La scoliose est une déformation dans les trois plans de l’espace de toute partie de la colonne vertébrale, de la courbure cervicale, thoracique ou lombo-sacrée.
Cette déformation entraîne une torsion d’une ou plusieurs vertèbres sur elle(s)-même(s), et provoquant ainsi une déformation du thorax, de l’abdomen, et des parties para-vertébrales.
Prise en charge thérapeutique
Les scolioses vraies idiopathiques seront bien entendu différenciées des attitudes scoliotiques. On retiendra essentiellement les angulations supérieures à 15°/20° et une évolution de plus de 1° par mois.
Les différents modes de traitement d’une scoliose
- La kinésithérapie pas toujours utile ?
- Les activités physiques et sportives adaptées mais maintenues.
- La natation.
- La mise en place d’un corset de nuit ou de jour qui arrête la déformation sans l’améliorer.
- L’électrostimulation nocturne ?
- Rééducation de la perception vestibulaire.
- La chirurgie avec bloc osseux et donc un certain risque de complications.
- L’abstention et la surveillance simple ? Mais une prise en charge psychologique peut être opportune en cette période chez la jeune fille.
Le schéma thérapeutique
Attitude scoliotique :
- Rien ou natation, et plus ou moins prise en charge par régulation posturale.
- Plus de 15° : kinésithérapie + natation.
- Plus de 20° : Corset total ou corset nocturne et week-end.
- Plus de 30° : électrostimulation externe nocturne + corset.
- Plus de 40° : tout et surveillance particulière, ainsi que prise en charge psychologique de l’enfant et des parents.
- Plus de 50° : chirurgie.
Le traitement dépendra beaucoup de l’habitude du thérapeute, et du type de courbure.
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La stratégie
Une stratégie de prise en charge peut reposer sur :
- L’âge de découverte ;
- La vitesse de croissance ;
- La maturation sexuelle ;
- La date des premières règles ;
- Le type de courbure ;
- L’angle de Cobb ;
- Le Risser ;
- L’évolutivité ;
- Le contexte familial.
On retiendra en tout état de cause que le virage dangereux se situe entre 11 et 13 ans chez les filles e entre 13 et 15 ans chez les garçons. Toutefois, ceci n’est qu’une image. Une vitesse de croissance supérieure à 7 cm dans l’année chez la fille et 8 cm dans l’année chez le garçon peut modifier la stratégie.
Une courbure thoracique est à haut risque. Toutefois, les courbures lombaires sont à surveiller particulièrement puisqu’elles peuvent entraîner à l’âge adulte des séquelles invalidantes.
Enfin, un angle de Cobb de près de 20° et un Risser à 1 sera à haut risque. On retiendra également l’importance du contexte familial et les antécédents familiaux.
Les différents types de traitement rééducatifs
De tous les temps on a essayé de rééduquer les déformations thoraciques. Ces traitements sont indiqués pour les angles de 15° à 50° sauf avis contraire du médecin. Les méthodes les plus souvent utilisés sont :
- Méthode de Klapp.
- Méthode de renforcement et gainage.
- Méthode dans l’eau et nage adaptée.
- Méthode de Van Niederrhöffer.
Les différents types d’appareillage pour le traitement d’une scoliose
Les corsets proposés sont nombreux. Ils dépendent également de chaque :
- Méthode de Sohier.
- Méthode Mézières.
- Méthode Schroth.
- Méthode d’auto rééducation avec apprentissage du maintien.
- autres… thérapeutes.
On peut citer pour exemples :
- Le corset de Milwaukee.
- Le corset de Boston.
- Pour les scolioses thoraco-lombaires : le corset de Cheneau.
- Le corset Lyonnais pour les scolioses thoraciques et thoraco-lombaires importantes.
- Pour les scolioses peu importantes mais évolutives : le corset plâtré, basé sur le principe d’élongation des rotations des flexions ; le corset 3D : corset qui s’adresse aux scolioses évolutives.
- Le corset à valves : pour les scolioses lombaires – autres corsets type Olympe, spine Cor, EDF, CTM, 3D, etc.
Le traitement chirurgical de la scoliose
La prise en charge de tout enfant chez qui on va proposer un traitement chirurgical doit avant tout être psychologique, avec l’aide d’un environnement familial. Il faut dédramatiser la situation tout en expliquant parfaitement les modalités de cette intervention chirurgicale, les suites esthétiques et les contraintes futures.
On retiendra essentiellement qu’une courbure supérieure à 45° est le plus souvent chirurgicale, en raison des conséquences futures à l’âge adulte. Il faut également préciser que ce traitement chirurgical ne dispensera pas d’une prise en charge spécifique avec en particulier le maintien d’une bonne proprioception.
On cherchera également les techniques les moins agressives permettant de répondre aux besoins de la déformation thoracique, mais également de pouvoir se passer au maximum de toute immobilisation post-opératoire.
Conclusion
La scoliose idiopathique doit être différenciée de l’attitude scoliotique. Le dépistage devra se faire systématiquement par tout médecin du sport lors de la surveillance médicale de l’entraînement ou lors de l’examen pour la délivrance d’un certificat médical préalable à la pratique du sport en compétition (CACI).
Cette pathologie nécessite une prise en charge adaptée afin d’éviter l’évolution vers l’aggravation qui se retrouve dans 10 à 15% des cas.
Le sport et les activités physiques et sportives sont rarement contre-indiqués. Toutefois, il faut comprendre que l’aspect psychologique du port d’un corset est un frein en lui-même à toute pratique collective. La natation, nage sur le dos, est toujours à conseiller. Les autres sports sont discutés au cas par cas. On retiendra la motivation des enfants et des parents vis à vis de la pratique du sport. Certains seront à encadrer pour éviter tout excès, d’autres seront au contraire à stimuler pour éviter une amyotrophie musculaire.
En tout état de cause, la pratique du sport dans le cadre d’une filière d’accès au haut niveau est à discuter avec une équipe pluri-disciplinaire. Le médecin du sport prendra donc toute sa place dans le dépistage et permettra une prise en charge et un traitement d’une scoliose précoce permettant de limiter l’évolution vers le port du corset ou la chirurgie.