résistances élastiques qui ont l’avantage de s’adapter au geste sportif [27].
Entretien du système ligamentaire par la musculation car elle entretient la souplesse en empêchant les rétractions dues à l’immobilité. Elle mobilise le système ligamentaire et permet son entretien même si les mouvements ne demande pas beaucoup d’ampleur articulaire. Elle prévient la tendinopathie et la dysplasie rotulienne par la musculation du quadriceps (le chef vaste interne).
La musculation en préventif ou curatif possède de nombreuses applications pour les pathologies tant sur le plan cardio-vasculaire, métabolique, ostéo-articulaire, ligamentaire et musculaire.
Article extrait de la thèse de médecine, « présentation de concepts de physiothérapie selon trois discipline : les étirements, la musculation et l’endurance. Applications médicales et sportives».
Docteur Popineau Christophe,Hopital d’Helfaut, médecin du sport au C.R.E.P.S de Wattignies et membre de l’IRBMS. – Paulo Fernandes Carlos, médecin généraliste.
Thèse soutenue par Mr Paulo Fernandes et dirigée par le Docteur Popineau.
Bibliographie
Musculation, ses effets sur les pathologies chroniques Auteurs des articles : Docteur Popineau Christophe,Hopital d’Helfaut, médecin du sport au C.R.E.P.S de Wattignies et membre de l’IRBMS. – Paulo Fernandes Carlos, médecin généraliste. Article extrait de la thèse de médecine, « présentation de concepts de physiothérapie selon trois discipline : les étirements, la musculation et l’endurance. Applications médicales et sportives ». Thèse soutenue par Mr Paulo Fernandes et dirigée par le Docteur Popineau.
- GUINCESTRE J-Yet coll Principes, usages, mésusages et risques du renforcement musculaire. J. Traumatol. Sport, 2005, n° 22, pp 236- 242.
- BELLAUD E, BERTUCCI W, BELLAUD J Le renforcement musculaire en rééducation : descriptif de différentes méthodes. Kinésithér, les cahiers, 2003, n° 17-18, pp 69-77.
- BONNEFOY M Sarcopénie, fonction musculaire et prévention. Nutrition clinique et métabolisme, 2004, n° 18, pp 175-180.
- HUGHES VA, FRONTERA WR et coll Longitudinal changes in body composition in older men and women: role of body weight change and physical activity. Am J Clin Nutr, 2002, n° 76, p 473- 81(article cité dans la référence 3).
- TISSANDIER O, THOMAS C et coll. Quel sens pour l’exercice physique du vieillard ? Neurologie.psychiatrie.gériatrie, janvier-février 2004, année 4, pp 25 -28.
- DEJEAN S, BARRAUD C et coll. Réadaptation dans l’obésité de surcharge pondérale. Encycl Med. Chir, kinésithérapie- medicine physique-réadaptation, 2000, 26-580-A-10.
- VLOEBERGS F Intérêts de l’activité physique dans la prévention de l’ostéoporose post-ménopausique. Annales kinésithérapiques, 1998, tome 25, n° 7, pp 317-319.
- MAYOUX-BENHAMOU M-A, REVEL M Ostéoporose et rééducation. Encycl Med. Chir, kinésithérapie- medicine physique-réadaptation, 1999, 26-590- A-10.
- MALLIOPOULOS X, THEVENON A Analyse de l’évolution de la densité minérale osseuse d’un groupe de patients ostéoporotiques pratiquant une séance hebdomadaire d’aquagym. Annales de réadaptation et de médecine physique, sept 1999, n° 42, p 384.
- DELARUE YOHANN Facteurs de risques de l’arthrose Douleurs, 2005, 6, 1, cahier 2, pp 1s4- 1s6
- RANNOU F, POIRAUDEAU S et coll. Le cartilage : de la mécanobiologie au traitement physique. Annales Réadaptation Médecine Physique, 2001, n °44, pp 259-267.
- RENAULT A Musculation « facteur de santé ». Cinésiologie, 2006, 45ème année, n° 225, pp 116-117.
- LAADHAR L, ZITOUNI M et coll. Physiopathologie de l’arthrose. Du cartilage normal au cartilage arthrosique : facteurs de prédisposition et mécanismes inflammatoires. La Revue de médecine interne, 2007, n° 28, pp 531-536.
- PAYOT-PODEVIN CAROLINE Les pathologies féminines liées au sport. Thèse de médecine soutenue le 24 mars 2005, présentée à la faculté de médecine de Lyon Grange-Blanche, sous la direction du Pr Mellier G.
- ELLEUCH MH, GHATTASSI I, GUERMAZI M et coll. L’incontinence urinaire chez la femme sportive nullipare. Enquête épidémiologie. A propos de 105 cas. Annales réadaptation médecine physique, 1998, n°41, pp 479-84.
- MADELENAT P, PROUST A, CREQUAT J Etre femme et sportive. Paris, éditions Doin, 1991, pp 105-117.
- CONQUY S, AMSELLEM-OUAZANA D Incontinence urinaire de la femme. EMC- gynécologie-obstétrique, 2005, n°2, pp 167-180.
- ANAES Prise en charge de l’incontinence urinaire de la femme en médecine générale (mai 2003) Gynécologie Obstétrique et fertilité, 2004, n°32, pp 1083-1090.
- LAFAY O Méthode de musculation, au féminin. Le protéo-system. Paris : éditions Amphora, 2005.
- ELLIE H La méthode Pilates « pour les nuls ». Paris : éditions Générales First, 2004.
- SENGLER J et coll. Abdominaux, toux et pression transmise à la vessie. Annales réadaptation de médecine physique, 1995, n° 38, pp 145-148.
- POLLOCK ML, VINCENT KR The President’s Council on Physical Fitness, and Sports Research Digest. Series 2, n°8, 1996, (tableau cité dans la référence n° 55).
- PORTERO P, MAÏSETTI O L’entraînement de la force : contexte général. Ann Kiné, 2003, n° 22, pp 27-28.
- DUCLOS S Prévention et traitement du syndrome métabolique : rôle de l’activité physique. Texte du rapport présenté au XXVIèmeCongrès national de la Société française de médecine du sport, Marcoussis 30 novembre–2 décembre 2006. Science et sport, 2007, n° 22, pp 129-134.
- CHANUDET X, LOUEMBE J et coll. Pression artérielle et musculation. Science et Sports, 2005, n° 20, pp 256-260.
- RENAULT A Musculation « facteur de santé ». Cinésiologie, 2006, 45ème année, n° 225, pp 116-117. 27 – GAIN H, HERVE J-M, HIGNET R, DESLANDES R Renforcement musculaire en rééducation. Encycl Méd Chir, Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation, 2003, 26-055-A-11, 10 p
- GAIN H, HERVE J-M, HIGNET R, DESLANDES R Renforcement musculaire en rééducation. Encycl Méd Chir, Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation, 2003, 26-055-A-11, 10 p