Depuis
l’évolution du
matériel, les traumatismes
de genou sont de plus en plus
fréquents et peuvent
causer des entorses avec atteinte
grave des ligaments du genou.
Le ligament le plus souvent
atteint est le ligament croisé
antérieur.
Circonstances
de survenue
Lors d’une chute
à ski, la force
d’inertie provoquée
par une vitesse mal contrôlée
ou un dérapage mal évalué,
conduit à la combinaison
de plusieurs mécanismes
dits en « valgus »,
« varus », «
flexion rotation externe »
et « flexion rotation interne
». Il s’agit en fait
d’un genou qui part en intérieur
puis en extérieur tout
en maintenant une rotation.
Les lésions
qui en résultent sont souvent
dues à l’aspect rotatoire
de la chute, avec une mise en
tension brutale du ligament croisé
antérieur.
Le skieur
ressent un craquement
douloureux dont l’intensité
est un signe apparent de gravité.
L’impossibilité de
se lever avec la constitution
immédiate d’un
œdème intra-articulaire
est révélateur de
la possibilité d’une
lésion grave.
Plus la lésion est importante,
moins il sera possible de reprendre
son activité et de descendre
la piste tant le genou est tout
de suite instable et hypersensible.
Conduites
à tenir en urgence
Il est difficile sur une piste
de conseiller immédiatement
le maître mot
«
GREC »
qui consiste
à Glaçage/ Repos/Elévation/Compression,
tant il est nécessaire
de dégager rapidement la
piste et d’évacuer
le skieur vers un centre de secours.
Toutefois, il n’est pas
utile de rappeler que l’application
de glace et l’immobilisation
du genou peuvent être
une excellente prise en charge
initiale.
Une évaluation de la
lésion s’impose,
avant toute reprise d’activité
sportive et bien entendu avant
toute possibilité de
refaire une descente.
L’Examen
clinique
Le médecin, en centre
d’urgence, examinera le
skieur avec douceur, sans réveil
douloureux si possible. Il demandera
au skieur un relâchement
musculaire le plus
complet possible, la prise d’un
antalgique ou d’un myorelaxant
pourrait être utile. Le
médecin appréciera
les points douloureux, après
avoir demandé au skieur
de répéter les
circonstances de survenue de
l’accident.
On éliminera lors de
l’examen des lésions
associées, voir une suspicion
de fracture. Par ailleurs,
le médecin éliminera
immédiatement des lésions
neurologiques ou vasculaires.
Evaluation
d’une lésion du
ligament
croisé antérieur
Plusieurs tests
seront réalisés
par le médecin pour retrouver
avant bilan complémentaire
une suspicion plus ou moins
forte de rupture du ligament
croisé antérieur.
•
Le test de Lachman :
Le skieur étant couché
sur le dos, le médecin
réalisera au genou des
mouvements de tiroir. Le test
est positif quand on retrouve
une avancée anormale
du tibia sous le fémur,
avec un arrêt mou. Il
y a dans ce cas une forte suspicion
de rupture du ligament croisé.
•
Tiroir antérieur :
Le skieur étant toujours
couché sur le dos, on
essaie de fléchir si
possible le genou entre 60 et
90°. On bloque le pied,
l’examinateur étant
assis sur celui-ci, et on exerce
avec ses deux mains un mouvement
de l’extrémité
supérieure du tibia.
Le test de tiroir est positif
quand il existe une avancée
anormale du tibia sous le fémur.
En fonction du test
de cette avancée, on
pourra émettre une hypothèse
de lésion simple du ligament
croisé antérieur
ou de lésion associée,
ce qui conditionnera bien entendu
le pronostic thérapeutique.
D’autres tests existent
et seront effectués en
fonction des habitudes de consultation
d’examen du médecin.
Les
examens complémentaires
• la radio standard
Elle est réalisée pour
permettre de mettre en évidence
une fracture, un arrachement
osseux ou un enfoncement des plateaux
tibiaux.
•
l’IRM
Il sera réalisé souvent
à distance de l’accident
pour confirmer la lésion
du pivot central, c’est-à-dire
du ligament croisé antérieur.
Cet IRM permettra d’examiner les
ligaments internes et externes, ainsi
que les ménisques
internes et externes et les cartilages.
•
l’échographie
De plus en plus pratiquée, cette
échographie permettra d’éliminer
un certain nombre de pathologie, en
lien direct avec l’accident initial.
D’autres examens peuvent être
demandés. Ils sont exceptionnels
en fonction des circonstances de l’accident.
Conduites à
tenir
Après la prise en charge en urgence,
le maître mot est souvent le
repos, avec la mise en décharge
du membre inférieur pour une
durée plus ou moins longue, en
attention une réévaluation
de la lésion quelques jours plus
tard.
Les antalgiques, les anti-inflammatoires,
sont souvent utiles à ce stade
de prise en charge. Le médecin
surveillera particulièrement
l’apparition de pathologies
secondaires par effet de compression.
Indications
chirurgicales
Il existe peu d’indications chirurgicales
en urgence. Souvent, le pronostic chirurgical
sera confirmé après réévaluation
des lésions et interprétation
de l’IRM.
Une rééducation pourra
être entreprise dans l’attente
de la confirmation de l’indication
chirurgicale.
Il est important de comprendre que le
traitement dépendra non seulement
de l’importance des lésions,
mais également de l’âge
du skieur et de ses habitudes de vie
concernant son métier, ses sports
pratiqués.
Conclusion
L’accident le plus fréquent
touchant le skieur se situe au niveau
de l’articulation du genou,
avec des entorses du ligament croisé
antérieur isolé.
Afin de limiter les risques de survenue
d’accident, une
préparation au séjour
de sports d’hiver est indispensable.
La vérification de son
matériel fait partie
de cette préparation.
Par ailleurs, il ne faut jamais skier
au-delà de ses possibilités,
en choisissant des pistes correspondant
à son niveau de skieur.
La meilleure façon de rentabiliser
ses vacances au maximum, c’est
d’éviter un accident
dès les premières heures
de pratiques. Or, ceci est
souvent le cas par défaut d’adaptation
aux conditions de neige et aux conditions
de pratique, car l’on veut souvent
dès la descente du train ou de
voiture rentabiliser au maximum les
quelques heures que l’on s’octroie
pour pratiquer le bonheur qu’est
le ski.
Si le ski alpin est
traditionnellement celui qui occasionne
le plus de traumatismes au niveau
du genou, il faut assimiler
dans cette pratique l’ensemble
des sports de glisse, quelles que soient
les techniques utilisées.
N’oubliez pas, si vous partez
en ski hors piste, d’avertir vos
amis, d’emmener avec vous éventuellement
une balise en état de marche
ou au minimum un portable à partir
duquel vous pourriez faire un numéro
d’urgence en composant le 112.
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